Et d'un style plus haut? En voici. Les Troyens, Après dix ans de guerre autour de leurs murailles, Avoient lassé les Grecs, qui, par mille moyens, Par mille assauts, par cent batailles, N'avoient pu mettre à bout cette fière cité; Quand un cheval de bois, par Minerve inventé, D'un rare et nouvel artifice, Dans ses énormes flancs reçut le sage Ulysse, Avec leurs escadrons devoit porter dans Troie, Paya la constance et la peine... C'est assez, me dira quelqu'un de nos auteurs: Qu'un renard qui cajole un corbeau sur sa voix. Je ne la tiens pas légitime, Ni d'une assez grande vertu. Remettez, pour le mieux, ces deux vers à la fonte. Ne saurois-je achever mon conte? Les délicats sont malheureux; LATINS. Phædr., 65. ་་་་་་ FABLE II. (24.) Conseil tenu par les Rats. Un chat, nommé Rodilardus, Faisoit de rats telle déconfiture, Que l'on n'en voyoit presque plus, Tant il en avoit mis dedans la sépulture. Le peu qu'il en restoit, n'osant quitter son trou, Non pour un chat, mais pour un diable. Le galant alla chercher femme, Pendant tout le sabbat qu'il fit avec sa dame, Dès l'abord, leur doyen, personne fort prudente, De sa marche avertis, ils s'enfuiroient sous terre; Chacun fut de l'avis de monsieur le doyen: L'un dit: Je n'y vas point, je ne suis pas si sot. L'autre : Je ne saurois. Si bien que sans rien faire On se quitta. J'ai maints chapitres vus, Chapitres, non de rats, mais chapitres de moines; Ne faut-il que délibérer ? La cour en conseillers foisonne. Est-il besoin d'exécuter? L'on ne rencontre plus personne. LATINS. Anon. vet. ined. (Manuscr. de la Bibl. du Roi, 7616) 62 ; Dial. Creat., 80; Abst., 195; Faern., 63; J. Reg., part. 1, fab. 1. FRANÇAIS. Ysop. 1, 62; Bens., 103. ITALIENS. Ces. Pav., 1; Arl., p. 106; Verdizz., 33. ANON. VET. INED. De Muribus concilium contra Catum. 1 Concilium fecere diù mures animati : Inserit ex gestis filiis actus omnes. Arguit hos veterana loquax; quis forte liget hæc. Sedulitate sua, tympana dicta Cato? Non est qui faciat præmeditata sagax. Parturient montes, nascetur ridiculus mus: N. B. L'impéritie des copistes a sans doute accru les fautes de rhythme, de sens et de langage que l'on trouve dans cette fable; nous n'avons pas cherché à rétablir les vers défectueux. Nous n'avons pas cru, malgré cela, sa publication inutile; elle peut servir à comparer les poëtes latins du xive siècle à ceux du xii et ceux du XIIIe siècle. YSOPET I. FABLE LXII. Des Souris qui firent concille contre le Chaf. Les souris firent parlement 3 |