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trándose en varios otros círculos y que necesitan una administracion local.

La nacion, el Estado se hallan ya por la vecindad, ya por las necesidades del comercio, en relacion con otras asociaciones políticas; como cada individuo no podria á la vez entenderse con otro Estado para arreglar las relaciones recíprocas entre las dos naciones, es preciso que haya delegados que intervengan en esos arreglos, teniendo siempre que someterse á ciertas bases; de aquí aparece la soberanía colectiva nacional. En los pueblos libres, propiamente hablando no hay soberanía interna, inmanente, porque la soberanía es una é indivisible, y esa soberanía es individual. Una nacion toma el carácter de soberana en sus relaciones con otra nacion.

Así pues, lo que importa á un pueblo es que los derechos individuales estén bien definidos y garantizados; lo que importa á las secciones es que se les deje libre el manejo de sus peculiares intereses; lo que conviene, ante todo, es que se distinga bien lo que es indiviso de lo que es individual el manejo de lo indiviso toca á la administracion pública; lo que es divisible corresponde al individuo. Esta es una idea fundamental que los administradores tengan pocas atribuciones; pero que en lo que se les deja, que es todo lo que no puede caer bajo la esfera individual, tengan la fuerza y los medios de llenar sus fines así como los individuos tienen esos medios y esa fuerza.

La obra, pues, de la administracion general debe limitarse á dar seguridad, castigar los delitos, mantener el honor nacional, manejar los intereses generales, arreglar las relaciones internacionales.

La obra de las secciones debe ser la de administrar lo que por su naturaleza sea de un carácter local.

Una vez establecido esto, ¿qué es lo que necesitan los

asociados? Unirse, estrecharse; mas aun : tender à la fusion de las razas, de los principios y de los intereses, abriendo sus ríos y sus mares interiores á la libre navegacion de todos los buques del mundo, dando iguales derechos á todos cuantos se sometan á los mismos deberes; reconociendo, en fin, en todos la excelencia de la soberanía individual.

Hé ahí el medio de establecer la libertad reglada por la autoridad, de armonizar los derechos y los deberes, de fundar el imperio de la justicia, « de conseguir la paz, el órden y el bienestar general, » que el ilustrado Sr. Montt quiere ver reinar por donde quiera.

En el artículo del Sr. González hay muchos otros puntos que provocan la discusion; pero no podemos ser mas extensos: nos falta tiempo para ello. Ya ha salido demasiado larga esta respuesta; y obligados á contraer nuestra atencion á otras ocupaciones apremiantes, no hemos podido siquiera limar este escrito y darle una forma mas precisa.

Al leer al artículo del Sr. González, no podemos ménos de repetir las palabras de M. Cuvillier-Fleury en su análisis de las « Cartas inéditas de Sismondi á la condesa de Albany,» publicadas recientemente por M. Saint-René Taillandier. Estas palabras son:

...

« .. Sismondi (ó González) conserva, segun se ve por esos escritos, todos los caractéres de un espíritu eminentemente liberal; los tiene todos, excepto uno solo: no es firme ante los peligros y los extravíos de la Libertad. »

Nosotros conservamos inalterable nuestra fe en Dios, que es la síntesis suprema del universo; nuestra fe en la Razon y la Libertad, que son la síntesis suprema del hombre.

Paris, 1863.

BIBLIOGRAFIA

Puede decirse que no ha habido una sola Revista ni un olo diario de crédito en Francia, Inglaterra, Bélgica, Alemania y América, que no haya consagrado brillantes artículos para analizar y elogiar las obras del Sr. Tórres Caicedo.

A continuacion insertamos algunos de esos juicios, no siendo ménos favorables los emitidos por la Edinburg Review, la Revue des Deux-Mondes, el Journal des Débats, le Siècle, la Presse, les Deux-Mondes, de Francfort, l'International, de Londres, la Discusion, la Iberia, la Reforma, el Constitucional y la América, de Madrid, el Mercurio y el Tiempo, de Valparaiso, el Comercio de la Guaira, el Independiente y la Epoca, de Carácas, la Union Colombiana, de Guayaquil, el Mercurio de Lima, el Iris, de Bogotá, la Crónica y la Revista de Nueva-York, etc.

Pocos escritores han obtenido tales triunfos.

El Editor:

DRAMARD.

Essais biographiques sur la littérature latino-américaine,

Le temps est venu pour la France de s'intéresser un peu plus qu'elle ne l'a fait jusqu'à ce jour aux mouvements de la civilisation latino-américaine. Malgré les liens étroits de parenté qui rattachent notre langue à ce beau langage qu'on parle entre le golfe du Mexique et la Terre-de-Feu, malgré les relations commerciales qui unissent déjà nos populations à des peuples dont le caractère et les mœurs devraient nous être sympathiques malgré ces facilités et ces intérêts nous vivons dans une étrange igno

rance du continent révélé à l'Europe par l'énergie puissante du XVI• siècle. Après les heureux efforts qui furent faits à l'époque de la Renaissance, et une fois la conquête opérée, ces régions pleines d'une séve exubérante, riches à leur surface et dans le plus profond de leurs entrailles, douées des conditions climatériques les plus propres à enfanter des merveilles, ont été coupablement négligées, abandonnées sans tutelle à la merci du hasard. Un voile épais s'est étendu graduellement sur des contrées que dore le plus beau soleil, une lourde obscurité nous en a séparés au point de ne nous laisser apercevoir qu'à certains intervalles des tremblements de terre ou des commotions politiques, fatalités désastreuses mais providentielles.

Sans ces phénomènes qui affirment le travail de la nature et la vie de l'homme, une magnifique partie de l'univers, dont la destinée paraît être de servir de théâtre aux plus grandes scènes de l'avenir, courait risque de se voir traitée à l'égal de ces autres parties du monde où la science étudie les souvenirs presque éteints des âges légendaires. Que trouve-t-on, en effet, pour se renseigner sur cette terre de promission? Les vieux historiens de l'Espagne fournissent à son endroit des récits passablement mythologiques; les ouvrages plus nouveaux sont puisés à larges bords dans ces sources premières et ne s'occupent guère que des temps passés; pour ce qui regarde les événements contemporains, on ne trouve à lire que des romans ou de maigres correspondances pitoyablement entachées, pour la plupart, de réclames au service des spéculations mercantiles.

Cependant ne soyons pas trop injustes; il faut reconnaître que depuis le commencement de notre siècle une amélioration s'est produite. Quelques voyageurs ont planté bardiment, au prix de longues fatigues et de rudes épreuves, de nombreux jalons pour diriger l'exploration de ce vaste continent. Le baron de Humboldt a montré la route; sur ses traces ont marché des écrivains intrépides et distingués qui, sous une forme attrayante, ont communiqué à l'Europe le résultat de leurs investigations laborieuses et fécondes. C'est ainsi qu'en France on a pu parcourir avec fruit, tout récemment, les études de MM. Elisée Reclus et Ernest Vigneaux.

Mais la géographie, entendue même dans son acception la plus large, la géographie physique n'est pas tout ce qu'on veut, tout ce qu'on doit apprendre d'un pays, et bien autrement intéressante est la science de l'homme lui-même. Or, l'homme américain, non point celui que nous a fait connaître le savant professeur du muséum, M. d'Orbigny, mais l'homme envisagé dans son style, c'est-à-dire dans sa forme la plus intime et la plus expansive, ainsi que le pensait Buffon, l'homme de lettres qui naît dans l'Amérique du Sud est assez généralement ignoré chez nous.

Nos principaux répertoires de biographie et de bibliographie restent aussi muets que les chaires de nos écoles et que les recueils périodiques sur une foule de littérateurs latino-américains dont l'Europe serait fière.

Heureusement, voici que s'offre à nous, dans cet embarras extrême, le meilleur guide, le plus expert qu'on puisse désirer, car il a fait ses preuves dès l'âge de dix-sept ans, et depuis, par des œuvres très-remarquables produites avec la facilité prodigieuse que lui donne un talent encyclopé dique, il a obtenu la réputation, l'estime littéraire et personnelle, et, pour couronnement, des honneurs politiques dans les capitales européennes aussi bien que dans le Nouveau-Monde, où il est né. M. Tórres Caicedo, qui représente auprès de la France et des Pays-Bas la république intelligente

et prospère de Venezuela, vient de commencer une série de publications dont les deux premiers volumes ont déjà paru sous ce titre : Ensayos biográficos de crítica literaria sobre los principales publicistas, poetas y literatos latino-americanos.

Poëte avant tout, mais poëte dans le sens étymologique, le seul vrai, M. Tórres Caicedo fait la part très-large à ceux de ses compatriotes dont le talent a su exprimer, sous les harmonies musicales de la parole, toutes les nobles aspirations de la nature humaine. Il a eu raison: la poésie envi.. sagée convenablement est l'alpha et l'oméga des civilisations, parce qu'elle embrasse la marche ascendante du progrès vers l'idéal. Naïve au berceau des peuples, simple toujours, mais voyant sans cesse s'étendre les bornes du domaine que lui crée l'activité intellectuelle et physique de l'homme, la poésie conserve ce qui mérite d'être conservé dans l'existence d'une nation. Aussi n'est-il pas douteux qu'on obtienne comme la quintessence des forces vives qui animent un pays en prenant pour types ses illustra tions poétiques.

Tels sont les principes qui ont assurément guidé l'auteur des deux volumes qui nous occupent aujourd'hui. En vingt passages de ses œuvres, M. Tórres Caicedo, sans l'énoncer d'une manière didactique, laisse voir l'ampleur que le mot de poésie revêt à ses yeux. On s'explique aisément qu'imbu de cette haute pensée, il ait abordé presque toutes les parties de la littérature, employant avec un égal bonheur, tantôt les vers tantôt la prose, parcourant avec un succès continu les champs si divers de l'imagination. de l'économie sociale, de l'histoire, de la politique pure et de la critique. Ses travaux antérieurs l'avaient parfaitement préparé à la tâche difficile de faire connaître les individualités qui représentent le plus brillamment l'Amérique latine.

C'est pièces en mains qu'un bon juge déroule ses arrêts devant le public : ainsi en a usé M. Tórres Caicedo. Tout est à gagner au procédé qu'il emploie dans ses Essais biographiques et qui consiste à donner régulièrement quelques extraits des œuvres qu'il analyse. Une façon d'agir si consciencieuse fait honneur à l'écrivain et permet au public d'approuver à bon escient les remarques du critique après en avoir contrôlé la valeur.

Point de parti pris dans ces pages instructives et chaudement colorées; ni malveillance préconçue, ni éloges de coterie. De la tolérance, du bon goût, de la pénétration, un esprit observateur, aidé d'une riche érudition qui autorise l'auteur à formuler des jugements motivés sur les hommes et sur les choses, ce sont là les traits principaux qui caractérisent les Essais biographiques dans leur aspect général. On reconnaît en les feuilletant que M. Tórres Caicedo n'appartient à aucune de ces écoles entre lesquelles on répartit si souvent et à tort le domaine infini de la critique littéraire, M. Tórres Caicedo n'a aucun drapeau que celui de la liberté, aucune devise que la sienne propre, inscrite dans son premier ouvrage : « Religion, patrie et amour. »

Les Essais biographiques sur les écrivains de l'Amérique latine ne sont pas encore terminés; mais nous n'avons pas voulu attendre qu'une œuvre si utile fût achevée pour l'annoncer. Ces volumes, qui vont combler une lacune bien grande, ont un objet dont l'importance est assez considérable pour qu'il soit nécessaire de les étudier prochainement dans le détail. Édouard GAULHIAC.

Le Constitutionnel, 27 de julio 1863.

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