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moyens imaginables ses forces de terre et de mer; elle suivait toutefois à une grande distance la progression inouïe des levées de la république. Au surplus, cette augmentation de forces n'exerçait aucune influence directe sur les affaires du continent; elles étaient au contraire toutes employées dans l'intérêt colonial et maritime du cabinet de Londres.

L'empire germanique avait voté un quintuple contingent, maximum de ce qu'on pouvait en prétendre. L'archevêque primat, instigué par l'Autriche, proposa une levée en masse pareille à celle dont le comité venait d'épouvanter l'Europe. La Prusse s'y opposa avec quelque raison; et le cabi- | net de Vienne vit rejeter une mesure dont il était juste qu'il donnât l'exemple.

L'Autriche et la Prusse n'ajoutèrent, pour ainsi dire, rien aux préparatifs de l'année précédente. La première de ces puissances se contenta de renforcer l'armée des Pays-Bas de quelques régiments,

et de recompléter ceux qui en faisaient déjà partic. La Hollande s'en tint à son contingent. L'Espagne et le roi de Sardaigne firent, dans le courant de la campagne, quelques levées de milices, à mesure que les dangers devinrent plus pressants; mais, outre que cela ne peut être indiqué comme un effort national, le détail de ces dispositions insignifiantes fatiguerait en pure perte nos lecteurs.

La France, au contraire, offrait l'aspect formidable d'un vaste camp. Les décrets du 28 août et du 5 septembre avaient précipité toute la jeunesse aux frontières: près de 1200,000 hommes étaient soldés par la république; et, déduction faite de ceux employés aux services accessoires et à l'armée navale, 700,000 combattants étaient en situation de prendre partout l'offensive, et de rejeter la guerre chez leurs ennemis; le tableau ci-après, relevé sur l'effectif des cadres, en fera voir la répartition.

ÉTAT DE LA FORCE DES ARMÉES FRANÇAISES A L'ÉPOQUE DU 15 Avril 1794 (25 ventôse an II).

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Dans ces nombres sont comprises les garnisons, mais non les troupes composant l'armée de l'intérieur, dont le quartier général était à Paris; il faut déduire néanmoins de ces forces, les dépôts et malades qu'on peut estimer au cinquième; ce qui réduirait les présents à 650,000.

TOME 11.

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L'infanterie se réorganisait. Les bataillons isolés avaient formé jusqu'alors une multitude de petits corps difficiles à manier : on réunit deux bataillons de volontaires nationaux à un de ligne, ce qui composa d'excellents régiments. Cette mesure, en donnant plus de solidité aux corps, détruisit aussi la rivalité qui régnait entre eux, et aurait eu par la suite des effets très-dangereux. L'amalgame, commencé d'abord pendant l'hiver, quelque diligence qu'on y mît, ne fut achevé que vers la fin de 1794.

Ce développement de forces, sans exemple dans | soldats avaient à peine des armes, et les officiers. les annales modernes, tenait d'autant plus du pro- n'étaient ni plus aguerris ni plus expérimentés que dige, que la nation se trouvait livrée à tous les dé- les sous-officiers et soldats. chirements d'une guerre civile et aux persécutions d'un gouvernement odieux. Mais ce ne fut pas aux levées seulement, que ces efforts se bornèrent : tout ce qui compose les éléments de la puissance nationale, avait été porté à un degré de tension inconnu dans les siècles modernes. La lutte était d'autant moins égale, qu'à cette époque les souverains coalisés, réduits aux ressources méthodiques et régulières de leur recrutement et de leurs finandes usage ces, ne pouvaient faire révolumoyens tionnaires adoptés par les chefs de la république. Depuis cette époque, la funeste science des emprunts, des impôts et des levées a fait de grands progrès; et les réquisitions, le papier-monnaie n'ont plus été considérés comme les fléaux des peuples. Des hommes énergiques avaient créé ces moyens pour sauver leur patrie de l'invasion étrangère; des ambitieux s'en sont servis, afin d'étendre leur puissance; et la jeunesse de notre génération a été ainsi moissonnée, pour satisfaire de folles passions, ou accomplir les calculs d'une froide ambition.

A la fin de mars, les troupes françaises tenaient toujours la ligne, depuis Strasbourg jusqu'à Dunkerque, par les corps suivants :

1. L'armée du Rhin, d'environ 45,000 hommes actifs, non compris les garnisons et la division du haut Rhin, qui n'employaient pas moins de 48,000 présents sous les armes ;

2° Celle de la Moselle, composée de 60,000 combattants;

Les Autrichiens et les émigrés gardaient toujours le haut Rhin par un immense cordon qui s'étendait depuis Bâle jusque vers Manheim: on en portait la force, avec les troupes des cercles, à 60,000 hommes (1), commandés par le duc de Saxe-Teschen.

Les Prussiens cantonnaient autour de Mayence, réunis au corps autrichien du prince de HohenloheKirchberg. Leur force totale était de 65,000 combattants.

Indépendamment de la garnison de Luxembourg, un corps de 18,000 Autrichiens couvrait cette place et Arlon, sous les ordres de Beaulieu. Le général Blankenstein avec une autre division, occupait Trèves, et en gardait les approches.

L'armée combinée, aux ordres immédiats du prince de Cobourg, comptait, de Namur à la mer, près de 150,000 hommes: son corps de bataille campait autour de Valenciennes et du Quesnoy; sa droite, sous Clairfayt, était établie à Ypres et à Tournay; sa gauche, sous Kaunitz, vers Char

3° Celle des Ardennes, de 35,000, dont une leroy. partie en garnison.

4° L'armée du Nord, qui seule en formait trois depuis Maubeuge jusqu'à Dunkerque, comptait plus de 160,000 hommes disponibles, répartis dans plusieurs camps, vers Cassel, Lille, Bouchain, Landrecies, Cambray, Guise, Avesnes et Maubeuge. La moitié de ces troupes venait d'être levée; les

(1) Un état de situation, du mois de septembre 1794, porte encore cette armée à 55,179 hommes d'infanterie, et 9,190 hommes de cavalerie: ce qui ferait 64,000 hommes, non compris le corps de Hohenlohe-Kirchberg qui

Les étranges résultats que les efforts des puissances coalisées avaient eus dans la campagne de 1793, firent présager la mauvaise tournure que les opérations prendraient dans celle de 1794. En effet, l'instant favorable pour soumettre ou conquérir la France était passé, et les circonstances bien changées : la république avait eu le temps de

se trouvait avec l'armée prussienne. La totalité des forces sur le Rhin, depuis Mayence jusqu'à Bâle, peut donc être estimée de 120 à 125,000 hommes, avec l'armée du feldmaréchal de Mollendorff.

le moral de ses nouvelles levées, et de donner à ses généraux la mesure de la pusillanimité de leurs adversaires.

créer dix armées, d'assurer par plusieurs victoires, | drecies au centre, et de marcher ensuite directement par Guise et Laon sur Paris. Afin d'assurer le flanc droit de l'armée dans ce mouvement, on voulait inonder la Flandre, et faire garder cette province par des levées extraordinaires que les états du Brabant devaient accorder. La gauche était destinée à rester en observation vers Maubeuge, Philippeville et Givet, pour couvrir la Meuse; et l'on aurait engagé l'armée prussienne du maréchal Mollendorff à s'avancer sur la rive droite de ce fleuve, afin de mieux garantir le flanc gauche de l'armée de position. Enfin, pour seconder les effets de cette invasion, un petit corps d'élite autrichien, réuni à 12,000 Anglais ou Hessois, aux ordres de lord Moira, devait débarquer en Vendée, où il aurait rallié les royalistes, et marché de concert avec eux sur la capitale.

Les fautes du prince de Cobourg, des ducs de Brunswick et d'York, et du maréchal Wurmser, le défaut d'ensemble et d'union dans leurs plans, l'incertitude de leurs mouvements, prouvaient assez aux généraux français, qu'ils luttaient à chances égales contre des hommes auxquels l'injuste renommée avait fait une réputation colossale. Leur confiance s'en accrut; et cette circonstance détermina les premiers succès de cette campagne, dont les suites exercèrent une si grande influence sur les destinées de l'Europe.

Ce plan ne manquait point d'habileté, et de tous ceux attribués à Mack, c'est celui qui lui fait le plus d'honneur : le reproche le plus grave qu'on

Toutes les versions ne sont pas d'accord sur les premiers plans des deux partis. On a dit que les Français se bornèrent d'abord à vouloir défendre de front la ligne de Strasbourg à Dunkerque, et que le mouvement sur la Sambre et la Lys, fut suggéré par les circonstances. En examinant toute-pût lui adresser, serait d'en avoir mal saisi le mofois l'analogie de ces manœuvres avec les disposi- ment. On'n'a pas été d'accord sur le rôle que son tions de l'arrêté du comité de salut public, rap- auteur destinait à l'armée prussienne : le traité de porté à la fin du volume précédent, on doit croire La Haye portait qu'elle serait appelée sur la Samque Mack que, dès l'ouverture de la campagne, le comité bre: des mémoires allemands affirment voulut agir offensivement sur les flancs des alliés, demandait qu'elle fût dirigée, par Tréves, sur la et que Pichegru reçut les mêmes instructions don- Meuse, ce qui eût été plus sage. L'une et l'autre nées à Jourdan après la bataille de Wattignies. de ces opérations présentait des avantages et des Mais prévenus par l'attaque de Cobourg sur Lan- inconvénients. La marche sur la Sambre, conçue drecies, les Français durent y apporter quelques sans doute d'après celle d'Eugène et de Marlbomodifications, et l'échec essuyé à Troisville, le rough, convenait d'autant mieux que l'armée du 26 avril, les força enfin à réclamer le secours de prince de Cobourg, déjà établie et basée vers Val'armée de la Moselle. lenciennes, aurait pu agir avec vigueur sur la ligne Les alliés, qui avaient le plus grand intérêt à se de Saint-Quentin, étant liée par sa gauche avec concerter aussitôt après la levée du siége de Mau-Mollendorff qui eût bloqué les places, et remonté sur Laon. En tout autre état de choses, et si par exemple les alliés eussent pris Maubeuge au lieu d'aller assiéger Dunkerque en 1793, l'on croit que l'armée des Pays-Bas aurait bien fait de prendre la direction de Laon, et que celle des Prussiens celle de n'aurait pu en suivre une meilleure Reims par Luxembourg et Stenay. De ces points, il eût été facile aux deux armées d'opérer leur jonc

beuge (16 octobre), pour faire une campagne plus
heureuse, laissèrent écouler quatre mois avant d'ar-
rêter le plan dont la rédaction fut confiée à Mack.
Ce général, comme on sait, avait quitté l'armée
après l'affaire de Famars, pour soigner une légère
blessure selon les uns, ou pour cacher une disgrâce
s'il faut en croire les autres. Quoi qu'il en soit, la
tournure des affaires après son départ, décida le
cabinet de Vienne à l'envoyer à Londres, où le duction dans le bassin de l'Oise.
d'York se rendit de son côté pour arrêter les opé-
rations ultérieures des armées combinées.

que

Quant à la diversion en Vendée, le mérite de l'invention n'en appartient point à Mack : on sait Le fond du projet de Mack était de prendre Lan- assez qu'elle était méditée à Londres depuis le mois

de septembre précédent. Redoubler les désordres intérieurs; faire détruire par des mains françaises la population de l'Ouest, qui fournissait la majeure partie de la conscription maritime : porter la guerre à Nantes, Rouen, Brest, Lorient, Granville et Cherbourg voilà ce qui importait plus à l'implacable fils de Chatam, que la dispute de quelques bailliages du Luxembourg ou des Provinces-Unies; tel fut aussi l'objet de l'expédition de lord Moira. Si l'on avait eu réellement le projet d'effectuer une diversion sur Paris, l'époque en eût été d'ailleurs mal choisie, puisque la grande Vendée venait d'être anéantie à Chollet, au Mans et à Savenay.

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traité de La Haye, dont un article stipulait que l'armée prussienne marcherait sur la Sambre.

Mack ne tarda pas à éprouver les funestes effets de ces oublis, et de la divergence des intérêts politiques. Ayant repris, à son retour de Londres, les fonctions de chef d'état-major général, il assigna aussitôt la tâche à Mollendorff, et demandait qu'il portât 50,000 hommes sur Trèves, et couvrit la Meuse, de concert avec les corps autrichiens établis dans le Luxembourg.

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Le maréchal prussien lui répondit, le 14 mars: Qu'il ignorait la part que son gouvernement >> pouvait avoir prise au traité; que les renforts Ce plan présentait au surplus des défauts essen- >> dont on lui parlait, n'étaient pas plus arrivés tiels le premier était de fixer une série de buts que les recrues dont ses régiments avaient bedifférents, sans égard à ce que feraient les Français. soin pour se compléter qu'au reste le plan. L'art de la guerre consiste à battre, poursuivre et >> renfermait de bonnes vues et eût pu s'exécuter; mettre hors de cause, les forces organisées que» mais que, dans l'état actuel des affaires, il enl'on a devant soi; les conquêtes viennent ensuite >> traînait beaucoup d'inconvénients. >> Il ajoutait d'elles-mêmes. Il semblait donc difficile de détermi- enfin, qu'il ne marcherait point sur Trèves de ner la route qu'on prendrait avec 100,000 hommes, crainte de compromettre Mayence. pour envahir un État qui faisait des efforts aussi prodigieux que la France; car les mouvements d'une armée sont toujours subordonnés à ceux des masses ennemies, surtout quand elles lui sont supérieures en nombre, et qu'elles ont des appuis semblables à ceux qu'offraient alors les places de Flandre. Le plan moins brillant, mais plus solide, aurait dû se borner à déterminer le point le plus favorable au rassemblement des forces; de là, il eût convenu d'attaquer l'ennemi partout où on l'eût rencontré, de le suivre dans toutes ses directions de retraite, et après l'avoir dispersé, de se porter sur Paris. Vouloir prendre Landrecies, pour faire ensuite une pointe par Saint-Quentin sur la capitale, c'était mal connaître l'état respectif des deux partis, et répéter en pure perte la sotte invasion de la Champagne.

Le second défaut du plan consistait à n'avoir point pris d'arrangement préalable, tant pour s'assurer de la coopération des Prussiens sur la Meuse, que pour établir devant Mayence un corps d'observation capable de les couvrir dans ce mou

vement.

Quoi qu'il en soit, le plan de campagne fut arrêté à la fin de février : et ce ne fut que deux mois après (le 14 avril), que M. de Haugtwitz signa le

On ne saurait blâmer cette réponse; car pour disposer de l'armée prussienne, il fallait des stipulations particulières avec le cabinet de Berlin; et le traité signé longtemps après par Haugwitz, n'étant pas même sur le tapis, on ne devait pas compter, dans les premiers jours de mars, sur une résolution différente de la part de Mollendorff. D'un autre côté, l'opération qu'on exigeait de lui, n'était praticable qu'autant qu'il aurait eu sous ses ordres toute l'armée du duc Albert de Saxe-Teschen; car si elle demeurait dispersée en cordon dans le Brisgau, il est certain que le général prussien eût été impardonnable de courir à Trèves, sans s'inquiéter des armées du Rhin et de la Moselle, fortes alors de 100,000 hommes, et à même de se jeter sur son flanc et ses communications avec Mayence.

Pour exécuter avec succès le plan proposé, il fallait réunir dans la même main toutes les forces éparses depuis Bâle jusqu'à Luxembourg, et qui ne montaient pas à moins de 150,000 combattants (1). En en laissant 10,000 devant Stras

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bourg, 45,000 sous Manheim, et 15,000 en gar- | tière de la Belgique, avant de passer à la narration nison à Mayence et Luxembourg, on eût porté des événements. 80,000 hommes sur la Meuse, de concert avec la grande armée du prince de Cobourg.

Aucuns de ces arrangements n'ayant été pris, nous verrons, dans les chapitres suivants, que le gouvernement prussien trouva moyen d'éluder les clauses du traité, et que toutes les espérances de Mack se virent renversées, autant par la faute des cabinets que par la sienne.

Quoique le prince de Cobourg eût peu d'espoir d'être secondé par l'armée de Mollendorff, il se crut assez fort pour exécuter le projet arrêté à Londres et pénétrer en Picardie. Il rassembla à cet effet 90,000 hommes dans les plaines de Cateau, et n'attendait, pour attaquer Landrecies, que l'arrivée de l'empereur d'Autriche, qui devait se rendre incessamment au quartier général.

Soit que le cabinet de Vienne, comptant sur des triomphes faciles, espérât se saisir de la direction principale des intérêts de la coalition, ou qu'il voulût imposer au prince d'Orange et au duc d'York, dont la mésintelligence avec les généraux autrichiens s'était déjà manifestée, il décida l'Em

mée alliée. Cette démarche parut d'autant plus nécessaire que le prince de Cobourg, cachant une nullité absolue sous le titre pompeux de généralissime, laissait à Mack, promu récemment au grade de général-major la direction des opérations; d'ailleurs le système de cet officier, n'étant pas universellement goûté, lui suscitait un grand nombre d'ennemis.

Au surplus, on est en droit de croire que le moment favorable pour cette invasion était passé, et que la supériorité des Français sur les frontières du Nord, eût offert, dès les premiers pas, de grands obstacles aux progrès des alliés, quelqu'eût été d'ailleurs le mérite de leur plan. A la vérité, une armée de 200,000 hommes de vieilles troupes peut beau-pereur à venir prendre le commandement de l'arcoup entreprendre; et s'il ne se fût agi, comme tant de personnes l'ont cru, que de se montrer à Paris pour atteindre le but de la guerre, il n'est pas hors de vraisemblance qu'après deux batailles gagnées, on eût pu y paraître à la tête de 100,000 hommes, en laissant des corps d'observation. Mais nous ne partageons point l'idée qu'à cette époque, l'occupation de la capitale eût décidé du sort de la France, quand 700,000 républicains en armes, ceignaient les frontières de cet empire, et en tenaient toutes les places; et s'il y avait un seul moyen de réussir, c'était celui qu'on vient d'indiquer. Abandonnant du reste la solution de ces diverses conjec-il observait Maubeuge et Philippeville, en même tures à la pénétration de nos lecteurs, nous nous hâtons d'arriver au récit des événements militaires, qui renversèrent les spéculations de tous les cabinets.

CHAPTRE XXX.

Outre cette grande armée, deux corps considérables devaient agir sur les ailes. A la gauche le prince de Kaunitz campait avec 18,000 hommes à Rouvroi, Merbes et Hantes, près de Mons, d'où

temps qu'il couvrait Charleroy et la Meuse; ses postes avancés tenaient Walcourt et Beaumont; enfin une de ses brigades protégeait Namur. A la droite le corps de Clairfayt, destiné à garder la West-Flandre, était réparti dans les camps de Tournay, Moucron et Laine-d'Or, qui renfermaient environ 25,000 hommes; une division hanovrienne tenait Menin, et les Hessoie cantonnaient à Denain. La destination, la force et l'emplacement de Diversion en Flandre. cette petite armée de Clairfayt, déposent contre la Combats de Moucron et de Courtray. Batailles de Turcoing et de Pont-à-Chin.· Opérations sur la Sam-justesse des idées stratégiques des meneurs de l'armée combinée; l'on put s'étonner avec fondement de voir 25,000 hommes compromis pour couvrir la West-Flandre, où les Français ne pouvaient s'en

Ouverture de la campagne.

Bataille de Troisville.

Siége de Landrecies; ef

forts réitérés des Français pour sauver cette place.

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bre; les Français passent trois fois cette rivière. Combats d'Erquelines, de Grandreng et de Binch. Premier siége de Charleroy. - Déroute du 3 jain.

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Après avoir fait connaître le plan général d'o-gager sans péril; tandis que la défense de la clef pérations, il est nécessaire d'indiquer la position du théâtre de la guerre était confiée aux minces particulière des corps destinés à agir sur la fron- divisions du prince de Kaunitz.

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