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MAXIME I.

Ce me nous prenons pour des vertus, n'est souvent u in issemblage de fiverses actions et de divers intérêts que a fortune ou notre industrie savent arranger; et ce n'est pas toujours par valeur et par chasteté, que les hommes sont vaillants, et que les femmes sont chastes.

Le caractere de la vertu est d'ètre immuable. Les événements les plus opposés la trouvent toujours la même, car son intérêt est de faire le bien, et cet intéret ne change pas. Les vices, au contraire, se déguisent suivant les circonstances; leur hypocrisie ne peut tromper qu'un moment, car ils ne s'attachent qu'à des intérêts passagers, et à mesure que ces intérêts changent, l'àme se montre, et la vérité reste.

Ainsi disparoit, par la force des choses, l'espèce de confusion que La Rochefoucauld vouloit établir entre le vice et la vertu.

La fausse vertu est celle du publicain qui s'environne de faste et de mensonge; la véritable est celle du samaritain qui fait le bien par amour de l'humanité; et s'il existe une vertu supérieure, elle est le partage des humbles qui exercent la charité sur la terre en attachant leurs regards au ciel : de pauvres filles renoncent au monde pour se consacrer à des œuvres de

piété; ce monde qu'elles abandonnent doit ignorer jusqu'à leur sacrifice; elles ne seront vues que des malheureux. La contagion ravage l'Espagne, elles y courent', et s'enferment avec les pestiférés. Tous les maux qu'elles viennent soulager les menacent; déjà elles exhalent l'odeur des cadavres ; on s'effraie, on fuit à leur approche; rien ne les occupe que les souffrances qu'elles soulagent; elles supportent avec calme d'horribles travaux.... des choses dont la seule pensée peut glacer les plus fermes courages et dénaturer même le cœur d'une mère ! Pensezvous que leur récompense soit de ce monde? Seroit-ce la gloire ? leur nom même nous est inconnu! Les richesses? elles ont fait vou de pauvreté ! L'intérêt ? oh oui! l'intérêt de l'humanité, celui du ciel! car elles ne tiennent plus à la terre que par nos maux, et c'est dans la mort qu'elles ont mis leur espérance.

Voilà la vertu telle que la fait la religion, mais La Rochefoucauld ne suit point notre âme dans ces hauteurs où elle se divinise. Il ne voit que la cour; ses maximes sont le fruit d'un temps de trouble et de discorde; elles s'appliquent aux hommes déshumanisés par les factions, et non aux sociétés bien ordonnées. Car

Les sœurs de Saint-Camille.

si ir numar de nos vices naissent de la société, nous in: devous aussi la pimpart de nos vertus,

c'est it comment des hommes qui nous inspire is bears dévouements de la charité, et c'est la penses de Dier qui is rend sublimes.

Le sen trai des spus de Saint- Camille suffit pour nous convaincre que la Providence regit "ustart ds hommes comme celle de la nature, et olï nem resulter de l'etude même des àsoris et des marx de nos sociétés, une thealogie aussi luminense que cele qui résulte de Letade de Thamanik des mondes!

I fat meare concure at ces observations, gat lameur a peint is hommes d'une manière a mans loer incarniste. I est comme ces artistes quisacilen ensemble de leurs tableaux

I sell can be lumi: OL ne voit sortir de la Jack of me figure eciame: Fobscurité couvre kr rxz. Ans. 14 Hocheioarau nous éblouit EL PÒLIUMA DAS vies, & nous empeche de reconnate in vermi er 1 a rejeter dans Tombre. Sa plume, dont on a ustement vante Télégance. est guider sorver: par les aperons d'un esprit fa et déjent: mas ele me lest jamais par ce seniment vi gul, els acharrant ĈI cœur, nous it aimer la vari, et ma suffroit seul pour confondre les solistes qui à ment.

III.

Quelque découverte que l'on ait faite dans le pays de l'amour-propre, il Ꭹ reste encore bien des terres incon

nues.

C'est ici le premier mot du système que l'auteur va développer. Il a voulu chercher dans un vice le mobile de toutes nos actions. Mais il est utile de remarquer que ce mobile unique ne lui suffisant pas, il s'est vu obligé d'appeler d'autres passions au secours de son système, et de confondre sans cesse l'orgueil, la vanité, l'intérêt et l'égoïsme, avec l'amour-propre. Non seulement cette confusion détruit l'unité de son principe, mais encore elle le conduit souvent à des résultats opposés à ce principe. Le mobile de nos actions cessant d'être vil, la vertu doit reprendre ses droits, et c'est ce qui arrive toutes les fois que l'auteur confond l'amour de soi avec l'intérêt ou l'égoïsme; car l'amour de soi n'est pas toujours un vice. Le législateur qui a le mieux connu la nature de l'homme, sa force et sa foiblesse, pose en principe qu'il faut aimer le prochain comme soi-même, et Dieu par-dessus tout. Tant que nous ne dépassons pas cette proportion, nous sommes dans l'ordre; tant que nous ne nous faisons pas centre, nous sommes dans

l'ordre; tant que nous ne voulons notre bienêtre qu'avec celui des autres, nous sommes dans l'ordre. L'amour de soi peut donc entrer dans une action vertueuse : ce n'est pas l'abnégation entière de ce sentiment qui fait la vertu, c'est sa juste proportion. Aimer le prochain comme soi-même, voilà la vertu ; s'aimer plus que tous les autres, voilà le vice; aimer les autres plus que nous, c'est s'élever au-dessus de l'humanité, c'est être un sage, un saint, un héros, Socrate, Fénélon, Saint-Louis! (Voyez la note de la Maxime 262.)

V.

La durée de nos passions ne dépend pas plus de nous, que la durée de notre vie.

Si cela étoit juste, de quoi nous serviroit la volonté ? La volonté des hommes fait leur caractère: c'est la puissance donnée au génie de régner sur le monde, c'est la puissance donnée au sage de régner sur lui-même. Nier cette puissance, c'est nier la vertu, c'est-à-dire la possibilité des sacrifices; c'est nier le repentir qui tourmente le coupable, et rejeter la sagesse, cette noble faculté qui nous montre dans l'homme un Dieu déchu, mais libre encore de reprendre son rang. Non seulement la conscience repousse ce sys

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