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DU DUC

DE LA ROCHEFOUCAULD.1

I.

DE LA CONFIANCE.

BIEN que la sincérité et la confiance aient du rapport, elles sont néanmoins différentes en plusieurs choses.

La sincérité est une ouverture de cœur qui nous montre tels que nous sommes; c'est un amour de la vérité, une répugnance à se déguiser, un désir de se dédommager de ses défauts, et de les diminuer même par le mérite de les avouer.

La confiance ne nous laisse pas tant de liberté : ses règles sont plus étroites; elle demande plus de prudence et de retenue, et nous ne sommes

1 Les Réflexions suivantes sont tirées d'un Recueil de pièces d'histoire et de littérature, Paris, 1731, tome Ier, page 32. Gabriel Brotier est le premier qui les ait insérées à la suite des Maximes, dans l'édition qu'il a donnée de cet ouvrage.

pas toujours libres d'en disposer. I m sagit pas

i now uniquemem, et nos interess sou melės ¿ordinart aver is merets des autres : elle Jessoil C'une grande justesse pour ne pas livrer Nos amis er Nos iran now-memes, et pour De pas fait ds presens at ler mer, dans la *it d'augmeme, it prix de font nous donnons.

La confiance niat. tomous & re ou la recar: c'est un trin, que nous vous & son mé2nt; test m dep out or commet a sa îã; ce son des gages qu in domen, ut drak sur noas e me sort at dependant DL 105 105 2550HIZISSONS Valamaremen..

Je ne pretends pas detrurt, par ce que je dis, la confans si necessart entre les bones, puso ele est le her at in scienz en de Tamitié. Je presents seulement mere des bormes et I remère bonnér e bide. Je verkoele soit TILOITS TILE A zupurs Fradece, et qu'elle 11. Jalhesse II TING A SEs buen qu'il est muluise de bromer de usus Lanies a la manière JAVNI 201z sere it coLiance de nos amis, et de leur flier surt de la nCY.

On seconde le pès sterrent par vanité, par envie de parler, par le besir be satirer la conSance des autres, et pour fire na echange de

Il y a des personnes qui peuvent avoir raison de se fier en nous, vers qui nous n'aurions pas raison d'avoir la même conduite; et on s'acquitte avec ceux-ci en leur gardant le secret, et en les payant de légères confidences.

Il y en a d'autres dont la fidélité nous est connue, qui ne ménagent rien avec nous, et à qui on peut se confier par choix et par estime. On doit ne leur rien cacher de ce qui ne regarde que nous; se montrer à eux toujours vrais dans nos bonnes qualités et dans nos défauts même, sans exagérer les unes et sans diminuer les autres; se faire une loi de ne leur faire jamais des demi-confidences; elles embarrassent toujours ceux qui les font, et ne contentent jamais ceux qui les reçoivent. On leur donne des lumières confuses de ce qu'on veut cacher; on augmente leur curiosité; on les met en droit de vouloir en savoir davantage, et ils se croient en liberté de disposer de ce qu'ils ont pénétré. Il est plus sûr et plus honnête de ne leur rien dire, que de se taire quand on a commencé à parler. Il y a d'autres règles à suivre pour les choses qui nous ont été confiées; plus elles sont importantes, et plus la prudence et la fidélité y sont nécessaires.

Tout le monde convient que le secret doit être inviolable; mais on ne convient pas tou

jours de la nature et de l'importance du secret. Nous ne consultons le plus souvent que nousmèmes sur ce que nous devons dire et sur ce que nous devons taire. Il y a pen de secrets de tous les temps, et le scrupule de le révéler ne dure pas toujours.

On a des liaisons étroites avec des amis dont on connoit la fidelité; ils nous ont toujours parlé sans réserve, et nous avons toujours gardé les mêmes mesures avec eux. Ils savent nos habitudes et nos commerces, et ils nous voient de trop pres pour ne pas s'apercevoir du moindre changement. Ils peuvent savoir par ailleurs ce que nous sommes engagés de ne dire jamais à personne. Il n'a pas été en notre pouvoir de les faire entrer dans ce qu'on nous a confié; ils ont peut-être même quelque intérêt de le savoir, on est assuré d'eux comme de soi, et on se voit réduit à la cruelle nécessité de perdre leur amitié, qui nous est précieuse, ou de manquer à la foi du secret. Cet état est sans doute la plus rude épreuve de la fidélité; mais il ne doit pas ébranler un honnête homme : c'est alors qu'il lui est permis de se préférer aux autres. Son premier devoir est de conserver indispensablement ce dépôt en son entier. Il doit non seulement ménager ses paroles et ses tons, il doit encore mé

nager ses conjectures, et ne laisser rien voir dans ses discours ni dans son air, qui puisse tourner l'esprit des autres vers ce qu'il ne veut pas dire.

On a souvent besoin de force et de prudence pour les opposer à la tyrannie de la plupart de nos amis, qui se font un droit sur notre confiance, et qui veulent tout savoir de nous on ne doit jamais leur laisser établir ce droit sans exception. Il y a des rencontres et des circonstances qui ne sont pas de leur juridiction; s'ils s'en plaignent, on doit souffrir leurs plaintes, et s'en justifier avec douceur : mais s'ils demeurent injustes, on doit sacrifier leur amitié à son devoir, et choisir entre deux maux inévitables, dont l'un se peut réparer, et l'autre est sans remède.

II.

DE LA DIFFÉRENCE DES ESPRITS.

Bien que toutes les qualités de l'esprit se puissent rencontrer dans un grand génie, il y en a néanmoins qui lui sont propres et particulières ; ses lumières n'ont point de bornes, il agit toujours également et avec la même activité; il discerne les objets éloignés comme s'ils étoient présents; il comprend, il imagine les plus

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