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M. DARBOUX, de l'Académie des Sciences, doyen honoraire de la Faculté des Sciences de l'Université de Paris, et M. BOUTROUX, de l'Académie des Sciences Morales et Politiques, professeur d'histoire de la philosophie moderne à la Sorbonne, directeur de l'Institut Thiers, ont suivi l'impression de cette publication en qualité de commissaires responsables.

M. I. P.

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PHYSICO-MATHEMATICA

COMPENDIUM MUSICÆ

REGULÆ AD DIRECTIONEM INGENII
RECHERCHE DE LA VERITÉ
SUPPLÉMENT A LA CORRESPONDANCE

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AVERTISSEMENT

A la mort de Descartes, 11 février 1650, un inventaire fut dressé à Stockholm, le 14 février, des papiers qu'il avait emportés en Suède, et un autre à Leyde, le 4 mars, de ceux

a. « Le jour d'aprés les funérailles, qui étoit le treiziéme de Février, la » Reine de Suéde, à la prière de M. l'Ambassadeur, [en marge: Lettr. » Mf. de M. Chanut], qui n'étoit pas bien aife que l'Inventaire des chofes » qui avoient appartenu au défunt se fist par luy seul, & moins encore que » les Officiers de juftice y travaillaffent dans fon hôtel, envoya le prémier » Gentil-homme de fa Chambre, pour y être préfent au nom de fa » Majefté. C'étoit le fieur Erric Sparre, Baron de Croneberg, Seigneur » de Haffnenne & Dudderae, Président de la Cour de Juftice d'Abo en » Finlande. Les perfonnes qui affiftérent à cét Inventaire, outre l'Am» baffadeur de France & ce Seigneur Suédois, furent le Pére Viogué, >> M. Picques, & Henry Schluter, valet de chambre du défunt. Les hardes » & toute la garderobbe furent données, d'un commun confentement, à » ce fidelle & affectionné ferviteur, que rien n'étoit capable de confoler de » la perte d'un fi bon Maître, dont la considération n'a pas laiffé quelques >> années aprés de luy faire une belle fortune. Le lendemain fe fit la vifite du coffre, des papiers, & des écrits du défunt. Le peu de livres qui » s'étoient trouvez par l'Inventaire de la veille, & les papiers concernant >> les affaires domefiques, furent mis à l'écart, pour être rendus à fes >> héritiers. Mais pour les écrits concernant les fciences, M. l'Ambassadeur » les prit fous fa protection particuliére. Il les repassa à son loisir; & la » propriété luy en ayant été abandonnée par ceux à qui elle pouvoit appar» tenir, il en fit un préfent quelque têms aprés à M. Clerfelier son beaufrére, comme d'une fucceffion ineftimable, qu'il fubftituoit à la postérité » aprés luy. Mais pour le mettre en poffeffion de ce tréfor, il fallut attendre que M. l'Ambaffadeur fift tranfporter fon bagage en France.

» Ce qui n'arriva qu'en 1653. » (A. BAILLET, La Vie de Monfieur DesCartes, 1691, t. II, p. 427-428.) - Voir, pour ce qu'il advint ensuite de ces papiers, notre t. I, Introduction, p. XVII-XVIII.

EUVRES, V.

I

qu'il avait laissés en Hollande. Baillet, dans sa Vie de Monfieur Des-Cartes (1691, t. II, p. 427-8, et 428-9), nous apprend, avec force détails, comment ont été faits les deux inventaires; mais il ne donne le texte ni de l'un ni de l'autre.

Des recherches faites en Hollande (septembre 1894), pour retrouver le second, n'ont pas abouti. Et d'ailleurs nous savons, par des témoignages du temps, que Descartes avait emporté à Stockholm ses papiers principaux ".

Mais il existe au moins deux copies manuscrites du premier inventaire : l'une à Leyde, Bibliothèque de l'Université ; l'autre à Paris, Bibliothèque Nationale.

La copie de Leyde faisait partie de la collection Constantin Huygens père. On sait que celui-ci fut un grand ami de Descartes, et devint par suite un ami de Chanut. Une lettre à

a. « Le quatriéme de Mars fuivant, l'on fit auffi l'Inventaire de tout ce » que M. Defcartes avoit laiffé en Hollande avant fon départ pour la » Suéde. Le tout confiftoit en une malle, qu'il avoit mise en dépôt à Leyde » chez fon ami M. de Hooghelande, Gentil-homme Catholique. La malle >> fut ouverte à la | réquifition de M. Van-Sureck Seigneur de Berghen » (en marge Antoine Studler), créancier du défunt, par devant un » Notaire public pour la Cour provinciale de Hollande, nommé François. Doude, admis fur la nomination des Magiftrats de la ville de Leyde, en » présence de M. de Hooghelande & de trois témoins, qui étoient M. de » la Voyette (en marge: Louis) Gentil-homme François, M. Schooten (id. François) Profeffeur des Mathématiques dans l'Univerfité, & » M. de Raei (id. : Jean) Docteur en Médecine & en Philofophie. M. de >> Berghen y trouva tous les actes de reconnoiffance en bonne forme, pour » fe faire payer de tout ce qui luy étoit dû par M. l'Abbé Picot, & par les » parens & autres débiteurs du défunt en Bretagne. Il se rencontra auffi, >> parmi divers livres & papiers, quelques écrits, & quelques lettres de >> M. Defcartes ramaffées en un pacquet. Mais nous aurions fouhaité le » déf-intéreffement de M. Chanut, ou le zéle de M. Clerfelier, à ceux qui » fe font rendus les maîtres de ces écrits; & il faut efpérer que la justice » qu'ils doivent à l'amitié de M. Defcartes leur fera reftituer au public un » bien qu'il est en droit de leur redemander. » (A. BAILLET, ibid., p. 428429.) Voir, à ce sujet, notre t. V, p. 409-410.

b. Voir encore notre t. V, p. 409-410.

c. Constantin Huygens à Chanut, 25 février 1651: «...après Mon>> fieur Descartes mefmes, ce premier & unique lien de noftre amitié... » (Amsterdam, Bibl. de l'Académie des Sciences, Lettres françoises de C. Huygens, MS., t. II, p. 477.)

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