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tueux des hommes, le seul qui fut exempt de toute tache, de toute imperfection, Jésus Christ, a-t-il été, de tous les hommes, le plus humble et le plus modeste.

İrions-nous avec tant de sérénité visiter les tombes de nos amis, si nous ne nourrissions pas l'espoir sublime de l'immortalité? A quoi nous servirait de connaître l'évangile, et de jouir du bonheur qu'elle nous procure en cette vie, si tout était fini pour nous à la mort? Alors tous nos efforts pour avancer dans la connaissance de la vérité et dans la pratique de la vertu, n'aboutiraient à rien. Dans cette triste supposition que nous serions de misérables créatures.

"Béni soit, donc, béni soit Dieu et le Père "de notre Seigneur Jésus Christ; qui, selon sa "grande miséricorde, nous a régénérés, en nous "donnant une vive espérance par la resurrec"tion de Jésus Christ; pour nous faire obtenir

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l'héritage, qui ne peut ni se corrompre, ni se souiller, ni se flétrir, et qui nous est reservé "dans le ciel." Si l'homme est fait pour croître en vertu et en bonheur, ce qu'il nomme la mort ne saurait être le terme de son existence. Aussi Jésus Christ a-t-il positivement promis aux siens, qu'ils ne mourraient point. "Il a détruit la

mort et manifesté la vie et l'immortalité par

sess it; on ne s'en apperçoit pas, do not perceive it; à quoi nous servirait? what advantage would it be? n'aboutiraient à rien, would tend to nothing; que nous serions de miserables créatures, what miserable creatures we should be; qui ne peut se corrompre, which is incorruptible; ni se souiller, nor be defiled; ni se flétrir, nor fade away; siens, his followers; ce

l'évangile." Ce n'est pas à dire qu'il nous ait effectivement soustrait à la nécessité de mourir ; mais il a dépouillé la mort de ses terreurs. Ceci il a fait, en nous certifiant une immortalité bienheureuse; en nous assurant que la mort, loin de mettre fin à notre existence, est le commencement d'une nouvelle vie. Le Chrétien, persuadé que son âme continue de vivre, de penser, d'agir, dans un état plus heureux, lors même que son corps est tombé en poussière, craindra-t-il encore la mort? Frémira-t-il à son approche? La regardera-t-il comme le plus grand des malheurs?

Dieu est notre Père ! Un père ne laisse pas périr ses enfans lorsqu'il peut les sauver, les arracher à la mort, et les rendre heureux à jamais. Si nos âmes périssaient à la mort, Dieu n'agirait donc plus en père à notre égard. Aussi Jésus qui était si vivement pénétré d'une vie future, ne fondait-il cet espoir que sur la connaissance qu'il avait de la toute-puissance et de la bonté infinie de son père céleste. C'était par la perspective ravissante d'un bonheur à venir qu'il consolait ses disciples de toutes les persecutions qu'ils devaient essuyer. Mais pour que cet espoir s'accomplisse, il faut qu'un grand changement s'opère en nous; il faut que notre âme se dépouille de ce corps terrestre, qui met des obn'est pas à dire, it cannot be said; soustrait, relieved; dépouillé, deprived; la mort, death; bien heureuse, happy; loin de mettre fin à, far from terminating; frémirat-il? will he shudder? n'agirait donc plus, would no longer act; vivement penétré, deeply persuaded; que, only; toutepuissance; omnipotence; perspective ravissante, transporting anticipation; à venir, future; essuyer, encounter; s'accomplisse, may be fulfilled; dépouillé, stript; qui met, which

stacles si considérables à sa perfection et à son bonheur. La mort est le passage de cette vie mortelle à une vie immortelle et bienheureuse. Elle n'a donc rien d'effrayant; au contraire, la mort est un bienfait.

Celui qui dès cette vie s'occupe à cultiver son esprit, à connaître Dieu, à l'aimer de tout son cœur, pose déjà les fondemens de sa félicité future. Ces nobles penchans de son âme feront encore son bonheur dans l'autre vie, où il pourra leur faire prendre un plus libre et plus sublime

essor.

Là, les ténèbres qui environnent maintenant son esprit, se dissiperont devant le soleil de justice; et il verra distinctement ce qu'il n'apperçoit ici-bas qu'à travers un voile épais. La, de nouveaux prodiges de la puissance et de la sagesse divine, s'offriront à sa contemplation, et il entrera dans des relations plus intimes avec Dieu, et avec Jésus Christ, dont il partagera le suprême et éternel bonheur; peut-on concevoir une plus grande félicité ?

Dumas.

opposes; à sa, to its; effrayant, alarming; s'occupe, employs himself; pose déjà, already lays; penchant, inclinations; feront encore, will still cause; libre, unbounded; essor, flight; maintenant, now; se dissiperont, will disperse ; justice, righteousness; verra, behold; ici-bas, here below; s'offriront, will present themselves; dont, whose.

POËSIE.

CHAP. VII.

Oui, c'est un Dieu caché, que le Dieu qu'il faut croire !

Mais tout caché qu'il est, pour révéler sa gloire,
Quels témoins éclatans devant moi rassemblés !
Répondez cieux et mers; et vous, terre, parlez.
Quel bras peut vous suspendre, innombrables
étoiles ?

Nuit brillante, dis-nous qui t'a donné tes voiles !
O ciel! que de grandeur, et quelle majesté !
J'y reconnais un maître à qui rien n'a coûté,
Et qui dans vos déserts, a semé la lumière,
Ainsi que dans nos champs, il sème la poussière.
Toi qu'annonce l'Aurore, admirable flambeau,
Astre toujours le même, astre toujours nouveau:
Par quel ordre, ô soleil, viens-tu du sein de
l'onde

Nous rendre les rayons de ta clarté féconde?

Caché, invisible; éclatans, splendid; témoins, witnesses; rassemblés, collected; étoiles, stars; voiles, shade ; à qui rien n'a couté, of unlimited power; a semé, has scattered; champs, fields; qu'annonce l'aurore, that the dawn announces; flambeau, light; astre, planet; l'onde, waves; féconde, ferti

Tous les jours je
jours;
Est-ce moi qui t'appelle, et qui régle ton cours?
Et toi, dont le courroux veut engloutir la terre,
Mer terrible, en ton lit quelle main te resserre ?
Pour forcer ta prison, tu fais de vains efforts;
La rage de tes flots expire sur tes bords;
Fais sentir ta vengeance à ceux dont l'avarice,
Sur ton perfide sein va chercher son supplice.
Helas! prêts à périr, t'addressent-ils leurs

t'attends, tu reviens tous les

vœux ?

Ils regardent le ciel, secours des malheureux.
La nature qui parle dans ce péril extrême,
Leur fait lever les mains vers l'Asîle Suprême;
Hommage que toujours rend un cœur effrayé,
Au Dieu que jusqu'alors il avait oublié.
La voix de l'univers à ce Dieu me rappele.
La terre le publie. Est-ce moi, me dit-elle,
Est-ce moi qui produis mes riches ornemens?
C'est celui dont la main posa mes fondemens.
Si je sers tes besoins, c'est lui qui me l'ordonne:
Les présens qu'il me fait, c'est à toi qu'il les
donne.

Je me pare des fleurs qui tombent de sa main;
Il ne fait que l'ouvrir, et m'en remplit le sein.
A de moindres objets tu peux le reconnaître ;
Contemple seulement l'arbre qu'il fait croître:
Son suc dans la racine, à peine, répandu,

Du tronc qui le reçoit à la branche est rendu :

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lizing; attends, expect; régle, regulate; courroux, wrath; résserre, confines; expire, exhausts itself; supplice, punishment; prêt, ready; secours, refuge; effrayé, alarmed; oublié, neglected; produis, produce; posa, laid; fondemens, foundations; sers, administer to; il ne fait que, he only; suc, sap;

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