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Oh! qu'il est bon à l'homme d'obéir à Dieu!

Prier, c'est s'approprier quelque chose de la nature divine. Parenté de la prière, dans le domaine religieux, avec les relations sociales. Prier, c'est converser avec Dieu.

La prière est l'activité nécessaire (Bethætigung) au sentiment religieux. La méditation (Andacht) est la satisfaction du sentiment religieux.

Demande et action de grâces réunies sont la prière complète. Entre les deux il y a naturellement comme terme moyen la certitude de l'exaucement, qui est dans toute vraie prière. (Matth. XXI, 21-22; XI, 22-24; Jacq. I, 5-8.)

Que celui qui est malheureux par les hommes veille à rester en amitié avec Dieu pour que, dans son chagrin, il ait toujours un cœur où s'appuyer et où il puisse pleurer toutes ses larmes.

Une créature qui, dans le cours de sa vie, doit passer par un développement si particulier, ne peut vraiment être soutenue et comprise que par son Créateur.

Dieu peut sentir avec le plus petit comme avec le plus grand.

Tout homme dont l'oeil ne pénètre pas jusqu'à Dieu a un horizon borné.

Avoir un Dieu est, dans tous les sens du mot, une chose précieuse, mais plusieurs estiment trop cher le prix qu'il faut don ner pour l'avoir.

Vivre avec Dieu est pour l'homme la chose la plus naturelle; mais quand il s'est déshabitué de cette constante fréquentation, il lui arrive de la trouver peu naturelle.

Ah! qu'il faille tant d'efforts pour aspirer à redevenir un enfant, c'est-à-dire à vivre de nouveau de ce qui est immédiat, de ce qui nous touche au plus près et sans intermédiaire!

Celui qui porte en lui-même le besoin inaliénable du silence, celui-là doit dans ce monde beaucoup plus souffrir que les autres enfants des hommes.

L'appropriation par la prière est une spiritualisation (Begeisterung) sous la détermination religieuse de l'enthousiasme (ἐν θεῷ οὐσιασμός).

Ainsi qu'au matin de la vie nous nous reposons sans inquiétude et dans une profonde paix sur le sein de nos mères, ainsi, au soir de la vie, nous nous jetons dans les bras paternels de Dieu avec une clairvoyance de vue intérieure et une émotion, une vivacité de sentiment que nous ne pouvions avoir à nos premiers jours.

Dans une vie humaine consacrée à Dieu, toutes les dissonances doivent finalement disparaître.

Nous sommes où Dieu nous veut, quand notre activité est conforme au don que nous avons reçu de lui. Là, l'homme est le plus utile à Dieu, parce que, là, il est utile au monde et à luimême.

Quel bonheur pour nous que là où nos pensées finissent, celles de Dieu ne touchent pas à leur terme!

Pour la plupart des hommes, la vie prend une direction qu'ils ne pouvaient prévoir.

L'heureux est celui qui en se couchant peut penser avec joie au réveil du lendemain.

Il n'y a point de douleur insupportable. Quand elle l'est réellement, elle brise le cœur physiquement ou moralement. Tant qu'on la sent, on peut la supporter.

Se réjouir des plus petites choses n'est pas seulement le privilége des enfants, c'est aussi celui du malheur.

Ce qu'est la piété, on ne l'apprend qu'à l'école de la souffrance.

Un des bonheurs de la vieillesse, c'est de se sentir passer à l'arrière-plan.

Quand on a longtemps vécu, comme on se réjouit d'entrer dans une nouvelle carrière!

Il y a des hommes qui dans leur vieillesse ont leur jeunesse.

C'est une grâce de devenir vieux. Que de choses qu'on ne vit (erlebt) qu'à ce moment-là!

Si la mort rompait les rapports personnels, il serait fade (abgeschmackt) de vouloir et de devoir aimer.

Non pas ce que nous savons, mais ce que nous sommes et ce que nous pouvons.

Qui croit à Dieu croit par là même à une vie après celle-ci; autrement celle-ci serait sans un but digne de Dieu.

La fête populaire forme le cercle le plus étendu de la communauté sociale.

Personne n'est plus trompé que le méfiant.

Triste sort pour une femme: une belle âme dans un corps difforme.

On ne pourra jamais assez se représenter combien la conscience intime de Christ (das Bewusstsein Christi) est au-dessus de celle de ses apôtres les plus éclairés.

(A suivre.)

E. GEISENDORF.

LA BIBLE DES JEUNES GENS

PAR

OORT ET HOOYKAAS1

Il se publie actuellement en Hollande un livre important, dont l'existence doit être signalée aux lecteurs de la Revue. Il est intitulé La Bible des jeunes gens, et a pour auteurs deux pasteurs, MM. Oort et Hooykaas, dont le premier vient d'être nommé professeur à Amsterdam, et pour collaborateur le savant professeur de Leiden, M. A. Kuenen. L'ouvrage aura six volumes, quatre pour l'Ancien Testament et deux pour le Nouveau; les cinq premiers de ces volumes ont déjà paru. Une traduction anglaise a commencé à paraître par livraisons et une traduction française est en voie de préparation'.

Ce livre n'est pas un livre de science pure; il a pour but l'utilisation de la science Il part de l'idée que l'immense majorité des lecteurs de la Bible ne la comprennent pas et, ne peuvent pas, sans secours scientifique, la comprendre dans son vrai caractère et sa véritable signification. Et pourtant la Bible renferme de vrais trésors. Les rendre à ceux qui jusqu'à maintenant ont été privés d'en jouir, tel est le but que se sont

De Bijbel voor Jongelieden, door Dr H. Oort en Dr J. Hooykaas, predikanten, met medewerking van Dr. A. Kuenen, hoogleraar.

' Cette traduction aura pour titre: La Bible des Familles, explication historique de l'Ancien et du Nouveau Testament. 6 vol. in 8, de 300 à 400 pages, Harlingen, J.-F.-V. Behrns, éditeur, 1871 à 1874.

יו

proposé les auteurs de ce grand travail. Ils ont donc voulu expliquer la Bible d'après les résultats de la science moderne.

La forme du livre n'est pas celle d'un commentaire. Il est destiné à la lecture courante, de sorte que tous les récits traités sont reproduits. Néanmoins le lecteur est censé avoir à sa disposition une traduction vulgaire, qu'il puisse consulter au besoin.

Le point de vue scientifique auquel cet ouvrage est écrit, amène forcément la distinction entre la manière dont les auteurs bibliques ont présenté les faits et ces faits eux-mêmes. L'histoire vraie ressort de cette étude; elle n'est pas donnée telle quelle par la Bible. Pour ce motif, et pour quelques autres que nous nous dispensons d'énumérer pour ne pas entrer dans trop de détails, on a trouvé nécessaire de faire précéder l'explication des récits de l'Ancien Testament d'une esquisse de l'ensemble de l'histoire d'Israël, telle qu'elle résulte de l'étude tout entière; cette esquisse sert de guide au lecteur; elle est comme qui dirait le plan général dont l'ouvrage même est l'exécution.

De même une esquisse de l'histoire de Jésus et de l'époque apostolique précède l'explication des récits du Nouveau Testa

ment.

C'est de ce dernier morceau que nous allons offrir une traduction aux lecteurs de la Revue. Ils y trouveront le résumé succinct et exact de la manière dont quelques représentants autorisés de l'école historico-critique cherchent à vulgariser leur conception des origines du christianisme.

I

Il y a dix-neuf siècles, le monde civilisé tout entier, tel que le connaissaient les anciens, était courbé sous le sceptre de l'empereur de Rome. De la Bretagne jusqu'à l'Ethiopie, les aigles romaines avaient partout conduit les légions de conquête en conquête. Vers l'ouest cette marche victorieuse ne s'était arrêtée que devant l'océan Atlantique, vers le sud devant les sables du désert africain; au nord, le Rhin et le Danube sépa

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