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JX 155

HERVARD

COLLEGE

AUG 28 1891

LIBRARY.

Lince Fund

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[En nous adressant cet article, l'auteur nous écrit : « J'ai lu et commenté récemment à mes élèves le discours prononcé par M. Marion à la séance de rentrée de la Faculté des lettres de Paris. L'intérêt qu'ils ont pris à cette lecture et aux observations dont je l'ai accompagnée m'a engagé à rédiger ces quelques pages et à vous les envoyer. » La Rédaction.]

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Le 4 novembre dernier, la Faculté des lettres de Paris ouvrait, selon sa coutume, la série des conférences à l'usage des étudiants par une séance solennelle de rentrée.

Le doyen, M. Himly, prit la parole.

Après avoir félicité les jeunes gens de leur assiduité et de leur travail, il leur annonça qu'un certain nombre de conférences seraient désormais consacrées à leur éducation pédagogique «< comme futurs professeurs de l'enseignement secondaire », s'en remettant à M. Marion du soin de « montrer l'importance morale des nouvelles études auxquelles il les conviait ».

La haute compétence de M. Marion en matière d'éducation 1 donne une importance toute particulière au discours si élevé et si substantiel qu'il a prononcé ensuite.

Nous en avons détaché les parties essentielles, que les maîtres de l'enseignement primaire liront certainement avec plaisir et profit. Qu'ils remplacent les mots Lycée et enseignement secondaire par École normale, école primaire et enseignement primaire, et ils auront, comme nous, la conviction que c'est bien aussi pour eux que ces choses ont été dites.

M. Marion commence par l'extrait suivant du discours prononcé

1. On sait que M. Marion est titulaire de la chaire de science de l'éducation créée à la Sorbonne en 1883.

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à la Sorbonne par M. le ministre de l'instruction publique lors de la distribution des prix du concours général, en réponse au « mâle discours » de M. Darlu:

Dans ce beau discours, disait M. Bourgeois, j'ai particulièrement remarqué et retenu cette parole: « Le corps des maîtres de l'enfance >> renferme en soi une force immense. Que ne ferait-il pas si l'on >> pouvait lui donner une âme!... Et cette àme, qu'est-ce autre chose >> qu'une doctrine commune? »>

« Vous ne parliez, Monsieur, en exprimant ce vou, ajoutait le ministre, que de la nécessité d'une doctrine morale. Permettez-moi de reprendre votre pensée, de l'élargir et de lui donner toute sa portée. Ce n'est pas seulement dans l'enseignement de la morale, c'est dans tous les ordres d'enseignement; ce n'est pas sur les questions qui touchent à la direction de la conscience de ces jeunes gens, c'est sur toutes celles d'où dépend la formation de leur esprit, qu'il doit exister une doctrine commune à tous les maîtres de l'Université. On a dit que ce qui fait une patrie entre les hommes, ce n'était pas l'unité des origines, de la langue, des frontières et des lois, mais seulement l'unité des sentiments et des volontés; de même, il ne peut y avoir dans un pays un véritable enseignement public, une Université nationale, que s'il existe entre les maîtres de cet enseignement, entre les membres de l'Université, une doctrine acceptée et reconnue du but de l'éducation, de son esprit et de ses méthodes, une pédagogie

commune. »>

C'était caractériser de la plus heureuse façon le rôle de l'Université et indiquer aux maîtres de quel esprit ils doivent être animés en acceptant leur fonction dans l'enseignement public. C'était leur dire encore l'importance de la préparation à cette fonction.

M. Marion ajoute aussitôt :

Cette préoccupation du ministre est depuis longtemps la nôtre; c'est celle de tous les hommes qui, dans l'Université ou en dehors, ont le souci de la chose publique.

En ce qui nous concerne, n'est-ce pas de cette préoccupation constante qu'est sortie la réorganisation complète de l'enseignement primaire?

L'orateur continue:

Notre personnel enseignant comprend d'admirables éléments... Ce qui lui manque, ce qui doublerait avec son autorité sa puissance, c'est l'unité de conscience et l'unité d'action.

A vrai dire, cette unité même ne lui fait pas entièrement défaut,

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