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par lui-même fait 121; la distance 3 multipliée deux fois par 5 fait 125, et ce produit est à-peu-près le même; on trouve une égalité parfaite quand on fait le calcul plus rigou

reusement.

C'est aussi par des observations rapportées au soleil que les astronomes ont déterminé les périodes et les inégalités des planètes, et ont fait les tables qui servent à calculer dans les Éphémérides la place où chacune doit se trouver à chaque jour de l'année.

Le mouvement de la terre autour du soleil, et l'immobilité de celui-ci par rapport à nous, n'empêchent pas que la totalité de notre système solaire ne puisse être sujette à quelque déplacement. En effet, puisque les étoiles s'attirent de fort loin, il est vraisemblable qu'elles sont dans un mouvement continuel. Nous les appelons fixes, parceque leur mouvement est insensible pour nous; mais il y en a quelques unes dont nous avons déja observé le mouvement, sur-tout Arcturus; et à l'égard du soleil, j'ai fait voir que le mouvement de rotation qu'on y observe est inséparable d'un mouvement de translation ou d'un déplacement réel, dans lequel le soleil entraîne avec lui tout

le système, la terre, les planètes et les cométes, au travers des espaces célestes; nous ne savons point encore avec quelle vitesse ni dans quelle direction. Quoi qu'il en soit, le soleil, par rapport à nous, doit être supposé immobile, comme nous l'avons démontré.

CHAPITRE IX.

De l'attraction, ou de la pesanteur des corps
célestes.

La pesanteur que nous éprouvons sur la terre, et qui nous y fait retomber dès que nous nous en éloignons, est un phénomène si commun, qu'à peine y fait-on attention; examinons-le plus en détail, et nous verrons que ce phénomène a lieu par-tout.

La terre est ronde, et la pesanteur a lieu tout autour; les habitants de la Nouvelle-Zélande, qui nous sont diamétralement opposés, tendent comme nous vers la terre, et ils ont les pieds vis-à-vis des nôtres.

On a peine à se figurer comment les hommes peuvent habiter des pays antipodes, et où leurs pieds se regardent. Il semble au premier abord que les uns ou les autres doivent avoir la tête en bas, c'est-à-dire être placés dans une situation renversée, et contre l'état naturel. Mais rectifier ses idées là-dessus,

pour

on n'a qu'à examiner pourquoi nous sommes debout sur la surface du globe, nos pieds tournés vers la terre, et la tête élevée vers le ciel; pourquoi nous retombons sans cesse à cette première situation dès qu'un effort ou un mouvement étranger nous en a détournés. Cette force avec laquelle tous ces corps descendent vers la terre, soit qu'on l'appelle pesanteur, gravité, ou attraction, quoique sa cause nous soit inconnue, se manifeste dans tous les points de notre globe: par-tout les corps graves tendent vers le centre de la terre par un effort constant et inaltérable; par-tout on dit que ce qui tombe vers la terre descend, et qu'on monte en s'éloignant. Ainsi qu'un aimant attire également un morceau de fer, soit qu'on le présente au-dessus ou au-dessous, la terre retient de tous côtés, et avec la même force, tout ce qui la touche ou qui en approche; et il n'y a aucune différence entre ces différentes parties: ce que nous appelons dessus et dessous est absolument relatif à nous et à notre manière d'apercevoir. Le côté où sont nos pieds est ce que nous appelons le bas; et par conséquent ceux qui sont à nos antipodes, ayant leurs pieds opposés aux nôtres, appellent

le bas le côté du ciel que nous appelons le haut. Si la terre est représentée par la boule C (figure 4), les corps qui sont en A tomberont en B, et le corps qui sera en E tombera en D, tous deux attirés vers le centre C de la terre.

Cette pesanteur que nous éprouvons sur la terre, parceque nous y tenons à un gros assemblage de matière, a lieu de même dans toutes les autres planètes, et nous en avons un indice évident dans leur figure arrondie: cette rondeur est un effet naturel de la pesanteur de toutes les parties; la terre s'est arrondie dès l'instant de sa formation, et la mer qui l'environne s'arrondit également, parceque toutes les parties tendent vers un centre commun autour duquel elles se disposent et s'arrangent pour trouver l'équilibre: nous faisons abstraction du petit aplatissement produit par la force centrifuge. Cet équilibre ne pourroit avoir lieu si une partie de l'Océan étoit plus éloignée du centre que l'autre. Voilà pourquoi la pesanteur mutuelle des parties d'un corps doit nécessairement y produire la rondeur.

Anaxagore, Démocrite, Épicure, admettoient déja cette tendance générale de la matière vers les centres communs, soit sur la terre,

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