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acteurs de profession. La reine surtout avait rendu son rôle avec une grâce et une vérité surprenantes1.

Mais Grimm n'est pas toujours bon à croire sur parole; il est généralement plus méchant que cela. Bien en Cour à cette époque, il écrivit « son feuilleton » de façon à ne point indisposer la reine contre lui. Madame Campan y met, ce nous semble, un peu moins de réserve : « La troupe était bonne pour une troupe de société, dit-elle assez méchamment dans ses Mémoires; cependant en sortant on critiquait tout haut, et quelques gens dirent que c'était royalement mal joué. »

Voilà, je crois, ce qu'il faut vraiment penser de ces spectacles de Cour où l'étiquette, l'intérêt, le désir d'être quand même agréable, devaient presque forcément rendre le spectateur flatteur et indulgent, et où l'éloge, même outré, était toujours pris pour argent comptant par ces comédiens improvisés, qui auraient d'ailleurs trop facilement trouvé moyen de réprimer les désapprobateurs et d'imposer silence aux sifflets.

Novembre 1869.

GEORGES D'HEYLLI.

1. « Le petit nombre des spectateurs admis à cette représentation y a trouvé un accord, un ensemble qu'il est bien rare de voir dans les pièces jouées par des acteurs de société; on a remarqué surtout que la reine avait répandu dans la scène du quatrième acte une grâce et une vérité qui n'auraient pu manquer de faire applaudir avec transport l'actrice même la plus obscure. (Grimm, Correspondance.)

LE BARBIER DE SÉVILLE

BARBIER

DE SÉVILLE,

OU LA

PRÉCAUTION INUTILE

COMÉDIE

EN QUATRE ACTES;

PAR M'. DE BEAUMARCHAIS.

Représentée et tombée sur le Théâtre de la
Comédie Française aux Tuileries, le 23
de Février 1775.

Et j'étais Père, et je ne pus mourir !

ZAIRE, Acte II.

A PARIS,

Chez RUAULT, Libraire, rue de la Harpe.

M. DCC. LXXV.

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