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Royaliste

Royaliste et ultramontain

LA PRESSE FRANÇAISE EN 1823

D'après une estampe satirique en couleurs.

Libéral

A cette époque héroïque de la Presse, les journaux ne se vendaient guère que par abonnement; ils étaient de petit format, in-8° ou petit in-4°, coûtaient fort cher, et contenaient plus d'articles de doctrine ou de polemique que de nouvelles.

Ce romantisme éclate dans le Naufrage de la Méduse, de Géricault (1819), et bientôt il trouve son représentant le plus complet dans Eugène Delacroix (1). L'école romantique, par son indépendance et sa fantaisie, et surtout par son dédain exagéré du dessin, provoque une réaction, marquée par le nom illustre de Ingres, moins génial, plus correct.

La sculpture se fait romantique avec David d'Angers, qui fut l'ami de tous les grands écrivains du temps, et qui n'excella pas moins dans le buste ou le médaillon (Hugo, Lamartine, Balzac, Goethe, etc.) que dans la sculpture monumentale (fronton du Panthéon).

Comme le romantisme littéraire, le romantisme artistique fléchit vers le milieu du siècle. On revient à la peinture d'histoire, plus exacte et moins vivante, avec Horace Vernet, Paul Delaroche; à la peinture exotique, et en particulier à l'Orient (mis à la mode par les poètes), avec Decamps. Enfin, triomphe le paysage, le vrai; là encore, c'est l'influence littéraire qui détermine l'art : Millet, Dupré, Rousseau, Daubigny, Corot font des paysages qui sont « des états d'âme ».

Mais il faut noter aussi l'introduction du réalisme dans l'art après 1848, Courbet est le Balzac de la peinture, comme Manet, un peu plus tard, sera son Émile Zola.

Et, vers la fin du siècle, la personnalité puissante et étrange de Puvis de Chavannes se dégage presque en même temps que les tendances symbolistes de la poésie (2).

Les sciences.

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Le développement scientifique du dix-neuvième siècle, que l'on y cherche les grandes découvertes ou leurs applications, est si grandiose et si complexe, qu'il suffit de rappeler quelques noms ou quelques faits qui ont particulièrement agi sur les esprits. Des astronomes comme Le Verrier, des mathématiciens et des physiciens comme Ampère et Arago, des chimistes comme Chevreul et Pasteur, des biologistes comme Claude Bernard, etc., continuent à déchiffrer l'énigme du monde extérieur ou le mystère de la vie. Leurs découvertes ouvrent à l'esprit de nouvelles sources de pensée et de poésie. A l'étranger, Darwin et Hoeckel posent le problème du transformisme. Et toutes les sciences économiques sociales, critiques, sont atteintes et modifiées par les nouvelles méthodes. On rève d'une critique scientifique, d'une politique scientifique, d'une théologie scientifique; il semble que l'on veuille non plus seulement faire, comme Sainte-Beuve, « l'histoire naturelle des esprits »>, mais qu'on souhaite d'inventer des instruments enregistreurs de l'imagination et du talent.

(1) Sur la définition de la peinture romantique et sur l'influence réciproque des artistes et des écrivains, lire dans la Littérature de PETIT DE JULLEVILLE (Colin) le chapitre xv du tome VII (l'Art français dans ses rapports avec la littérature au dix-neuvième siècle, par M. S. ROCHEBLAVE), p. 717.

(2) Id., pp 765-792.

Cf. Histoire générale des beaux-arts, par ROGER PEYRE. Delagrave.

Quant aux applications des sciences, elles créent une rapidité dans l'échange des communications, qui influe également sur les esprits, et toujours dans le sens de la curiosité satisfaite plus vite et plus superficiellement.

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L'influence anglaise. - La Révolution a quelque peu compromis le prestige de

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On sait que les anciennes académies, supprimées par la Révolution, turent restaurées, et groupées sous le nom de « Classes », par Napoleon,

en un seul Institut» qui fut logé au Palais des Quatre Nations.

l'Angleterre en France, et Napoléon fut son irréductible ennemi. C'est pourtant des premières années du siècle, que date l'influence vraiment littéraire des Anglais. Mme de Staël donne à l'Angleterre et surtout à Shakespeare, dans sa Lillérature, un rang éminent. Et Chateaubriand, qui a passé plusieurs années à Londres, s'est nourri d'Ossian et de Milton. Cette influence devient très forte avec Byron (1824), qui, s'il imite René, est à son tour imité par tous les poètes

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(1) Cf. E. ESTEVE, Byron et le Romantisme français. Hachette, 1907

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romantiques (1). A côté de lui, Walter Scott (1832) répand sur l'Europe ses innombrables romans, et réveille chez tous le sens de la couleur locale et de l'histoire. Cependant, Shakespeare est directement apporté en France par des acteurs anglais. En 1827-28, une troupe d'acteurs londoniens donne une série de représentations shakespeariennes, qui révèlent à Alexandre Dumas, à Vigny, à Hugo, à Berlioz le plus grand génie dramatique de tous les temps (1). A la vogue des romans de W. Scott, succéda un peu plus tard celle des romans de Dickens († 1870) et de George Eliot (1880), dont l'influence fut réaliste et morale. Les poètes, comme les lakistes (Wordsworth, Coleridge, Southey), et, plus près de nous, Tennyson et Swinburne, ont servi la réaction contre le romantisme, en nous donnant des modèles de poésie familière ou symbolique.

L'Allemagne, qui avait tant imité la France, et qui ne s'en était dégagée qu'à la fin du dix-huitième siècle, va prendre sa revanche. Nous savons déjà que Werther, traduit en 1778, avait eu un grand succès. Les drames de Goethe en ont moins. Mais Schiller a tout de suite une influence sur le mélodrame de la Révolution et de l'Empire et sur le drame romantique. L'Allemagne de Mme de Staël, livre écrit d'après des impressions directes, frappe vivement l'opinion publique. On veut connaître les poètes, les philosophes, les conteurs, dont elle a si bien parlé. En 1821, commence la publication des Chefs-d'œuvre des théátres étrangers, où Goethe, Lessing, Kotzebue, Werner, figurent à côté de Shakespeare et de Calderon. Le premier essai dramatique de Dumas père est un Fiesque imité de Schiller. Faust est traduit en 1822; les Contes d'Hoffmann, en 1829. Les historiens et les critiques se passionnent pour Herder et pour Niebuhr. V. Cousin voyage en Allemagne et s'initie à la philosophie de Kant, de Fichte et de Schelling. Henri Heine vient s'établir à Paris, où il mourra en 1856. Le Cours de littérature dramatique de G. Schlegel est traduit (1814), et ses idées pénètrent la critique française. Enfin, la philologie allemande exerce, vers la fin du siècle, une influence dominante. Les érudits français se forment à l'école de Diez, de Mommsen, de Curtius.

L'Italie. Parmi les ouvrages où se fait sentir l'influence italienne, il faut citer la Corinne de Mme de Staël (1807). L'auteur a connu Monti et Alfieri (1803). Ginguené écrivit, en 1811, une Histoire littéraire d'Italie, et Sismondi, en 1812, une Histoire des littératures du Midi de l'Europe. En même temps, Stendhal faisait connaître l'Italie à la France par différents ouvrages de critique. Lamartine, dans ses Premières Méditations, est plein de souvenirs de l'Italie; l'un de ses maîtres est Pétrarque. Léopardi publie ses poèmes en 1818; mais son influence, déjà réelle sur A. de Musset, s'exercera surtout plus

(1) Cf. CH.-M. DES GRANGES, la Presse littéraire sous la Restauration (Mercure de France), 1907, pp. 355-362.

tard, vers 1850.

Manzoni († 1873) donne son Carmagnola, drame romantique, en 1820, et, en 1827, les Fiancés; puis il se renferme dans le silence jusqu'à sa Les Prisons de Silvio Pellico sont traduites dès leur apparition (1833).

mort.

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L'Espagne. II

y avait des affinités entre le romantisme français et la littérature espagnole. On traduit le Romancero (1814). On retraduit plusieurs fois Don Quichotte. Les chefsd'œuvre de Calderon et de Lope de Vega entrent dans le Théâtre étranger. Le ton espagnol se fait sentir dans plusieurs drames de V. Hugo et dans quelques pièces de la Légende des siècles. Mérimée pastiche l'Espagne dans son Théâtre de Clara Gazul (1825). Th. Gautier et Alex. Dumas écrivent des Voyages en Espagne.

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HAMLET ET HORATIO CONTEMPLANT LE CRANE DE YORICK

D'après le tableau d'Eugène Delacroix (1799-1863).

nues que celles de l'Angleterre et de l'Allemagne. Ni l'éloquence de Donoso Cortès, ni le talent si varié et si pittoresque de Castelar n'ont exercé d'influence en France.

La littérature russe.

Un autre pays vient, à partir de 1860, nous inspirer des idées nouvelles, et transformer ou enrichir notre littérature, la Russie. Comme l'Allemagne, la Russie avait longtemps imité la France. Au dix-neu

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