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Bref, on s'est efforcé de donner aux maîtres et aux élèves un « livre de bonne foi», d'un maniement sûr et pratique.

On y trouvera toutes les indications bibliographiques nécessaires pour pousser plus loin, en vue d'études personnelles, chacune des questions qui y sont résumées. Une bibliographie complète de la Littérature française nous manquait encore. Mais cette lacune vient d'être comblée par le Manuel bibliographique de la Littérature française moderne (1500-1900), de M. G. Lanson, qui deviendra l'indispensable instrument de travail de tous ceux qui veulent approfondir une question de littérature française.

Décembre 1910.

AVIS POUR LA DOUZIÈME ÉDITION

Nous tenons à remercier nos collègues de l'enseignement, qui ont accueilli favorablement ce nouveau Manuel. Certaines lacunes et certaines fautes nous ont été signalées : nous avons tenu compte de ces indications, et la présente édition est à la fois plus correcte et plus complète. La Table des matières, jugée trop succincte, a été développée et est devenue d'un maniement plus commode.

La bibliographie a été mise à jour et ne cessera de l'être, d'édition en édition. Mais, à quelques-uns qui nous ont fait observer que nous citions trop fréquemment telle série d'ouvrages, et que nous omettions tel travail spécial, nous devons rappeler que ce Manuel est destiné aux étudiants et aux écoliers: notre bibliographie a pour but de leur indiquer les sources biographiques et historiques, ainsi que les recueils de textes, beaucoup plus que les discussions entre érudits. Nous pensons cependant n'avoir omis aucun des livres essentiels publiés jusqu'à ce jour sur nos grands écrivains.

Octobre 1913.

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e celtique.

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Sur la plus grande partie du territoire occupé par les Gaulois, et qui correspond à peu près à la France actuelle, on parlait différents dialectes celtiques. Ces dialectes ne sont représentés aujourd'hui que par le breton et le gaélique (idiome du pays de Galles), qui en sont dérivés. Le gaulois proprement dit, tel qu'il était parlé au moment de la conquête romaine, ne peut être reconstitué: quelques inscriptions, quelques noms géographiques (Eure, Isère, Durance, Brives, Condé, Verdun, Rouen, etc.) quelques mots (arpent, alouette, banne, bec, lieue, marne, sac, etc.), ne permettent guère de se figurer l'ensemble du vocabulaire gaulois, ni l'esprit de sa syntaxe. Un fait est certain, c'est que la langue française n'est pas sortie de la langue gauloise, mais du latin. Litt. Illustrée.

DES GRANGES.

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1

La conquête romaine. Au second siècle avant J.-C., les Romains, déjà maîtres de l'Espagne, s'emparèrent de toute la région méridionale de la Gaule appelée aujourd'hui Provence (provincia romana). La culture latine fleurit à Marseille, à Aix, à Nîmes, à Narbonne, et remonta jusqu'à Lyon. La forte organisation coloniale des Romains, la création d'écoles, les privilèges qu'ils accordaient à ceux qui parlaient leur langue, la nécessité pour les vaincus de s'en servir dans tous les actes publics, amenèrent promptement la prédominance du latin. Après les conquêtes de César, les mèmes influences s'exercèrent sur toute l'étendue de la Gaule.

Si le gaulois eût été fixé par des monuments littéraires, cette pénétration du latin n'aurait été ni si prompte ni si décisive. Mais il se fait entre les langues, comme entre les êtres animés et entre les cellules d'un organisme, une sélection naturelle; et le latin devait l'emporter sur le gaulois, comme six siècles plus tard il devait résister aux langues germaniques. Il a donc été moins imposé par les vainqueurs, que victorieux par lui-même, puisque les conquérants germains l'ont à leur tour subi.

Latin classique et latin populaire. Le latin se propagea en Gaule sous deux formes. Dans les écoles, dans la société lettrée et administrative, ce fut le latin de Cicéron et de César qui fut appris et parlé ; mais dans les classes moyennes et dans le peuple, ce fut celui de la conversation courante et des soldats. A Rome même, il y avait des différences profondes entre ces deux sortes de lalin,

surtout en ce qui concerne la prononciation et la syntaxe. Les mots latins, tels que nous les trouvons écrits dans les textes classiques, étaient abrégés ou modifiés par la prononciation courante. Les classiques eux-mêmes admettent à coté de formes comme sæculum, vinculum... des formes abrégées, sæclum, vinclum...

La syllabe accentuée prédominait; les syllabes atones étaient atténuées et tendaient à disparaître. Dans la syntaxe, le latin parlé usait, beaucoup plus que le latin littéraire, des prépositions; celles-ci se substituaient aux désinences casuelles pour marquer certains rapports. Pour les verbes, on faisait un plus fréquent emploi des auxiliaires.

Formation populaire. Ce latin de la conversation et du peuple est celui qui se répandit le plus vite et le plus loin en Gaule. Les Gaulois des hautes classes apprenaient dans les écoles le latin des classiques; mais c'était pour eux une langue artificielle et morte. L'autre latin, toujours vivant, et en évolution continuelle même sur le territoire de l'Italie, fut parlé entre Romains et Gaulois. Ceux-ci essayaient de reproduire par la prononciation les mots dont ils n'entendaient distinctement qu'une partie. Cette reproduction fut

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CHARLES LE CHAUVE, ENTOURÉ DE SEIGNEURS LAÏCS, REÇOIT L'OFFRANDE D'UNE BIBLE

D'après une miniature tirée de la Bible de Saint-Denis

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