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Il faut donc que je m'enfuie avec lui; car il n'y auroit point ici de sûreté pour moi. Laissez-le-moi conduire, et ne bougez d'ici'.

SBRIGANI.

Je vous prie donc d'en avoir un grand soin.

L'EXEMPT.

Je vous promets de ne le point quitter que je ne l'aie mis en lieu de sûreté..

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, à Sbrigani.

Adieu. Voilà le seul honnête homme que j'aie trouvé en cette ville 2.

SBRIGANI.

Ne perdez point de temps. Je vous aime tant, que je voudrois que vous fussiez déja bien loin. (seul.) Que le ciel te conduise! Par ma foi, voilà une grande dupe! Mais voici...

Une intrigue conduite par Sbrigani ne pouvoit se terminer que par une friponnerie; mais ce qui est remarquable, c'est que cette friponnerie livre Pourceaugnac aux agents d'Éraste. C'est un coup de maître qui assure le succès des deux amants: rien ne doit plus entraver leur union, car l'exempt ne quittera Pourceaugnac que sur la route de Limoges.

* Mot admirable qui termine la farce de la manière la plus comique. Mais, si la farce est terminée, la comédie ne l'est pas : il faut encore unir les deux amants; et les dernières ruses pour tromper Oronte rempliront les scènes suivantes, sans que les spectateurs y prennent aucun intérêt.

SCÈNE VIII.

ORONTE, SBRIGANI.

SBRIGANI, feignant de ne point voir Oronte.

Ah! quelle étrange aventure! Quelle fâcheuse nouvelle pour un père! Pauvre Oronte, que je te plains! Que diras-tu? et de quelle façon pourras-tu supporter cette douleur mortelle?

ORONTE.

Qu'est-ce? Quel malheur me présages-tu?

SBRIGANI.

Ah! monsieur! ce perfide de Limosin, ce traître de monsieur de Pourceaugnac vous enlève votre fille !

Il m'enlève ma fille!

ORONTE.

SBRIGANI.

Oui. Elle en est devenue si folle, qu'elle vous quitte pour le suivre; et l'on dit qu'il a un caractère pour se faire aimer de toutes les femmes.

ORONTE.

Allons, vite à la justice! Des archers après eux !

SCÈNE IX.

ORONTE, ÉRASTE, JULIE, SBRIGANI.

ÉRASTE, à Julie.

Allons, vous viendrez malgré vous, et je veux vous remettre entre les mains de votre père. Tenez, monsieur, voilà votre fille que j'ai tirée de force d'entre les mains de l'homme avec qui elle s'enfuyoit; non pas pour l'amour d'elle, mais pour votre seule considération. Car, après l'action qu'elle a faite, je dois la mépriser, et me guérir absolument de l'amour que j'avois pour elle.

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Il faut donc que je m'enfuie avec lui; car il n'y auroit point ici de sûreté pour moi. Laissez-le-moi conduire, et ne bougez d'ici'.

SBRIGANI.

Je vous prie donc d'en avoir un grand soin.

L'EXEMPT.

Je vous promets de ne le point quitter que je ne l'aie mis en lieu de sûreté.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, à Sbrigani.

Adieu. Voilà le seul honnête homme que j'aie trouvé en cette ville 2.

SBRIGANI.

Ne perdez point de temps. Je vous aime tant, que je voudrois que vous fussiez déja bien loin. (seul.) Que le ciel te conduise! Par ma foi, voilà une grande dupe! Mais voici...

Une intrigue conduite par Sbrigani ne pouvoit se terminer que par une friponnerie; mais ce qui est remarquable, c'est que cette friponnerie livre Pourceaugnac aux agents d'Éraste. C'est un coup de maître qui assure le succès des deux amants: rien ne doit plus entraver leur union, car l'exempt ne quittera Pourceaugnac que sur la route de Limoges.

2 Mot admirable qui termine la farce de la manière la plus comique. Mais, si la farce est terminée, la comédie ne l'est pas : il faut encore unir les deux amants; et les dernières ruses pour tromper Oronte rempliront les scènes suivantes, sans que les spectateurs y prennent aucun intérêt.

SCÈNE VIII.

ORONTE, SBRIGANI.

SERIGANI, feignant de ne point voir Oronte.

Ah! quelle étrange aventure! Quelle fâcheuse nouvelle pour un père! Pauvre Oronte, que je te plains! Que diras-tu? et de quelle façon pourras-tu supporter cette douleur mortelle?

ORONTE.

Qu'est-ce? Quel malheur me présages-tu ?

SBRIGANI.

Ah! monsieur! ce perfide de Limosin, ce traître de monsieur de Pourceaugnac vous enlève votre fille !

Il m'enlève ma fille!

ORONTE.

SBRIGANI.

Oui. Elle en est devenue si folle, qu'elle vous quitte pour le suivre; et l'on dit qu'il a un caractère pour se faire aimer de toutes les femmes.

ORONTE.

Allons, vite à la justice! Des archers après eux!

SCÈNE IX.

ORONTE, ÉRASTE, JULIE, SBRIGANI.

ERASTE, à Julie.

Allons, vous viendrez malgré vous, et je veux vous remettre entre les mains de votre père. Tenez, monsieur, voilà votre fille que j'ai tirée de force d'entre les mains de l'homme avec qui elle s'enfuyoit; non pas pour l'amour d'elle, mais pour votre seule considération. Car, après l'action qu'elle a faite, je dois la mépriser, et me guérir absolument de l'amour que j'avois pour elle.

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Il faut donc que je m'enfuie avec lui; car il n'y auroit point ici de sûreté pour moi. Laissez-le-moi conduire, et ne bougez d'ici'.

SBRIGANI.

Je vous prie donc d'en avoir un grand soin.

L'EXEMPT.

Je vous promets de ne le point quitter que je ne l'aie mis en lieu de sûreté.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, à Sbrigani.

Adieu. Voilà le seul honnête homme que j'aie trouvé en cette ville 2.

SBRIGANI.

Ne perdez point de temps. Je vous aime tant, que je voudrois que vous fussiez déja bien loin. (seul.) Que le ciel te conduise! Par ma foi, voilà une grande dupe! Mais voici...

Une intrigue conduite par Sbrigani ne pouvoit se terminer que par une friponnerie; mais ce qui est remarquable, c'est que cette friponnerie livre Pourceaugnac aux agents d'Éraste. C'est un coup de maître qui assure le succès des deux amants: rien ne doit plus entraver leur union, car l'exempt ne quittera Pourceaugnac que sur la route de Limoges.

2 Mot admirable qui termine la farce de la manière la plus comique. Mais, si la farce est terminée, la comédie ne l'est pas : il faut encore unir les deux amants; et les dernières ruses pour tromper Oronte rempliront les scènes suivantes, sans que les spectateurs y prennent aucun intérêt.

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