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Unissez à votre fils cette jeune personne, qui s'en est rendue si digne, en sacrifiant pour vous toute sa fortune.

MELAC père.

Ce serait ma plus chère envie. Mon fils l'adore; et, si mon ami ne s'y opposait pas....

AURELLY, confus.

Savez-vous qui elle est?

MELAC père, avec effusion.

J'aurais bien dû le deviner! le coeur d'un père se trahit mille fois le jour. Elle est ta fille, ta généreuse fille, et je te la demande pour mon fils.

AURELL Y.

Tu me la demandes! Ah mon ami!

(Ils se jetent dans les bras l'un de l'autre.)

MELAC fils, à Pauline.

Mon père consent à notre union!

PAULIN E.

C'est le plus grand de ses bienfaits.

SAINT-ALBAN.

Aurelly, rendez-moi votre mandat, je pars; soyez tranquille. Vos effets de Paris me seront remis promptement; ou jc'supplée à tout.

De vos biens?

AURELI Y.

SAINT-ALBAN.

Puissent-ils être toujours aussi heureusement employés! Vous m'avez appris comme on jouit de ses sacrifices. En vain je vous admire, si votre exemple ne m'élève pas jusqu'à l'honneur de l'imiter. Nous compterons à mon retour.

(Chacun exprime son admiration.)

AURELLY transporté.

Monsieur.... je me sens digne d'accepter ce service; car, à votre place, j'en aurais fait autant. Pressez donc votre retour; venez marier ces jeunes gens que vous comblez de bienfaits.

MELAC père.

Pourquoi retarder leur bonheur? Unissons-les ce soir même. Eh! quelle joie, mes amis, de penser qu'un jour aussi orageux pour le bonheur, n'a pas été tout-à-fait perdu pour la vertu !

FIN DU CINQUIÈME ET DERNIER ACTE.

LE BARBIER

DE SÉVILLE,

O U

LA PRÉCAUTION INUTILE,

COMÉDIE,

EN QUATRE ACTES,

Représentée et tombée sur le Théâtre de la Comédie Française, aux Tuileries, le 25 de Février 1775.

Et j'étais père et je ne pus mourir.

Zaïre, Acte II.

LETTRE MODÉRÉE

SUR

LA CHUTE ET LA CRITIQUE

DU BARBIER DE SÉVILLE.

L'AUTEUR, vétu modestement et courbé, présentant sa Pièce au LECteur.

MONSIEUR,

J'AI l'honneur de vous offrir un nouvel Opuscule de ma façon. Je souhaite vous rencontrer dans un de ces moments heureux, où, dégagé de soius, content de votre santé, de vos affaires,

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