Oeuvres complètes de Molière: édition variorum précédée d'un précis de l'histoire du théatre en France, de la biographie de Molière rectifiée, accompagnée des variantes, piéces et fragments de piéces retrouvés dans ces derniers temps, de notices historiques et littéraires sur chaque comedié, du résumé des travaux critiques publiés sur Moliere, Volume 2

Front Cover
Charpentier, 1869 - French drama

From inside the book

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 463 - Sosie, à quelle servitude Tes jours sont-ils assujettis! Notre sort es"t beaucoup plus rude Chez les grands que chez les petits. Ils veulent que pour eux tout soit, dans la nature, Obligé de s'immoler : Jour et nuit, grêle, vent, péril, chaleur, froidure, Dès qu'ils parlent, il faut voler. Vingt ans d'assidu service N'en obtiennent rien pour nous; Le moindre petit caprice Nous attire leur courroux.
Page 123 - C'est un art de qui l'imposture est toujours respectée ; et quoiqu'on la découvre, on n'ose rien dire contre elle. Tous les autres vices des hommes sont exposés à la censure, et chacun a la liberté de les attaquer hautement ; mais l'hypocrisie est un vice privilégié, qui, de sa main, ferme la bouche à tout le monde, et jouit en repos d'une impunité souveraine.
Page 176 - II faut fléchir au temps sans obstination; Et c'est une folie à nulle autre seconde, De vouloir se mêler de corriger le monde.
Page 411 - Laurent, serrez ma haire avec ma discipline, Et priez que toujours le Ciel vous illumine. Si l'on vient pour me voir, je vais aux prisonniers Des aumônes que j'ai partager les deniers.
Page 199 - L'amour, pour l'ordinaire, est peu fait à ces lois, Et l'on voit les amants vanter toujours leur choix. Jamais leur passion n'y voit rien de blâmable, Et dans l'objet aimé tout leur devient aimable ; Ils comptent les défauts pour des perfections, Et savent y donner de favorables noms.
Page 94 - JUAN. Je crois que deux et deux sont quatre, Sganarelle, et que quatre et quatre sont huit.
Page 179 - J'ai beau voir ses défauts et j'ai beau l'en blâmer, En dépit qu'on en ait, elle se fait aimer: Sa grâce est la plus forte, et sans doute ma flamme De ces vices du temps pourra purger son âme. PHILINTE. Si vous faites cela, vous ne ferez pas peu.
Page 174 - Non: tout de bon, quittez toutes ces incartades. Le monde par vos soins ne se changera pas: Et, puisque la franchise a pour vous tant d'appas, Je vous dirai tout franc que cette maladie, Partout où vous allez, donne la comédie; Et qu'un si grand courroux contre les mœurs du temps Vous tourne en ridicule auprès de bien des gens.
Page 133 - On sait bien*) que les comédies ne sont faites que pour être jouées, et je ne conseille de lire celle-ci qu'aux personnes qui ont des yeux pour découvrir, dans la lecture, tout le jeu du théâtre.
Page 202 - Hors qu'un commandement exprès du roi me vienne, De trouver bons les vers dont on se met en peine, Je soutiendrai toujours, morbleu, qu'ils sont mauvais, Et qu'un homme est pendable après les avoir faits. A Clitandre et Acaste qui rient. Par le sangbleu, Messieurs, je ne croyais pas être Si plaisant que je suis.

Bibliographic information