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et futures, et sur le Seigneur, père du chef et de la cause, nous y verrons clair autant qu'il est donné à l'homme le plus heureusement doué (1).

Il est bien vrai que Platon, qui a dit ce qui précède, ne saurait être corrigé qu'avec respect lorsqu'il dit ailleurs : Que le grand roi étant au milieu des choses, et toutes choses ayant été faites pour lui, puisqu'il est l'auteur de tout bien, le second roi est cependant au milieu des secondes choses, et le troisième au milieu des troisièmes (2), ce

(1) Τόν τῶν πάντων Θεὸν ηγεμόνα τῶν τὸ ὄντων καὶ τῶν μελλόντων, του τε ἡγεμόνος καὶ αἰτίου πατέρα κύριον.... ἄν ὀρθῶς ὄντως φιλοσοφώμεν, εἰσόμεθα πάντες σαφώς, είς δύναpiv ävðþóræv evdaṛpórov. ( Plat., epist. VI, ad Herm. Erast. et Corisc., Opp., tóm. XI, p. 92.) - En effet, comment connaître l'un sans l'autre? (Tertull., De an., cap. 1.) · 1 ok

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(2) Περὶ τὸν πάντων βασιλέα πάντ' έσι, καὶ ἐκείνου ένεκα πάντα, καὶ ἐκείνος αἴτιον ἅπαντων τῶν καλῶν ο δεύτερονδε περὶ δευτέρα, καὶ τρίτον περὶ τὰ τρίτα. Ejusd. epist, II, ad Dyonis., ibid., tom, XI, p. 69; et apud Euseb. Præp.evang, XI.)

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Celui qui serait curieux de savoir ce qui a été dit sur ce texte pourra consulter Orig., de princ., lib. I, cap. 5, n. 5, opp. edit. Ruæi, in-fol., tom. IV, p. 62.→→Huet, in Origen., ibid., lib. II, cap, 2, n..? 27-28; et les notes de La Rue, p. 63, 135r-Clem. Alex. tom. V, p. 598, edit. Paris. Athenag. leg. pro Christ. Oxoniæ, ex theatro Seldon, in-8o, 1706, è ris Dechair, p. 93, n. XXI, in not. Il est bien singulier 'que Huet ni son savant commentateur n'aient point cité le ele passage de Platon, dont celui d'Origène est un commentaire remarquable. Voici ce dernier texte tel que Photius nous l'a conservé en original, (Cod. VIII.)

qui toutefois ne devait point s'écrire d'une manière plus claire, afin que l'écrit venant à se perdre, par quelque cas de mer ou de terre, celui qui l'aurait trouvé n'y comprit rien (1).

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Il est bien vrai que Minerve est sortie du cerveau de Jupiter (2). Il est bien vrai que Vénus était sortie primitivement de l'eau (3); qu'elle y rentra à l'époque de ce déluge durant lequel tout devint mer et la mer fut sans rives (4), et qu'elle s'endormit alors au fond

Διήκειν μὲν τὸν πατέρα διὰ πάντων τῶν ὄντων· τὸν δὲ υἱον μεχρὶ τῶν λογικων μόνων, τὸν δὲ πνεῦμα μεχρὶ μόνων τῶν ́sσooμévwv,c'est-à-dire, le Père embrasse tout ce qui existe; le Fils est borné aux seuls étres intelligents, et l'esprit aux seuls elus.

(1) Φρατέον δὲ σοὶ δι' αἰνιγμῶν, ἵν ̓ ἄν τί ἡ δέλτος ή ποντού ἢ γῆς ἐν τύχαις πάθη, ὁ ἀνάγνους μὴ γνῶ. (Plat. ubi sup. ** (2) Eccli. XXX, 5.—Télémaque, liv. VIII. Il chanta d'abord, etc.

(3) En mémoire de cette naissance, les anciens avaient établi une cérémonie pour attester à perpétuité que tout accroissement dans les étres organisés vient de l'eau. ἐξ ὕδατος πάτων αύξησις. Voy. le Scoliaste sur le cent quarante-cinquième vers de la quatrième Pythique de Pindare. Suivant l'antique doctrine des Vedas, Brahma ( qui 'est l'esprit de Dieu) était porté sur les eaux au commencement des clioses, dans une feuille de lotus'; et la puissance sensible prit, soo origine dans l'eau. (Williams Jones, dans les Recherches asiatiques, Diss. sur les dieux de Grèce et d'Italie, tom. I.) M. Colebroke, ibid. tom. VIII, p. 403, note. — La physiqué moderne est d'accord. Voy. Black's Lectures on Chemistry, in-4o, tom. 1, ps245. ← Lettres physiques et morales, etc., par M. de Luc; in-8°, tom. I, p. 112, etc., etc.

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(OVID., Métam

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des eaux (1); si l'on ajoute qu'elle en ressortit ensuite sous la forme d'une colombe, devenue fameuse dans tout l'Orient (2), ce n'est pas une grande erreur.

Il est bien bien vrai que chaque homme a son génie conducteur et initiateur, qui le guide à travers les mystères de la vie (3).

Il est bien vrai qu'Hercule ne peut monter sur l'Olympe et y épouser Hébé, qu'après avoir consumé par le feu sur le mont Æta tout ce qu'il avait d'humain (4).

(1) Voyez la dissertation sur le mont Caucase, par F. R. Wilford (dans les Rech. Asiat. tom. VII, p. 522-23.)

(2) Ainsi l'on ne peut être surpris que les hommes se fussent accordés à reconnaître la colombe pour l'oiseau de Venus; rien n'est faux dans le Paganisme, mais tout est corrompu.

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(3) Musayoyòs ròù ßíov áyæðòs. (Men. ap. Plut., De tranq. an.) Ces genies habitent la terrè par l'ordre de Jupiter, pour y être les bienfaisants gardiens des malheureux mortels (Hesiod.); mais sans cesser néanmoins de voir celui qui les a envoyés. (Matth. XVIII, 10.) Lors donc que nous avons ferme la porte et amené l'obscurité dans nos appartements, souvenons-nous de ne jamais dire ( qu'il est nuit et) que nous sommes seuls; car DIEU ET NOTRE ANGE sont avec nous; et pour nous voir ils n'ont pas besoin de lumière. ( Epist., Arr., dissert. I, 14.) Bacon, dans un ouvrage passablement suspect, met au nombre des paradoxes ou des contradictions apparentes du Christianisme: Que nous ne demandions rien aux anges et que nous ne leur rendions grâce de rien, tout en croyant que nous leur devons beaucoup. (Christian paradoxes, etc., etc. Works, tom. II, p. 494.) Cette contradiction, qui n'est pas du tout apparente, ne se trouve pas dans le Christianisme total.

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Il est bien vrai que Neptune commande aux vents et à la mer, et qu'il leur fait peur (1).

Il est bien vrai que les dieux se nourrissent de nectar et d'ambroisie (2).

Il est bien vrai que les héros qui ont bien mérité de l'humanité, les fondateurs surtout

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Herculis effigies; nec quidquam ab origine ductum

Matris habet; tantùmque Jovis vestigia servat.

(OVID., Mét., IX, 263, seqq.)

(1) «Des deux points opposés du ciel il appelle à lui les vents: << Comment donc, leur dit-il, avez-vous pu vous confier en ce que vous «< êtes, assez pour oser ainsi troubler la terre et les mers, et soulever «< ces vagues énormes, sans vous rappeler ma puissance? Pour prix <«< d'une telle audace, je devrais vous....; mais il faut avant tout tranquilliser les flots; une autre fois vous ne me braverez point impuné« ment. Partez sans délai ! allez dire à votre maître que l'empire des «<mers n'est point à lui : le sort a mis dans mes mains le trident redou«<table. Eole habite le palais des vents, au milieu des rochers sour«< cilleux : qu'il s'agite dans ces retraites ! qu'il règne dans ces vastes prisons ! » Il dit, et déjà la tempête a cessé : Neptune dissipe les nuages amoncelés, laisse briller le soleil, et promène son char léger sur la surface applanie des eaux.» (Virg., Æn. I, 131, seqq.)

Alors il menaça les vents et dit à la mer : TAIS-TOI!... et tout de suite il se fit un calme profond. (Marc, IV, 39.- Luc, VIII, 24.-Matth. VIII, 26.)

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On voit ici la différence de la vérité et de la fable: la première fait parler Dieu; la seconde le fait discourir ; mais c'est toujours, comme 'on le verra plus bas, quelque chose de différemment semblable.

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(2) «Je suis l'ange Raphael....; il vous a paru que je buvais et que je mangeais avec vous; mais pour moi, je me nourris d'une viande in« visible et ďun breuvage qui ne peut être vu des hommes. » (Tobie, XII, 13, 19.)

et les legislateurs, ont droit d'être déclarés dieux par la puissance légitime (1).

Il est bien vrai que, lorsqu'un homme est malade, il faut tâcher d'enchanter doucement le "mal par des paroles puissantes, sans négliger néanmoins aucun moyen de la médecine matérielle (2)

(1) La canonisation d'un souverain dans l'antiquité païenne et l'apothéose d'un héros du Christianisme dans l'Eglise ne différent, suivant l'expression déjà employée, que comme des puissances négatives et positives. D'un côté sont l'erreur et la corruption; de l'autre la vérité et la sainteté: mais tout part du même principe; car l'erreur, encore une fois, ne peut être que la vérité corrompue, c'est-à-dire une pensée procédant d'un principe intelligent plus ou moins dégradé, mais qui ne saurait cependant agir que suivant son essence, ou, si l'on veut, suivant ses idées naturelles ou innées. Totum propè cælum nonne humano genere completum est? Cic. Tusc. Quæst. I, 13.— Oui, vraiment? c'est sa destinée. La chose n'est plus susceptible de doute ni de plaisanteries. Mais pourquoi n'y aurait-il pas une distinction pour les héros?

Quant à ceux qui s'obstineraient à voir ici comme ailleurs des imitations raisonnées, il n'y a plus rien à leur dire : attendons le réveil ! (2) Τοὺς μὲν μαλακαίς

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Επαοιδαῖς ἀμφέπων ;

Τοὺς δὲ προσανέα πί

Νοντας, ή γυίοις περιάπτων πάντοθεν

Φαρμακα, τοὺς δὲ τομαῖς ἔτασεν όρθος.

(Pind., pyth. III, 91, 93.)

Locus classicus de mediciná veterum. (Heyne, ad loc. v, Pindari carm., Gottinga, 1798, tom. I, p. 241.)

Serait-il permis, sans manquer de respect à la mémoire d'un aussi savant homme, d'observer qu'il semble s'être trompé en voyant dans les vers 94 et 95, les amulettes; car il paraît évident que Pindare, dans cet endroit, parle tout simplement des applications, des fomentations, des topiques, en un mot : mais j'ose à peine avoir raison contre Heyne.

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