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propre de la cellule des couches optiques à laquelle elle est unie.

Le réveil de ce mouvement est nécessairement suivi d'une perception qui présente un caractère tout particulier au lieu de s'être développée sous l'influence d'une impression transmise par les nerfs sensitifs, elle a suc

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4 Corps stries.

5 Région antérieure de la moelle.

A B Cellules de la region périphériqne du cerveau.

A'B' Cellules de la couche optique.

Figure No 6.

cédé à l'excitation spéciale des cellules de la couche corticale du cerveau.

La perception, développée dans ces dernières conditions, ne constitue pas la mémoire, mais nous lui donnons le nom de perception de souvenir, parce qu'en réalité elle est une des conditions fondamentales de la production de ce dernier.

Pour que l'on juge mieux du mécanisme de cette reproduction, nous mettons ici en regard une de nos figures qui représente les relations réciproques des diverses. parties du cerveau.

Les faits que nous venons d'exposer ne se présentent pas sans doute avec la garantie d'une certitude absolue; mais les présomptions en leur faveur sont si grandes qu'elles équivalent pour nous à une certitude suffisante.

Qu'est-ce qui distingue, en effet, un dément d'un homme sain? L'association logique des idées. Les déments reçoivent comme nous l'influence des impressions; ils perçoivent tout; ce qui est troublé chez eux, c'est l'enchaînement logique des notions acquises.

Par conséquent, nous sommes autorisé à considérer la partie qui est toujours lésée chez eux comme le siége de la conservation des notions acquises et de leur classement. On ne saurait en effet placer ce siége dans les couches optiques, lieu où se développent les perceptions, puisque ce dernier phénomène n'est pas troublé chez les déments. On ne saurait non plus le placer dans les corps striés, puisque toutes les observations, toutes les expériences, nous permettent de placer en ce point l'origine. des mouvements provoqués. La périphérie corticale du cerveau est le siége réel où les notions acquises sont conservées et classées.

C'est dans cette région que se trouve localisée, sous forme de modalité dynamique in posse, la réserve précieuse qui permet au cerveau d'élever l'édifice intellectuel par le classement des notions acquises, et d'être ainsi un instrument susceptible de progrès et de perfection

nement.

La représentation des perceptions acquises par un mouvement cellulaire in posse n'a rien qui doive nous surprendre. De même que l'âme, dans ses rapports avec les cellules des couches optiques, perçoit sous l'influence du mouvement impressionnant; de même, dans ses rapports avec les cellules de la couche corticale, elle

conserve la possibilité de provoquer le même mouvement qui l'a émue à l'occasion d'une perception. Il ne faut voir là qu'un exemple nouveau des lois physiologiques qui résultent de l'union de l'âme avec le corps. D'après ces lois chaque pouvoir de l'âme est soumis, dans ses manifestations, à certaines conditions matérielles qu'il appartient au physiologiste de déterminer.

Le pouvoir de l'âme, que nous venons de définir, nous rend compte de la possibilité où nous sommes de percevoir une seconde fois, en l'absence de la cause impressionnante, une impression déjà perçue.

Cette possibilité, considérée exclusivement dans les relations anatomiques, est la condition organique de la mémoire.

Nous demanderons à la méthode psychologique le secret des conditions psychiques qui président au développement même de la mémoire.

§ II.

CONDITIONS PSYCHIQUES DE LA MÉMOIRE.

1° Constitution des notions acquises;

2° Association et classement de ces notions;

3° Reproduction des acquisitions cérébrales dans le centre de perception.

La mémoire ne se produit pas d'emblée et en vertu d'un attribut spécial de l'âme. Cette activité ne se développe qu'à la faveur de certaines conditions, à la détermination desquelles nous devons d'autant plus nous appliquer qu'elles renferment en germe la notion fondamentale du souvenir.

Ces conditions sont au nombre de trois :

Premièrement, comme on ne peut reconnaitre que ce

qu'on a connu bien distinctement, nous devons trouver une des conditions de la mémoire dans la constitution même des notions acquises.

En second lieu, la mémoire ne se montrant pas comme un phénomène isolé, mais comme un enchaînement de faits qui s'excitent les uns les autres, nous devrons trouver une nouvelle condition de la mémoire dans le classement et l'association des notions acquises.

Troisièmement enfin, la mémoire étant essentiellement constituée par la perception du passé, nous aurons à indiquer comment les perceptions anciennes peuvent réapparaître dans le centre de perception.

Le secret du souvenir est renfermé dans l'idée qu'on peut se faire de ces trois conditions indispensables. Nous devons par conséquent les étudier avec soin.

Constitution des notions acquises. Les acquisitions cérébrales, nous le savons déjà, sont représentées par les notions sensibles, par les notions intelligentes et par les actes.

La notion sensible est une perception distinguée de toute autre, d'après des caractères exclusivement sensibles.

La notion intelligente est une perception distinguée de toute autre par les caractères intelligents que l'activité même de l'âme fait éclore.

Les actes sont le résultat de l'activité motrice s'exerçant sur certaines cellules et fibres cérébrales qui provoquent la contraction musculaire par l'intermédiaire des nerfs moteurs.

Sous cette forme, les acquisitions cérébrales sont loin de représenter des éléments simples, comme le serait, par exemple, une perception élémentaire; elles représentent un composé dont un des éléments varie pour chacune d'elles, l'autre restant invariablement le même.

L'élément variable est représenté par l'élément anatomique qui concourt au développement des notions et des

actes.

L'élément invariable est l'activité de l'âme sous ses diverses formes.

Chaque perception, chaque mouvement est imprégné de l'activité de l'âme qui imprime sur eux une marque indélébile; c'est cette marque qui leur donne le caractère de notion distincte, d'acte distinct, qui leur donne. en un mot la valeur de notion acquise.

Les acquisitions cérébrales sont donc un composé d'acte et de matière: acte sensible, acte intelligent et acte provoquant la contraction musculaire, d'une part; matière variable représentée par les éléments anatomiques, d'autre part (1).

Mais, dira-t-on, sous quelle forme ces divers composés sont-ils tenus en réserve dans le cerveau?

Pour les notions sensibles l'explication est assez facile. Du moment qu'une cellule de la couche corticale du cerveau provoque, par son activité, le développement d'une perception dans les couches optiques, celle-ci se montre avec tous ses caractères physiques, et l'âme n'a qu'à ajouter son activité propre à cette représentation pour que la notion soit constituée.

Pour les notions intelligentes l'explication est plus complexe.

Constituée par un rapport, chose purement idéale, la notion intelligente n'est pas représentée sous cette forme immatérielle par une cellule capable de percevoir. Ces dernières perçoivent une impression tangible, palpable, mais elles ne sauraient percevoir un élément immatériel.

Toute cellule perçoit avec intelligence; mais, pour que cette perception soit utilisable, elle doit prendre une forme sensible.

Comment donc classer et rappeler dans le centre de perception, car ce rappel est indispensable à la production du souvenir, - le rapport qui constitue la notion intelligente?

(1) Il n'est pas possible de constater d'une manière plus évidente la nécessité de l'union intime de l'âme avec le corps.

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