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rapports. Ce nombre correspond exactement aux sept embranchements de la science humaine qui méritent réellement le nom de sciences fondamentales.

5o Toutes nos connaissances sont le résultat de l'activité propre de l'âme à l'occasion des causes impressionnantes.

CHAPITRE III.

DEUXIÈME ACTIVITÉ FONDAMENTALE DE L'AME.

Les mouvements et les actes.

§ I.

MÉCANISME PHYSIOLOGIQUE DE L'ACTIVITÉ LOCOMOTRICE. ÉLÉMENTS PSYCHIQUES QUI PRÉSIDENT A L'EXÉCUTION DES

MOUVEMENTS.

Nous avons appliqué la dénomination générale d'activité motrice, à toute activité de l'âme dans ses rapports directs avec les éléments cérébraux et se manifestant par des mouvements. Nous connaissons déjà une des formes de cette activité, c'est celle qui s'exerce sur les organes de la sensibilité et qui donne pour résultat la notion sensible et la notion intelligente.

Dans ce chapitre, nous nous occuperons de l'activité motrice dans ses rapports avec les organes du mouvement.

Comme nous l'avons dit plus haut, c'est à ce mode d'activité que les psychologues ont réservé le nom de faculté motrice en oubliant de mettre sous sa dépendance les mouvements les plus importants, c'est-à-dire les mouvements du langage. Nous ne commettons pas le même oubli puisque nous attribuons à l'activité motrice le soin de diriger tout mouvement provoqué par l'âme, après une impression sentie.

Dans cette nouvelle forme de l'activité fondamentale nous trouvons, comme dans les autres, un mécanisme physiologique et des éléments psychiques qui vont nous occuper successivement.

Et d'abord consacrons le sens précis que l'on doit attribuer aux expressions mouvement, acte. Un mouvement est un déplacement quelconque d'un organe ou de toute autre matière. Un acte est l'expression de l'activité de l'âme se traduisant par un mouvement des organes. Il y a évidemment dans l'acte quelque chose de plus que dans le mouvement: il y a en plus l'activité psychique.

Mécanisme physiologique de l'activité locomotrice. Le mécanisme selon lequel les mouvements des organes du corps se produisent paraîtra des plus simples, si l'on a égard à l'action réciproque des trois centres fonctionnels que nous avons déterminés dans le cerveau. Mais, avant de dire comment les choses se passent, il est indispensable de revenir sur les conditions nécessaires qui président à l'exécution de tout mouvement. Ces conditions sont les lois que nous avons formulées, à propos de l'activité motrice. Nous arrêterons de nouveau notre attention sur elles, car, méconnues jusqu'à présent, elles n'en sont pas moins un des points fondamentaux de la physiologie.

Lois de l'excitant fonctionnel. Il n'y a pas de mouvement spontané, c'est-à-dire de mouvement qui ne soit pas précédé d'une excitation déterminante.

L'âme a été unie au corps selon certaines lois, et l'une de ces lois veut que l'activité de l'âme soit toujours provoquée par une cause déterminante. C'est à cette cause que nous donnons le nom d'excitant fonctionnel. Pour donner une juste idée de ce qu'est l'excitant fonctionnel, nous devons immédiatement établir une distinction des plus importantes. La cause déterminante qui provoque l'activité fonctionnelle de l'âme est toujours une impression sentie. Or cette impression peut provenir de deux sources distinctes: 1° l'une est transmise aux couches optiques, siége de la perception, par les nerfs sensitifs qui

recueillent dans l'intérieur du corps ou à sa surface toutes les causes impressionnantes; 2° l'autre est transmise aux couches optiques par les fibres qui unissent les couches optiques aux cellules de la périphérie corticale du cerveau. Ces dernières représentent, comme nous l'avons démontré, les conditions matérielles de notions acquises et du souvenir; à ce titre, elles peuvent réveiller directement le centre de perception, et par suite l'activité motrice. La nécessité de l'excitant fonctionnel étant bien établie,

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5 Région antérieure de la moelle.

A B Cellules de la région périphérique du cerveau.

A'B' Cellules de la couche optique.

Figure No 5.

voici la succession des phénomènes qui se produisent dans l'exécution de tout mouvement.

Examinons d'abord le cas le plus simple. Une impres

sion quelconque, une odeur, excite un mouvement particulier dans une des fibres sensitives placées dans la région n° 1, et ce mouvement, transmis de proche en proche jusqu'aux couches optiques, provoque dans ces dernières la perception de l'odeur. Si cette perception présente le caractère désagréable, l'activité sensible provoque aussitôt dans les cellules des corps striés un mouvement corrélatif à la nature de l'impression reçue, et ce mouvement, transmis à travers les fibres motrices de la moelle jusqu'aux organes du mouvement, excite dans ceux-ci un mouvement de répulsion dont les éléments complexes sont anatomiquement coordonnés d'avance.

A cet ordre de mouvements appartiennent les mouvements émotionnels, les premiers mouvements, la plupart des mouvements involontaires. Ces mouvements sont les seuls qu'on pourrait appeler, avec une apparence de raison, mouvements réflexes, parce qu'en effet ils succèdent immédiatement à une impression sans que le courant nerveux, qui commence à l'impression et finit au mouvement, soit interrompu. Malheureusement pour les physiologistes qui s'inspirent plutôt de la mode que de la raison, le mot réflexion ne peut pas être effacé du vocabulaire. On désignera toujours, malgré eux, les mouvements qui succèdent à certains actes intimes de la pensée sous le nom d'actes réfléchis, et précisément ce qui caractérise les actes dont nous venons de parler, c'est de ne pas être du tout réfléchis. De sorte que, même dans le cas le plus favorable, le mot réflexe ne saurait être appliqué judicieusement à aucun des actes de l'activité motrice de l'âme dans ses rapports avec la substance cérébrale.

La mécanique des mouvements n'est pas toujours aussi simple. En général, elle est un peu plus complexe.

Une impression quelconque excite un mouvement particulier dans une des fibres sensitives, et ce mouvement, transmis de proche en proche jusqu'aux couches optiques, provoque dans ces dernières une perception. Cette perception est agréable ou désagréable, peu im

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