À propos d'un cheval: causeries athéniennes

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Cherbuliez, 1860 - 321 pages
 

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Page 262 - ... c'est plutôt une gloire céleste qu'une lumière : elle pénètre plus subtilement les corps les plus épais que les rayons du soleil ne pénètrent le plus pur cristal : elle n'éblouit jamais; au contraire, elle fortifie les yeux et porte dans le fond de l'âme je ne sais quelle sérénité : c'est d'elle seule que...
Page 263 - Ils chantent les louanges des dieux, et ils ne font, tous ensemble, qu'une seule voix, une seule pensée , un seul cœur : une même félicité fait comme un flux et reflux dans ces âmes unies.
Page 118 - Ils ne connaissent plus ni le frein ni la voix ; En efforts impuissants leur maître se consume, Ils rougissent le mors d'une sanglante écume. On dit qu'on a vu même, en ce désordre affreux, Un dieu qui d'aiguillons pressait leur flanc poudreux.
Page 127 - Je dis qu'il n'est presque aucun animal qui, lorsqu'il est jeune, puisse tenir son corps ou sa langue dans un état tranquille, et ne fasse sans cesse des efforts pour se mouvoir et pour crier; aussi voit-on les uns sauter et bondir, comme si je ne sais quelle impression de plaisir les portait à danser et à folâtrer, tandis que les autres font retentir l'air de mille cris différents. Mais aucun animal n'a le sentiment de l'ordre ou du désordre dans les mouvements et de ce que nous appelons mesure...
Page 92 - La largeur de la poitrine, nécessaire également pour la force et la beauté, fera d'ailleurs que les jambes , bien séparées l'une de l'autre , ne se croiseront point dans leur mouvement. A partir de la poitrine, que le col ne tombe pas en avant, comme au sanglier, mais qu'il s'élève, comme dans le coq, droit au toupet, et qu'il soit échancré profondément en dessous , à l'endroit de l'inflexion. Que la...
Page 263 - Je ne sais quoi de divin coule sans cesse au travers de leurs cœurs comme un torrent de la Divinité même qui s'unit à eux; ils voient, ils goûtent qu'ils sont heureux, et sentent qu'ils le seront toujours.
Page 118 - II lui fait dans le flanc une large blessure. De rage et de douleur le monstre bondissant, Vient aux pieds des chevaux tomber en mugissant, Se roule, et leur présente une gueule enflammée Qui les couvre de feu, de sang et de fumée. La frayeur les emporte, et, sourds à cette fois, Ils ne connaissent plus ni le frein ni la voix ; En efforts impuissants leur maître se consume.
Page 262 - Le jour n'y finit point , et la nuit , avec ses sombres voiles , y est inconnue ; une lumière pure et douce se répand autour des corps de ces hommes justes, et les environne de ses rayons comme d'un vêtement. Cette lumière n'est point semblable à la lumière sombre qui éclaire les yeux des misérables mortels, et qui n'est que ténèbres ; c'est plutôt une gloire céleste qu'une lumière : elle pénètre plus subtilement les corps les plus épais que les rayons du soleil ne pénètrent le...
Page 139 - Et qu'on le sache, dit-il, le cheval, dans ses airs, est une chose si belle, si gracieuse, si aimable, que, lorsqu'il s'enlève ainsi sous la main du cavalier, il attire les regards de tout le monde, il charme jeunes et vieux, on n'en peut détacher sa vue, on ne se lasse point de l'admirer tant qu'il développe par ses mouvements sa grâce et sa gentillesse... Tels sont, ajoute-t-il, les chevaux qu'on représente portant les dieux et les héros, et ceux qui les savent manier se font grand honneur.
Page 139 - Quant à nous, nous croyons, et nous ne cesserons de répéter, que la meilleure méthode pour instruire un cheval, c'est de lui accorder quelque relâche dès qu'il a fait ce qu'on exige; car, comme dit Simon, ce qu'un cheval fait par force, il ne l'apprend pas, et cela ne peut être beau, non plus que si on voulait faire danser un homme à coups de fouet et d'aiguillon : les mauvais traitements ne produiront jamais que maladresse et mauvaise grâce. Il faut que le cheval, au moyen des aides, prenne...

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