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teté, la richesse et l'éclat des couleurs; elles ont les nuances de l'arc-en-ciel, le brillant de l'émail, le lustre de la soie; le vert se mêle sur les ailes au bleu, et la plupart des plumes y sont terminées et ponctuées par une teinte d'aigue-marine; la tête et le dessus du cou sont pointillés de taches plus claires sur un fond d'azur. Il semble que le martin-pêcheur se soit échappé de ces climats où le soleil verse avec les flots d'une lumière plus pure tous les trésors des plus riches couleurs.

Son vol est rapide et filé; il suit ordinairement les contours des ruisseaux en rasant la surface de l'eau. Il est très-sauvage et part de loin; il se tient sur une branche avancée au-dessus de l'eau pour pêcher; il y reste immobile et épie souvent deux heures entières le moment du passage d'un petit poisson; il fond sur cette proie en se laissant tomber dans l'eau, ou il reste plusieurs secondes; il en sort avec le poisson au bec, qu'il porte ensuite sur la terre, contre laquelle il le bat pour le tuer, avant de l'avaler.

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BUFFON.

Dans le morceau suivant, l'élève marquera d'une croix les noms suivis d'un complément rattaché par la préposition de et l'article, et d'un trait les noms qui n'ont pas de complément.

La France

Ce vaste territoire qui s'étend des Alpes aux Pyrénées et de la Méditerranée à la mer du Nord; ce mélange de plaines, de coteaux et de montagnes, que découpent dans tous les sens les bassins de cinq grands fleuves, et qu'arrosent des centaines de rivières et des milliers de ruisseaux, comme les veines arrosent le corps humain; ces immenses herbages de la côte occidentale, ces forêts séculaires des montagnes de l'est, ces verts pâturages du centre, ces riches vignobles de la Bourgogne et du Languedoc, ces oliviers et ces orangers de la Provence, ces moissons dorées qui flottent de tous côtés et qui portent la plus grande récolte de blé qu'il y ait au monde; cette réunion sous les mêmes lois de tous les climats et de tous les peuples, ce résumé des Pays-Bas et de l'Espagne, de l'Angleterre et de la Suisse, de l'Allemagne et de l'Italie, cet assemblage vivant de toutes les diversités, c'est notre beau et cher pays, c'est la France!

L. DE LAVERGNE.

L'élève relèvera tous les noms propres et indiquera ce qu'ils désignent. Exemple: La France est une contrée à l'ouest de l'Europe..

avons bu de la bière. Charles a montré du courage, de la fermeté, des sentiments généreux.

Quand le nom pris dans un sens partitif est précédé d'un adjectif, on emploie simplement de. Ainsi l'on dit : J'ai mangé de bons fruits. Charles a mérité de grands reproches.

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EMPLOI ET SUPPRESSION DE L'ARTICLE

37. Les noms propres d'hommes ne prennent l'article que lorsqu'ils sont précédés d'un adjectif. Ex.: Le grand Condé; le pieux Fénelon; le sage Montesquieu; ou lorsqu'on les emploie comme des noms communs. Ex.: Les Corneilles sont rares (Les Corneilles pour les grands poëtes).

J'ai lu, chez un conteur de fables,

Qu'un second Rodilard, l'Alexandre des chats,

L'Attila, le fléau des rats,

Rendait ces derniers misérables.

(La Fontaine.)

Les noms de races royales, de familles illustres, et les noms de peuples, prennent aussi l'article. Ex.: Les Bourbons, les Condés; - Les Romains, les Anglais.

38. L'article se répète devant les adjectifs qui ne peuvent qualifier le même substantif.

Ex.: Les jeunes el les vieux soldats montrèrent également du courage.

Mais l'on peut dire : L'armée avait un sage et vaillant capitaine.— La grande et belle maison de votre oncle orne cette place.

39. L'article défini se supprime dans les cas suivants :

1o Dans les sentences ou proverbes :

Méfiance est toujours mère de sûreté.

Patience et longueur de temps
Font plus que force ni que rage.

2o Dans les énumérations:

Femmes, moines, vieillards, tout était descendu.

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Dans le morceau suivant, l'élève soulignera d'un trait les noms qui sont précédés de l'article indéfini des et de deux traits les noms qui sont précédés de l'article contracté des (de les).

Un site enchanteur

La grotte de Calypso était sur le penchant d'une colline. De là on découvrait la mer, quelquefois claire et unie comme une glace, quelquefois follement irritée contre les rochers, où elle se brisait en gémissant et élevant ses vagues comme des montagnes. D'un autre côté on voyait une rivière où se formaient des îles bordées de tilleuls fleuris et de hauts peupliers qui portaient leurs têtes superbes jusque dans les nues. Les divers canaux qui formaient ces îles semblaient se jouer dans la campagne : les uns roulaient leurs eaux claires avec rapidité; d'autres avaient une eau paisible et dormante, d'autres par de longs détours, revenaient sur leurs pas, comme pour remonter vers leur source, et semblaient ne pouvoir quitter ces bords enchantés. On apercevait de loin des collines et des montagnes qui se perdaient dans les nues, et dont la figure bizarre formait un horizon à souhait pour le plaisir des yeux. Les montagnes voisines étaient couvertes de pampre vert qui pendait en feston; le raisin, plus éclatant que la pourpre, ne pouvait se cacher sous les feuilles, et la vigne etait accablée sous son fruit. Le figuier, l'olivier, le grenadier, et tous les autres arbres, couvraient la campagne, et en faisaient un grand jardin,

FENELON.

L'élève relèvera ensuite tous les noms au pluriel et les rangera en colonnes, en regard il les écrira au singulier. (Le même nom ne sera écrit qu'une fois).

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L'élève aura à mettre en prose la fable suivante après l'avoir copiée et apprise par cœur. Il marquera d'un trait tous les noms précédés de l'article indéfini un, une, et de deux traits les noms précédés de l'article défini le, la, les, simple ou contracté. Il recherchera aussi les noms employés en apostrophe.

La mère, l'enfant et les sarigues

<< Maman, disait un jour à la plus tendre mère
Un enfant péruvien sur ses genoux assis,
Quel est cet animal qui, dans cette bruyère,

Se promène avec ses petits?

Il ressemble au renard.

Mon fils, répondit-elle,

Du sarigue (1) c'est la femelle.

(1) Sarigue est aujourd'hui du féminin.

3o Devant les noms mis en apostrophe :

Romains, et vous, sénat assis pour m'écouter,
Je supplie avant tout les dieux de m'assister.

4° Quand le nom se joint à un verbe pour former une seule expression, comme dans avoir raison, avoir peur, faire justice, faire` silence, tenir tête, rendre grâces, chercher fortune, etc.

Nulle mère pour ses enfants

N'eut jamais plus d'amour, plus de soins vigilants.
La nature a voulu seconder sa tendresse,
Et lui fit près de l'estomac

Une poche profonde, une espèce de sac,
Où ses petits, quand un danger la presse.
Vont mettre à couvert leur faiblesse.

Fais du bruit, tu verras ce qu'ils vont devenir. »
L'enfant frappe des mains, la sarigue attentive,
Se dresse, et, d'une voix plaintive,

Jette un cri; les petits aussitôt d'accourir,
Et de s'élancer vers la mère,

En cherchant dans son sein leur retraite ordinaire.
La poche s'ouvre, les petits

En un moment y sont blottis ;

Ils disparaissent tous; la mère, avec vitesse,
S'enfuit emportant sa richesse.

La Péruvienne alors dit à l'enfant surpris:
« Si jamais le sort t'est contraire,
Souviens-toi du sarigue, imite-le, mon fils :
L'asile le plus sûr est le sein d'une mère. »

FLORIANC

DE L'ADJECTIF

Exercices.

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Après avoir copié le morceau suivant, l'élève soulignera tous les noms qualifiés et tous les noms déterminés autrement que par un article. placera le signe + sous les adjectifs qualificatifs et le signe X sous les adjectifs déterminatifs.

La prière du matin

Quand nous étions réveillés dans nos petits lits, que le soleil si gai du matin étincelait sur nos fenêtres, que les oiseaux chantaient sur nos rosiers ou dans leurs cages, que les pas des serviteurs résonnaient depuis longtemps dans la maison et que nous attendions impatiemment notre mère pour nous lever, elle montait, elle entrait, le visage toujours rayonnant de bonté, de tendresse et de douce joie; elle nous embrassait dans nos lits; elle nous aidait à nous habiller; elle écoutait ce joyeux petit ramage d'enfants dont l'imagination rafraîchie gazouille au réveil, comme un nid d'hirondelles gazouille sur le toit quand la mère approche, puis elle nous disait : « A qui devons-nous ce bonheur dont nous allons jouir ensemble ? C'est à Dieu, c'est à notre père céleste. Sans lui, ce beau soleil ne se serait pas levé; ces arbres auraient perdu leurs feuilles; les gais oiseaux seraient morts de faim et de froid sur la terre nue, et vous, mes pauvres enfants, vous n'auriez ni lit, ni maison, ni jardin, ni mère pour vous abriter et vous nourrir, vous réjouir toute votre saison! Il est bien juste de le remercier pour tout ce qu'il nous donne avec ce jour, de le prier de nous donner beaucoup d'autres jours pareils. » Alors elle se mettait à genoux devant notre lit, elle joignait nos petites mains, et souvent en les baisant dans les siennes, elle faisait lentement et à demi-voix la courte prière du matin que nous répétions avec ses inflexions et ses paroles. LAMARTINE.

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ADJECTIFS DÉTERMINATIFS

Dans le morceau suivant, l'élève mettra à la place du tiret un adjectif démonstratif et à la place des points un adjectif possessif. Il indiquera le

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