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13. Le trait d'union (-) sert à réunir plusieurs mots en une seule expression: chou-fleur, basse-cour, arc-enciel, c'est-à-dire.

Il tient la place de la conjonction et dans l'écriture des nombres entre seize et cent: dix-sept, soixante-dix-huit, neuf cent quarante-deux. Enfin il rattache au verbe le pronom, sujet ou complément, qui le suit. Est-ce vous Charles? Viendrez-vous ce soir chez nous ?

Dites-le nous.

14. L'emploi des lettres majuscules fait aussi partie des règles générales de l'orthographe.

On met une majuscule :

1° Au commencement d'une phrase, d'un vers ou d'une citation :

Une linotte avait un fils

Qu'elle adorait selon l'usage:

Un vieux merle ami de la dame,

Lui dit Laissez aller votre fils au grand bois. »

(Florian).

2o Dans les noms propres, dans tous les mots qui désignent Dieu, et dans les noms de choses personnifiées :

C'est en 1691 que Racine publia la tragédie d'Athalie.

Ame de l'univers, Dieu, Père, Créateur!

Sous tous ces noms divers, je crois en toi, Seigneur !

(Lamartine).

Sur les ailes du Temps la Tristesse s'envole.

(La Fontaine).

LA PHRASE

15. Une phrase est un ensemble de mots exprimant une pensée d'une manière complète.

Il y a des phrases qui se bornent à une proposition et ne comprennent que trois ou deux mots, et même un seul La terre est ronde. Charles court. Marchons.

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L'élève écrira les mots suivants en les faisant précéder de l'ou de le, la, selon que la lettre h sera muette ou qu'elle sera aspirée.

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Le maître, après avoir indiqué le sens de chaque mot, demandera à l'élève de faire une phrase comprenant ce mot ou un dérivé. Ex: Cet ouvrier montre beaucoup d'habileté Acquérez l'habitude de la propreté etc.

-

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Dans les vers suivants l'élève indiquera :

1o Le nombre des syllabes par un chiffre après chaque vers, sans tenir compte des syllabes muettes élidées et de celles qui terminent certains vers; 2. Les diphthongues en tirant un trait au-dessous;

3o Les h muettes en les croisant d'un trait.

L'Enfant pieux

O bienheureux mille fois
L'enfant que le Seigneur aime,

Qui de bonne heure entend sa voix,

Et que ce Dieu daigne instruire lui-même !
Loin du monde élevé, de tous les dons des cieux
Il est orné dès sa naissance;

Et du méchant l'abord contagieux
N'altère point son innocence;

Tel en un secret vallon,
Sur le bord d'une onde pure,

PA

Une phrase se présente rarement sous une forme aussi simple.

Dans la proposition, le sujet et l'attribut sont ordinairement composés de plusieurs mots qui en complètent le sens. Ex.: La puissance infinie de Dieu se manifeste à nous dans le spectacle de l'univers.

Le plus souvent à la proposition principale s'ajoutent d'autres propositions pour développer la pensée.

Exemple: « Un jour d'été, pendant que je travaillais à mettre en ordre quelques observations sur les harmonies de ce globe, j'aperçus sur un fraisier, qui était venu par hasard sur ma fenêtre, de petites mouches si jolies que l'envie me prit de les décrire. » (Bernardin de Saint-Pierre).

(Les mots en italiques indiquent les termes principaux de la pensée).

16. On fait usage dans le discours de différents signes dits de ponctuation.-La virgule (,), le point et virgule (;) et les deux points (:) servent à séparer tantôt les mots, tantôt les propositions dans l'intérieur d'une phrase. Le point simple (.), le point d'interrogation (?), le point d'exclamation (1) se placent, selon le cas, à la fin de la phrase. Les guillemets sont de petits signes qui indiquent d'après leur direction <<< » qu'on commence ou qu'on termine une citation. Le tiret (-) annonce dans une conversation le changement d'interlocuteur. Ex. :

Chemin faisant, il (le loup) vit le col du chien pelé.

« Qu'est-ce là? lui dit-il. Rien.

-

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Quoi ! rien ! - Mais encor? · Le collier dont je suis attaché De ce que vous voyez est peut-être la cause.

Attaché! dit le loup: vous ne courez donc pas

Où vous voulez ? Pas toujours; mais qu'importe ?
Il importe si bien, que de tous vos repas

Je ne veux en aucune sorte,

Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. »

Cela dit, maître loup s'enfuit, et court encor.

Peu de chose.

(La Fontaine.)

Les signes de ponctuation sont nécessaires pour faire comprendre la pensée: il importe de les bien faire sentir dans la lecture et de les employer à propos en écrivant.

Croît à l'abri de l'aquilon

Un jeune lis, l'amour de la nature.
Heureux, heureux mille fois

L'enfant que le Seigneur rend docile à sa voix
Que le Seigneur est bon, que son joug est aimable.
Heureux qui dès l'enfance en connaît la douceur!
Jeune peuple, courez à ce maître adorable:

Les biens les plus charmants n'ont rien de comparable
Aux torrents de plaisir qu'il répand dans un cœur.
Que le Seigneur est bon, que son joug est aimable!
Heureux qui dès l'enfance en connaît la douceur !

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RACINE.

Dans la fable suivante, copiée ou écrite à la dictée, l'élève relèvera, en les disposant dans trois colonnes, les mots qui renferment: 1o des apostrophes, en indiquant quelle est la voyelle retranchée; 2o des h muettes et aspirées; 3° enfin ceux où l'y équivaut à deux i.

(La fable sera l'objet de deux devoirs selon les indications A, B.)

Le Chat et les Lapins

A) Un Chat, qui faisait le modeste, était entré dans une garenne peuplée de Lapins. Aussitôt toute la république alarmée ne songea qu'à s'enfoncer dans ses trous. Comme le nouveau venu était au guet auprès d'un terrier, les députés de la nation lapine, qui avaient vu ses terribles griffes, comparurent dans l'endroit le plus étroit de l'entrée du terrier pour lui demander ce qu'il prétendait. Il protesta, d'une voix douce, qu'il voulait seulement étudier les mœurs de la nation; qu'en qualité de philosophe, il allait dans tous les pays pour s'informer des coutumes de chaque espèce d'animaux. Les députés, simples et crédules, retournèrent dire à leurs frères que cet étranger, si vénérable par son maintien modeste et par sa majestueuse fourrure, était un philosophe sobre, désintéressé, pacifique, qui voulait seulement rechercher la sagesse de pays en pays; qu'il venait de beaucoup d'autres lieux, où il avait vu de grandes merveilles, qu'il y aurait bien du plaisir à l'entendre, et qu'il n'avait garde de croquer les Lapins, puisqu'il croyait en bon bramin (1) à la métempsycose (2) et ne mangeait d'aucun aliment qui eût vie. Ce beau discours toucha l'assemblée.

(1) Nom de prêtres de l'Inde.

(2) Passage des âmes dans différents corps.

LES PARTIES DU DISCOURS

17. Le mot discours a, en grammaire, le même sens que celui de langage.

Tous les mots sont généralement rangés en dix espèces qu'on appelle les dix parties du discours, savoir: le nom ou substantif, l'article, l'adjectif, le pronom, le verbe, le participe, la préposition, l'adverbe, la conjonction et l'interjection.

Le participe est, suivant son emploi, un adjectif ou un verbe; l'interjection est une sorte d'adverbe.

Les mots qui désignent les êtres et leurs diverses modifications sont variables: ce sont le nom, l'article, l'adjectif, le pronom, le verbe et le participe.

Les mots qui ne servent qu'à lier ou à modifier les autres mots restent invariables; ce sont la préposition, l'adverbe, la conjonction et l'interjection.

B) En vain un vieux Lapin rusé, qui était le docteur de la troupe, représenta combien ce grave philosophe lui était suspect; malgré lui, on va saluer le bramin, qui étrangla du premier saut sept ou huit de ces pauvres gens. Les autres regagnent leurs trous, bien effrayés et bien honteux de leur faute. Alors dom Mitis (1) revint à l'entrée du terrier, protestant, d'un ton plein de cordialité, qu'il n'avait fait ce meurtre que malgré lui, pour son pressant besoin; que désormais il vivrait d'autres animaux et ferait avec eux une alliance éternelle. Aussitôt les Lapins entrèrent en négociation avec lui, sans se mettre néanmoins à la portée de sa griffe. La négociation dure; on l'amuse. Cependant un Lapin des plus agiles sort par les derrières du terrier et va avertir un berger voisin, qui aimait à prendre dans un lacs (2) de ces Lapins nourris de genièvre. Le berger, irrité contre ce chat exterminateur d'un peuple si utile, accourt au terrier avec un arc et des flèches; il aperçoit le Chat, qui n'était attentif qu'à sa proie; il le perce d'une de ses flèches, et le Chat expirant dit ces dernières paroles : « Quand on a une fois trompé, on ne peut plus être cru de personne, on est haï, craint, détesté, et on est enfin attrapé par ses propres finesses. >> FENELON. (1) Dom, titre équivalent à Seigneur; Mitis, mot latin qui signifie doux. (2) Pour lacet (en latin laqueus).

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