Les écoles catholiques d'économie politique et sociale en France

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V. Giard & E. Brière, 1905 - Christian sociology - 412 pages
 

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Popular passages

Page 83 - ... richesse cessera tôt ou tard d'être une force, et que l'extension incessante d'un régime aussi vicieux compromettra à la fin l'existence d'une des plus solides constitutions que nous offre l'histoire. La troisième cause est l'exagération de certaines doctrines relatives à l'économie du travail. Le mal est venu de plusieurs écrivains qui, ayant ignoré la pratique des ateliers prospères, ont établi une démarcation systématique entre l'ordre économique et l'ordre moral. Ces écrivains...
Page 49 - Et en disant passons aux barbares, je demande que nous fassions comme lui, que nous nous occupions du peuple qui a trop de besoins et pas assez de droits, qui réclame avec raison une part plus complète aux affaires publiques, des garanties pour le travail et contre la misère...
Page 384 - ... de détourner à un sens politique le terme de démocratie chrétienne. Sans doute la démocratie d'après l'étymologie même du mot et l'usage qu'en ont fait les philosophes indique le régime populaire ; mais dans les circonstances actuelles, il ne faut l'employer qu'en lui ôtant tout sens politique et en ne lui attachant aucune autre signification que celle d'une bienfaisante action chrétienne parmi le peuple.
Page 83 - Le mal est venu de plusieurs écrivains qui, ayant ignoré la pratique des ateliers prospères (§§ 19 à 25), ont établi une démarcation systématique entre l'ordre économique et l'ordre moral. Ces écrivains ont érigé en théorie les faits les plus regrettables du nouveau régime manufacturier. Ils n'ont tenu aucun compte des devoirs réciproques imposés aux patrons et aux ouvriers par des Coutumes séculaires, que toutes les Autorités sociales (§5) du continent et de l'Angleterre elle-même...
Page 110 - On rétablirait, il est vrai, la stabilité des existences, ce trait excellent du moyen âge, en revenant aux corporations fermées et aux engagements forcés. Toutefois ce retour au passé n'est point désirable ; car on détruirait en même temps la liberté du travail , qui, malgré certains maux graves mais guérissables, est une des rares supériorités de notre époque d'instabilité et d'antagonisme.
Page 170 - ... plus les acquises sont grandes et durables, plus aussi l'institution est solide et parfaite : en sorte que si chaque citoyen n'est rien, ne peut rien que par tous les autres, et que la force acquise par le tout soit égale ou supérieure à la somme des forces naturelles de tous les individus, on peut dire que la législation est au plus haut point de perfection qu'elle puisse atteindre.
Page 66 - XIV). peuple se corrompt : les autonomies de la province et de la commune deviennent moins aptes à conserver la paix. Le pouvoir souverain est alors appelé à étendre son action : il se substitue , par ses agents , à l'action aristocratique dans la province, et, si cela devient nécessaire , à l'action démocratique dans la commune. Ces envahissements de la Souveraineté centrale croissent exactement comme la corruption du peuple. Les gouvernants exercent donc, même aux époques de décadence,...
Page 308 - ... pas une question d'organisation économique, mais une question religieuse. Quoique la condition de l'humanité prise en masse n'ait pas empiré et qu'elle se soit même améliorée, si les besoins croissent encore plus vite que la richesse, si les principes qui portent les hommes à accepter leur sort ici-bas en considération de la vie future perdent leur empire, le développement du bien-être général ne pourra que précipiter les cataclysmes sociaux.
Page 385 - En effet, les préceptes de la nature et de l'Evangile étant, par leur autorité propre, au-dessus des vicissitudes humaines, il est nécessaire qu'ils ne dépendent d'aucune forme de gouvernement civil; ils peuvent pourtant s'accommoder de n'importe laquelle de ces formes, pourvu qu'elle ne répugne ni à l'honnêteté ni à la justice.

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