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SEMYDIEUX. O gens heureux! o semidieux (II, 294). Ce vers est pris d'une épigramme de Brodeau :

Mes beaulx peres religieux,

Vous disnez pour ung grand mercy.
O gens heureux! o semydieux!
Pleust a Dieu que ie feisse ainsy.

SENS. Combien y a-t-il de points d'aiguille à la chemise de ma mère? sens devant et sens derrière. (Pour cent). Grossière équivoque. On a dit de même: combien le cheval? quatre francs la tête, et cent sous la queue.

SENS:

Nul na trop pour soy

De sens, dargent, de foy.

Les Sens ont été chantés par du Rosoy, 1766, in-8°; par
Girard, 1769, in-8°, et par Marescot, 1760, poème en prose.
SERAIN. Sur le serain, sur le soir, qui est l'heure du serein.
SERPE. Droit comme une serpe; tout de travers.
SERRARGENT, jeu de mots, pour sergent.
SERUICE divin: service du vin; paronomasie.
S. P. Q. R.; Si Peu Que Rien.

On en a fait aussi Sono Poltroni Questi Romani.
Les romicoles disent: Salus Papæ, Quies Regni.

Les réformés: Sublato Papa, Quies Regni; ou Stultus Populus Quærit Romam.

Cette abréviation signifioit à Rome: Senatus Populus Que Romanus.

SILENCE. Taciturnité de congnoissance est symbole, et silence des Égyptiens recongneu en louange deificque.

Le Silence a été chanté par Hippolyte à Collibus, Harpocrates, sive de recta silendi ratione; 1603, in-8°; par Libanius, sophiste, apologia silentii, gr. lat., interprete Fed. Morello, Par., 1603, in-8°; par Gabriel Corter, oratio pro Taciturnitate, Voerden, 1740, in-1°; par André Schott, de bono Silentii religiosorum et secularium, Anvers, 1619, in-12; Pope a chanté le Silence; le président Hénault a fait l'éloge du Silence, qui se trouve en entier dans les Archives litt. de l'Europe, tome. IX,

page 197; et, par extrait, dans le Conservateur de Landine, et dans l'Almanach des prosateurs, tom. I. Madame de Bourdic a fait une ode au Silence; nous avons encore: apologie du Silence en amour, par D. L. P.; Paris, Moreau, 1646, in-8°.

SINGE. Oncques vieil cinge ne feit belle moue. Nous disons: on n'apprend pas à un singe à faire la grimace.

SITIO. J'ai la parole de Dieu en bouche, Sitio (I, 20). « Pos« teà sciens Jesus quia omnia consummata sunt, ut consum« maretur scriptura, dixit: SITIO. » (Evang.)

SOIF (remède contre la ) est contraire a celluy contre la morsure de chien. Courez tousiours apres le chien, iamais ne vous mordra; beuuez tousiours avant la soif, et iamais ne vous aduiendra.

Boire pour la soif aduenir.

Charmer la soif, boire à l'excès.

SOIF. Il n'a pas soif qui de l'eau boit: propos d'ivrogne. Ange Firenzuola a fait un capitolo in lode della sete, qui se trouve dans les Rime de Berni.

SOIXANTE; nombre des générations de la généalogie de Pantagruel. Les partisans des interprétations historiques veulent à toute force que la nomenclature des géants qui la composent soit celle des rois de France; et alors le nombre 60 tombe sur Louis XII (Grandgousier). Si telle a été l'intention de Rabelais, il faut avouer qu'il n'a guère tiré parti d'une fiction où il eût pu facilement faire quelque allusion maligne aux individus les plus marquants de cette liste.

Charlemagne, par exemple, est Aranthas, personnage inconnu; Philippe-Auguste, Engoulevent; Saint-Louis, MireLangault; Charles V, Foutasnon; et ainsi des autres. Quant aux spéculations que l'on peut faire sur le nombre 60, nous en avons donné un échantillon ci-dessus, pag. 78, mais sans prétendre qu'on y ajoute la moindre foi.

SOMMELIER éternel guarde nous de SOMME: froide équivoque, véritable calembourg.

SONGES. Par songes rien ne nous est exposé, rien aussi ne nous est celé.

François Oudin a fait un poème latin (somnia), Dijon, 1698. Il se trouve aussi dans les poemata didascalica de d'Olivet.

Quant au sommeil, il a été chanté par Christ. Hagendorff (encomium somni), Leipzig, Schumann, 1517, in-4°; par Marc Antoine Flaminius, par de Guerle, et mille autres poètes. SORBONNE. Marot ne s'est pas moins moqué de la Sorbonne que Rabelais:

Autant comme eulx, sans cause qui soyt bonne,

Me veult de mal lignorante Sorbonne.

Bien ignorante elle est destre ennemie
De la trilingue et noble academie
Quas erigé.

Certes, ô roy! si le parfund des cueurs
On vcult sonder de ces sorbonicqueurs,
Trouué sera que de toy ilz se deulent.

SOT à la grand' paye; jeu de mots de sot à Scot, ou Écossois, qui, lorsqu'ils étoient au service de France, avoient la haute paie.

SOULEVER; enlever, dérober (terme de l'argot). Soulever la tocquanté, voler la montre.

SOULLE, jeu de ballon usité en Bretagne. Souller, jouer au ballon.

SOUPPER de marchands; proverbe.

SOUPPES à la Lyonnoise; souppes à l'ognon et au fromage. SOUPPES de levrier; souppes faites avec du pain bis, ou, mieux, celles que l'on fait après que le premier bouillon a été tiré, et le pot rempli d'eau.

SOUPPES de prime, celles que mangeoient les moines en sortant de prime, et qui étoient très succulentes, comme faites avec le premier bouillon.

SOURD. A femme bavarde mari sourd. Martin Schoockius a fait encomium Surditatis, qui se trouve dans l'Homo diabolus. SOUVENIRS de noce, petits coups de poing que l'on se donnoit les uns aux autres en riant, pendant les noces, en disant: des nopces, des nopces, vous en soubuieigne.

SPIRACLE, Soupirail; spiraculum.

SPONSUS. Boire tanquam sponsus; boire à l'excès; mauvais jeu de mots sur sponsus et spongia (éponge).

SUCRÉ. Faire le sucré, le doucereux, le calin.

SUFFRAGE. Dire ses menus suffrages, marmotter quelques prières; les suffrages étoient sur-tout des prières pour les morts. On appeloit aussi suffrages des étoffes, des hardes, quelque chose d'utile:

De drap, ou quelque aultre suffraige,

Qui soyt propre a nostre mesnaige.

Pathelin.

SUIS. J'en suis bien; j'y suis pris, me voilà attrapé.
SUPPORTER:

Portatur leviter quod portat quisque libenter.

SYROP vignolat, du vin.

T.

T. Cette lettre a eu son apologiste : Coelii Calcagnini, Apologia pro littera T, Basle, 1539, in-8°; et Guill. Nicols a fait un poème de Litteris inventis, Lond., 1711, in-8o.

TABAC. Cette plante, dont on fait aujourd'hui un si grand usage, a porté les noms de nicotiane, petum, herbe à la reine, pica nasi, panacée, mechiocan. Parmi les traités généraux, nous citerons: de herba panacea, etc., auct. Egidio Everart, Anv., J. Beller, 1587, in-16; J. Henr. Alstedii tabacologia, dans son encyclopedia; Joannis Neandri tabacologia, Leyde, Elz., 1622, in-4°; Utrecht, 1644, in-12; trad. en fr. par J.-V., Lyon, 1625, 1626, 1631, in-8°; Joannis Chrysost. Magneni, de tabaco, Pavie, 1648, in-4; la Haye, 1658; Amst., 1669, in-12; Henr. Chr. Alberti, de tabaco, 1743, in-4o; instruction sur l'herbe petum, etc., par Jacq. Gohorry, P., Galiot du Pré, 1572, in-8°; instruction de la connoissance des vertus de l'herbe petum, etc., par Jacques Besson, P., 1580, in-8°; traité du tabac en sternutatoire,

par Louis Ferrant, 1655, in-4°; discours du tabac, par le sieur Baillard, Paris, 1668, 1693, in-12; histoire du tabac, par de Prade, P., 1677, 1716, in-12; traité de la culture du tabac, P., 1791, in-8°. Quant à ses qualités, les uns les ont exaltées; les autres, anathématisées. Nous avons : J. N. Baumanni de tabaci virtutibus, Basle, 1629, in-4o; Epistolæ et judicia clar. medicorum de tabaco, Utrecht, 1644, in-12; Vict. Pallu quæstiones medicæ tres, una de tabaco, Tours, 1642, in-8°; dissert. sur le tabac, par Philippe Hecquet, dans son traité des dispenses de carême, P., 1710, in-12, 2 vol.; uso ed abuso del tabacco, da M. Ant. Nicolicchia, Palerme, 1710, in-12; le bon usage du tabac en poudre, etc., P., Quiret, 1700, in-12; Petri Scriverii saturnalia, sive de usu atque abusu tabaci, Harlem, 1628, in-8°; hymnus tabaci, auct. Raphaele Thorio, Leyde, Elz., 1628, in-4°; Utrecht, 1644, in-12; Lond., 1651, in-8° (angl. lat.); le tabac, épître de Zerlinde à Marianne, 1769, in-8°; la tabaccheide, ditirambo di Girol. Baruffaldi, Ferrare, 1714, in-4°; il tabacco masticato e fumato, ditirambici de Fr. Arisi, Milan, 1725, in-4o; le tabac, dithyrambe traduit de Gerstenberg, par Huber, dans son choix de poésies allemandes; J.-B. Godefroy, tabacum, carmen; gualtt. Rumsey, organum salutis, or experiments of the virtue of coffee, and tabacco, Londres, 1657, 1659, in-8°; l'empire du tabac, poème, par Blandeau, P., 1822, in-8°. Les détracteurs du tabac sont nombreux aussi. On y compte: Jacobi VI, Angliæ regis, Misocapnus, sive de abusu tabaci lusus regius, dans les œuvres de ce monarque, et publié séparément par Joachim Schrover, Rostoch, 1644, in-12; Jacobi Tappii de tabaco, ejusque hodierno abusu, Helmstad, 1653, 1673, in-4°; Jacobi Baldi satyra contra abusum tabaci, Ingolstad, 1657, in-8°; Sim. Paulli, de abusu tabaci Americanorum veteri, Stras., 1665, 1671, 1681, in-4°; J. Henr. Cohausen, dissert. satyrica, de pica nasi, sive tabaci abusu et noxa, Amst., 1716, in-8°, et 1726, sous le titre de raptus exstaticus; l'anathéme du tabac, par le sieur Le Signerre, Rouen, Th. Ovin, 1660, in-4°; aesenyano contro el mal uso del tabaco, por Francisco de Leiva, y Aguilar, Cordoue, 1634, in-4°.

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