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Cet orage n'est pas toujours aussi fort; il ne produit pas toujours à-la-fois vent, pluie et tonnerre; mais il faut être en garde contre ses pires effets, sur-tout par rapport aux

amarres.

La chaleur est si intense à Para, que cet orage y est un bienfait de la providence; il est l'objet des vœux habituels des indigènes mêmes. C'est après son passage qu'on respire un air agréable; quand, ce qui est rare, l'atmosphère cesse de le produire, on doit craindre les maladies les plus

graves.

On ne ressent que peu ou point cet orage en dehors. Le tonnerre n'a jamais tombé sur la rade ou la ville; c'est dans les bois que la foudre éclate; on y rencontre souvent des arbres qui attestent ses coups.

(Suit la table.)

TABLE des latitudes et longitudes des points principaux des bouches
de l'Amazone, d'après les cartes anglaises, dans l'est de Salinas,
et les plans portugais, à l'ouest jusqu'au cap Magoari.

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0.35.47.03.

2.20.15.49.23.15.

Banc de Cajétuba
pointe N....

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.....

1.18.

0.10.39.03. "
39.14. "

11.28.45.50.31.45.
11.28.45.50.42.45. 10.14P.

(1) Manoël-Luiz a été trouvée et explorée par M. le baron Roussin, comman-
dant la Baïadère, en 1820. C'est lui qui, par des moyens sûrs, en a fixé la
latitude et la longitude, la direction, l'établissement et l'élévation de l'eau à la marée.
Ce banc de roches a trois milles dans la longueur indiquée, et deux de large. C'est un
archipel de rochers pointus et coniques, à fleur d'eau, entremêlés de sable, séparés
par des intervalles plus ou moins grands, où l'on trouve huit et douze brasses d'eau. Il
ne brise que très-faiblement et de mer basse; il ressemble alors au remoux d'une ba-
leine. Le courant y est N. E. et S. O.; il a six milles de vitesse. Voyez la 2.o partie
des Annales maritimes de 1820, pages 488 et 873.

(2) Les Portugais, dans différens plans, appellent Titjoça-Furiosa le banc du large,

INSTRUCTION POUR ALLER À PARA.

Pour aller à Para, il faut d'abord reconnaître l'embou chure de la rivière du même nom. Salinas, village situé à l'est de la bouche de cette rivière, sur la côte sud, est le seul point habité de cette partie de la côte, et le lieu qu'on va reconnaître. C'est le meilleur attérage; on y trouve des pilotes.

Magoari, pointe nord-est de l'île de Marajo ou Joannès, au nord, est aussi un lieu qu'on va reconnaître, lorsqu'on attérit dans cette partie. Il est plus dangereux que le premier; on y trouve des pratiques.

Entre ces deux points, il y a des bancs dangereux, parmi lesquels les pilotes seuls peuvent se guider.

et, dans d'autres, ils donnent ce nom au banc le plus S. On l'a donné, dans cette table et dans l'instruction, à celui du S. qui est plus rapproché de la pointe de terre de ce nom; celui le plus N. ou du large y est appelé Bragance.

Notes diverses.

1. La variation à la côte S. ou de Salinas a été trouvée d'un degré N. E., et de deux degrés à la bouche N. ou Magoari, en 1819.

2. La brasse dont il est question dans le cours de l'instruction est la brasse portugaise, la même que la brasse anglaise, et plus courte d'une douzième que la brasse française.

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3. Les Anglais et les Portugais sont d'accord pour les latitudes et longitudes de Salinas; mais les premiers diffèrent dans la situation de Magoari. Les Portugais cnt été préférés sur ce point et sur les travaux de détail.

3

4. Les brigs de guerre français, l'Euryale, en 1818, et le Railleur, en 1819, ont aussi trouvé la latitude de Salinas de o° 36'.

1. Le capitaine de l'Euryale a trouvé, au moyen de trois montres marines, ja Fongitude de Salinas de 49° 46' O. méridien de Paris; ce qui mettrait ce village de ́18′ plus O. que dans cette table; mais les travaux hydrographiques sur lesquels repose cette instruction, étant ceux des Anglais et des Portugais, et cette erreur, si elle existe, ne pouvant que mettre les bâtimens en arrière du point réel, ce qui est sans danger, 'on a compté comme les deux nations des lumieres desquelles on se sert provisoirement.

7. On parle toujours, dans l'instruction, de la longitude du méridien de Paris, pour plus de facilité: on l'a réduite ainsi par les moyens exposés dans la table, qui doit servir aussi à la solution inverse, au besoin.

connaissance est essentielle. La pointe rocailleuse et médiocrement élevée qu'on rencontre après ces monts de sable, est le cap Atalaïa; il est bordé de rochers plus ou moins découverts. Il s'y trouve plus d'eau près de terre, et on peut l'approcher plus que la côte qui le précède : c'est la pointe la plus nord que l'on rencontre après les sables dont on vient de parler. Salinas en est éloigné de quatre à cinq milles à l'ouest un peu sud.

Ce cap est d'un mille plus au nord que Salinas: il faut donc s'approcher de terre jusque par huit ou dix brasses, et chercher, dans l'enfoncement peu apparent que la côte forme à l'ouest de cette pointe, le village de Salinas, qui est le seul qu'on puisse apercevoir sur toute l'étendue de cette côte.

Les terres de Salinas sont plus élevées que celles devant lesquelles on a passé jusque-là. On voit à mi-hauteur de cette terre, à l'aide de longues-vues, un village dont la partie gauche est composée de maisons couvertes en bardeaux grisâtres celles de la partie droite sont couvertes en tuiles rougeâtres. Au milieu, à-peu-près, se trouve une maison plus haute que les autres, recrépie en chaux blanche paraissant quelquefois grise quand la chaux est vieille ; c'est la maison des pilotes on y distingue aussi une petite église et une croix.

Si l'on porte les regards vers la droite de ce village, l'as, pect des terres présente trois bandes de nuances différentes, formées par les sommets unis de trois rangées de coteaux, dont la teinte est d'autant plus faible, qu'ils sont plus avancés dans l'intérieur des terres, ou qu'ils se trouvent dans un plus grand éloignement.

Lorqu'on est arrivé au nord de Salinas, il faut mouiller pour attendre un pilote.

De ce mouillage, on aperçoit la pointe de Cajétuba, dans l'ouest, qui paraît confondue avec celle de Titjoc. Celle de Marapani reste au sud-ouest, et Miranduba au

sud-ouests ouest. Les embouchures de différentes rivières laissent des lacunes assez considérables entre ces diverses terres.

ARTICLE 2. De l'Attérage aux îles de San-Joao, pour reconnaitre ensuite Salinas.

གྲྭ

On a long-temps attéri sur les îles de San-Joao, pour aller ensuite reconnaître Salinas. On se plaçait alors par 1° de latitude sud.

On était obligé de courir, en se conduisant ainsi, sur le parallèle de la vigie de Manoël-Luiz, et l'on s'exposait à rencontrer cet écueil : ensuite on éprouvait de grandes difficultés à remonter au nord-ouest, pour aller doubler le cap Gurapi. La position de ce danger est actuellement bien connue. Les inconvéniens des mouillages pénibles et fréquens où l'on est obligé de s'arrêter pour remonter à Gurapi, le sont également. Il convient donc, toutes les fois que l'on sera obligé de prendre connaissance des îles de San-Joao, d'aller se placer, le plus directement possible, sur le parallèle de 30' de latitude sud, et de là faire route, comme dans le cas précédent, pour prendre connaissance de Gurapi, et ensuite de Salinas.

ARTICLE 3. De l'Attérage des bâtimens venant du Nord ou des Antilles, et de Caïenne.

Les bâtimens venant des Antilles ou de Caïenne, et qui vont à Para, sont d'abord obligés de s'élever à l'est, pour pouvoir venir ensuite au sud; ils se trouvent dès-lors rangés dans la classe des bâtimens venant du nord.

Ceux qui veulent venir chercher Salinas, doivent se conformer à ce qui a été dit dans l'article 1., à l'égard de l'attérage et de la reconnaissance des terres. Cependant, comme il est à présumer qu'ils auront de l'incertitude sur leur position en longitude, il est nécessaire de leur faire observer

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