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tances, a été obligée d'ouvrir ses portes à l'ennemi. Par u concours singulier de circonstances, au moment où Massena envoyait au Général Ott qui commandait le blocus, un officier chargé de proposer l'évacuation de Gênes, le Général Ott recevait un courier qui lui apportait l'ordre de lever le blocus. Mais cette capitulation acceptée avec tant d'empressement, tant par le Général Ctt, que par les Anglais qui bloquaient le port, est presque une victoire, Une partie des troupes fran çaises sorties de Genes, est allée, en vertu de cette convention, grossir l'armée de réserve, l'autre partie l'armée qui chassa de Nice les autrichiens, et les poursuit dans la rivière du Ponent. Toutes ces troupes ont gardé leurs armes, munitions, bagages. Elles n'ont donc fait que changer de rôles : d'assiégées, elles deviennent assiégeantes (1). Mais il faut

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(1) Citons la lettre par laquelle Massena rend compte de l'éva cuation de Gènes, par convention, ainsi qu'il le dit lui-même, et non par capitulation. On y voit, mieux que par-tout ailleurs, les causes de cet événement, et l'on y apprend à admirer, de plus en plus, les vertus guerrières de nos armées et de leurs chefs.

Massena, général en chef, au premier Consul.

Gênes, le 18 prairial an 8.

J'ai l'honneur de vous rendre compte de de l'évacuation de la place de Gênes, conformément à la convention ci-jointe; j'espère que vous la trouverez digne de la résistance opiniâtre de la brave garnison qui s'y trouvait renfermée. Nous n'avons pas jusqu'ici perdu un seul pouce de terrein. Par-tout nous avons conservé une supériorité consfante, et, sans le défaut de subsistances, nous eussions tenu éternellement dans Gênes. Aujourd'hui j'ai donné aux soldats les trois dernières onces de ce que nous appelions du pain, et qui n'était qu'un mauvais mélange de son, de paille d'avoine et de cacao“, sans froment. Nous avons mangé tous uos chevaux.

La mortalité, causée par la famine, était à sou comble dans le peuple et dans les troupes. La faim et le bombardement out excitá des mouvemens insurrectionnels, toujours étouffés dès leur naissance, C'est dans l'espoir de vous voir arriver à notre délivrance, que j'ai poussé si loin la rigueur des mesures qui pouvaient nous mettre à même de vous attendre; mais la machine tombait en dissolution, et il a fallu songer à se retirer pour ne pas tout perdre, et pour conserver à la République les restes d'un corps de troupes dont la cons fance n'a pu être altérée par des peines, des fatigues et des pri

convenir néanmoins que la prise de Gênes est très-utile à l'ennemi: il va y rassembler les débris de son armée, et sans cet événement, il est vraisemblable que Mélas n'eût peut-être pas pu ramener à Vienne un seul soldat de cette armée qui se trouvait entièrement coupée par l'armée de réserve.

Mais Bonaparte fera facilement dans ses projets les changemens que nécessite la nouvelle situation des choses. Son génie saura profiter même de cet événement tout fâcheux qu'il est. Déjà une première victoire a été annoncée officiellement. Rapportons ici la relation entière d'une bataille si glorieuse pour l'armée de réserve :

Bulletin de l'armée de Réserve.

Stradella, 21 prairial an 8.

Le 20, le premier consul est parti de Milan pour se rendre à Pavie. Il n'y est resté qu'une heure, est monté à cheval, & a passé le Pô pour rejoindre l'avant-garde qui déjà était aux prises avec l'ennemi.

Le général Ott était arrivé de Gênes à Voghera en trois marches forcées, avec un corps de 15,000 hommes qui bloquait cette place. Il avait été renforcé par un corps de 4 à 5 mille hommes, qui avait été destiné par le général Mélas à défendre le Pô. L'avant-garde de cette armée et celle de l'armée française se rencontrèrent vers midi. L'ennemi occupait la hauteur eu avant de Casteggio. On s'est battu toute la journée avec la plus grande opiniâtreté.

Le général Victor a fait donner la division Chambarlac d'un manière extrêmement heureuse.

La 96'., par une charge à la baïonnette, a décidé le succès de la bataille encore incertain. L'ennemi a laissé 3,000 morts ou blessés, 6,000 prisonniers et 5 pièces de canon. La déroute a été entière. Le 12°. d'hussards s'est couvert de gloire. Nous avons eu 6do tués ou blessés.

Il paraît que M. le général Mélas a évacué Turin, et concentre

vations jusqu'alors inouies. Les forces physiques leur ont entièrement manqué, et il ne me restait plus que des squelettes ambulans. L'officier qui porte mes dépêches pourra vous dire à cet égard tout ce qui a été fait et souffert pour conserver Gênes.

Je vais avec la garnison joindre le centre de l'armée, et y agir conformément aux instructions que je vous prie de m'y envoyer. C'est de là que je vous donnerai de mes nouvelles.

Signé, MASIENA.

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toutes ses forces; à Alexandrie, L'ennemi a été poursuivi au-delà de Montebello.

Le général Watrin a montré du talent, et un enthousiasme qui enlève les troupes.

La bataille de Montebello a porté l'épouvante et le découragement chez les partisans de l'Autriche. Ils voient que les événemens qui Ton avoir lieu n'ont plus pour but la conservation de l'italie, mais la retraite de l'armée autrichienne,

Un général ennemi a été tué; plusieurs généraux ont été blessés. Le général en chef Massena doit avoir joint le général Suchet, être arrivé à Oneille le 16, et va bientôt aussi déboucher en Piémont.

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Au récit de ces victoires, combien le cabinet de Vienne ne doit-il pas regreter d'avoir rejeté les propositions de paix, faites naguères par le premier consul ! Eh bien! on assuré que. malgré le succès de nos armes, Bonaparte n'en persiste pa moins à offrir toujours à l'Autriche une paix juste et fondé sur les intérêts communs, non-seulement des deux puissances . mais de toutes les puissa ces de l'Europe qui se ressentent plus ou moins de l'état de crise actuel; état beaucoup trop prolongé pour le bonheur des peuples.

L'armée du Rhin rivalise en succès et en gloire les deux armées d'Italie. Si elle semble arrêtée devant Uln, c'est que sans doute il n'est pas dans les instructions de Moreau de dépasser cette ville, et de trop s'enfoncer dans l'intérieur de l'Allemagne. En effet, on conçoit facilement qu'il ne devait pas s'éloigner de cette Italie où nos armées, si elles avaient eu des revers, eussent attendu de lui des renforts et des secours. Mais l'armée du Rhin n'est pas cependant tout-à-fait stationnaire. De tems à autres des divisions font d'u iles sions dans le pays. C'est ainsi que le Génial Lecourbe est allé s'emparer d'Augsbourg, y a levé une contribution, et est revenu, sans être inquiété, reprendre son premier po t`.

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On dit aujourd'hui que l'armée du Rhin va se diriger sur le Tyrol. Mais en cela, rien d'authentique.

TABLE

DES ARTICLES CONTENUS DANS

LA DÉCADE PHILOSOPHIQUE, LITTÉRAIRE

ET POLITIQUE.

3. Trimestre de l'an VIII.

SCIENCES ET ARTS.

EXPERIENCES sur la circulation, par Spallanzani, ouvrage traduit

par J. Tourdes, Médecin, (extrait)

page 1 et 205. Suite de la lettre du C. Alphonse Leroy, sur les nourritures économiques,

61.

6. Mémoire sur la culture, le commerce et l'emploi des Chanvres et Lins de France, par Rougier-la-Bergerie, (extrait) Notice des travaux de la classe des Sciences Physiques et Mathématiques de l'Institut, pendant le 2. trimestre de l'an VIII (partie Physique) par Cuvier,

129.

Notice des travaux de la même classe, par Lefèvre-Gineau (partie
Mathématique)

Traité sur les eaux minérales de Tonestein (extrait),

193.

209.

Des effets de l'acide acéteux, dans les douleurs rhumatismales, 210.
Description et figures des plantes qui croissent en Espagne, par

Cavanilles (extrait)

Observations sur la Bulla hydatis, par J. Draparnaud,

258.

321.

Confirmation des expériences de Davy, sur la Silice que contiennent

les tiges du Froment,

322.

Recherches sur l'influence de l'air, par Bouffey, Médecin (extrait)

Leçons d'Anatomie comparée, par G. Cuvier (extrait),
Essai sur l'art de la verrerie, par le C. Loysel, (extrait) 591.
Essai sur l'organisation de l'arme de l'artillerie, par le Général Les-
pinasse (extrait),

324.

585.

395.

Réflexions philosophiques et médicales sur quelques paradoxes de
Rousseau, en hygiène, par J.-L. Moreau,

449.

Etat des arbres, semences, etc., distribués par le Muséum d'Histoire

Naturelle,

An VIII. 3. Trimestre.

513.

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cent

Réponse aux objections contre le scellement du fer au moyen du soufre, par Cadet-de-Vaux,

SCIENCES

page 515.

MORALES ET POLITIQUES.

Contrat social des Fépubliques, par J.-B. Nougaret (extrait), 16. Essai sur le genre d'instruction qui convient aux femmes, par Antoinette Lamaisonneuve (extrait)

18.

Résultats possibles de la journée du 18 Brumaire, par Fonvielle aîné (extrai)

70.

De l'influence de la Philosophie sur les forfaits de la révolution (extrai),

Comp'e rendu des travaux de la classe des Sciences Morales et Politiques de l'Institut, par Levesque, Secrétaire,

140.

153.

258.

Lettre sur divers mémoires du C. Cabanis, par Thurot, Idées sur les relations politiques et commerciales des anciens peuples de l'Afrique, ouvrage traduit de l'allemand de liceren (extrait),

270.

Quelques principes sur l'Économie domestique, par C. Petitain, 535 et 396. Seconde lettre sur quelques mémoires de Cabanis, par Thurot, 461

De l'objet de la Philosophie et de son enseignement,

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et 521. 516.

Voyage historique, littéraire, etc. dans les îles ci-devant vénitiennes, etc.; par A. Grasset-St. Sauveur, (extrait), Mes premières Étourderies (extrait),

Notice sur Della-Maria, par Al. Duval,

24.

53.

35.

No ice des derniers cahiers du Monthly Review, journal de Litté rature anglais,

77, 161, et 537

87.

98.

Les Soirées littéraires, pr J.-M.-L. Coupé, (extrait),
Promenade de Tours à Chenonceaux,

Relation du Voyage à la recherche de la Pérouse, par Labillardière (extrait)

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151 et 213.

Notice des travaux de la classe de Littérature et Beaux-Arts de l'ins titut, par la Porte Dutheil,

197.

222.

Manuel des Fous, par Pierre Sollier (extrait)

Calcographie des Piranesi,

225.

La Musique, poëme traduit de l'espagnol de D. Yriarte, par Grav

ville (extrait)

276.

Affaire du petit Sourd et Muet de l'Abbé de l'Épée (extrait)
Histoire de Catherine II, par J. Castera (extrait)

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Du beau idéal dans les paysages,

551.

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