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PHILOSOPHIQUE,

LITTÉRAIRE

T

POLITIQUE;

Par une Société de Gens-de-Lettres.

Omne tulit punctum qui miscuit utile dulci.

HORACE.

NUITIÈME ANNÉE DE LA RÉPU

LA RÉPUBLIQUE

III. TRIMESTRE.

Germinal, Floréal, Prairial.

A PARIS,

Au Bureau de la DECADE PHILOSOPHIQUE, rue

J. J. Rousseau, n°. II.
J.-J.

L'an VIII de la République française.

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Nous renouvelons ici l'invitation que nous avons faite aux personnes dont l'abonnement est terminé, de tarder le moins possible à le renouveler, car autrement elles risqueraient de ne pouvoir compléter leur collection, le nombre des exemplaires imprimés devant à l'avenir excéder de très-peu celui des abonnemens reçus.

Quoique le prix de ce Journal soit proportionnellement moindre que celui des autres Journaux, quoique l'augmentation des frais de toute espèce, et notamment de ceux du timbre, motivât une augmentation dans le prix de l'abonnement, il restera néanmoins le même. La Décade Philosophique n'est point une entreprise de spéculateurs. Conserver le flambeau du goût dans la Littérature et les Arts, rendre notre nation honorable à ses propres yeux et aux yeux des étrangers, ramener sans cesse aux principes d'une morale exempte de préjugés, et au véritable amour de la patrie: tel a été, tel sera le principal but de ses Auteurs. C'est aux personnes qui concourent d'intention avec eux, à soutenir leur courage.

Le prix de l'abonnement est:
11 fr. pour trois mois,

21 fr. pour six mois, et

40 fr. pour l'année, franc de port. Il est nécessaire d'affranchir les lettres et l'argent.

Il faut adresser le prix de l'abonnement au Directeur de la Décade Philosophique, rue J.-J. Rousseau, no. 11. On peut envoyer à la même adresse, les lettres, pour le Rédacteur principal, et les livres, estampes, musique, etc., que l'on veut faire annoncer dans cette feuille.

AVIS AU RELIEUR.

Le feuillet du titre doit être détaché et placé en tête du volume, et la table à la fin.

OR

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No. 19.

LA DECADE. PHILOSOPHIQUE, LITTÉRAIRE

ET POLITIQUE.

AN VIII de la République Française. 3. TRIMESTRA 10 Germinal.

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HISTOIRE NATURELLE.
-PHYSIQUE ANIMALE.

EXPERIENCES sur la circulation observée dans l'univer
salité du systéme vasculaire; sur les phénomènes de
la circulation languissante; sur les mouvemens du sang,
indépendans de l'action du coeur; sur la pulsation des
artères. Par le Professeur SPALLANZANI; ouvrage tra
duit de l'italien, avec des notes et précédé d'une es-
quisse de la vie littéraire de l'auteur, par J. TOURDES,
Docteur en Médecine de l'Université de Montpellier, etc,
A Paris, chez Maradan, de l'imprimerie de Crapelet.

1. EXTRAIT.

L'ouvrage que nous annonçons n'avait point encore été traduit. C'est un véritable service que le C. J. Tourdes a rendu à la science, de publier en français cette impor tante production du plus exact et du plus infatigable.des observateurs de la Nature: mais on lui doit encore de la reconnaissance pour nous avoir fait connaître, mieux qu'il ne l'avait été jusqu'à présent, ce Spallanzani dont l'Europe savante regrettera long-tems la perte. Les No ices qui précèdent la traduction, et qui pourraient former à elles seules un volume, offrent un intérêt suivi, et contiennent un tableau très-bien fait des travaux du Pro An VIII. 3. Trimestre.

A

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fesseur de Pavie. On voit par plusieurs passages de ces notices, que leur auteur a eu l'avantage de connaitre personnellement Spallanzani, et qu'il a profité de ses instructives conversations.

Après avoir rapidement parlé des premières études de ce grand naturaliste, il le suit dans les différentes époques de sa vie littéraire. Chaque ouvrage qu'il analyse dans l'ordre de leur publication, devient entre ses mains une mine féconde d'éloges, de réflexions, quelquefois de critiques qui prouvent que ce n'est point en aveugle enthousiaste, mais en admirateur éclairé qu'il juge Spallan

zani.

C'est sur-tout comme expérimentateur et comme physiologiste, que l'auteur le considère. Il trace en ces termes la ligne de démarcation entre l'observation et l'expérience. « La première, dit-il, nous éclaire sur les effets sensibles, sur les phénomènes qui se manifestent sans efforts, sans violence externe, spontanément; l'expérience au contraire explore les entrailles des corps, pénètre dans leurs derniers replis, dédaigne leur physionomie. L'une étudie les lois, les rapports, l'action des élémens; l'autre en recherche la nature et la composition. Tranquille et calme, celle-là épie, attend; plus active et hardie, celle-ci remue, trouble, détruit. Simple et sans but positif, l'observation note avec fidélité tout ce qui se présente, les faits les plus simples, comme les plus compliqués; orgueilleuse et systématique, l'expérience ne s'arrête souvent que sur les faits les plus bizarres, et ne recueille que ceux qui s'accordent avec une théorie déjà conçue et déterminée. L observation sans l'expérience a laissé les anciens dans l'ignorance des véritables causes; l'expérience sans l'observation, dérobe trop fréquemment aux modernes la connaissance des faits, leur ordre et leur filiation. »

L'une et l'autre heureusement combinées, ont conduit Spallanzani aux découvertes les plus brillantes et les plus nombreuses dans toutes les parties de l'Histoire-Naturelle,

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principalement dans la classe des êtres organisés. L'auteur s'étend avec complaisance sur les ouvrages de Spallanzani relatifs à la science de l'Économie animale. Il faut lire avec attention ses analyses sur les reproductions organiques, la circulation du sang, les vers infusoires, la digestion, la génération, etc. « Quelle lumière, s'écrie

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t-il, n'ont pas jetée sur les reproductions organiques, les » recherches de Spallanzani sur le ver de terre, le ver » d'eau douce en bateau, la queue des lézards, la tête » des limaçons, les extrémités et la mâchoire des sala» mandres aquatiques? — Avec quels procédés à-la-fois simples et ingénieux n'a-t-il pas en quelque sorte établi » l'animalité des vers infusoires que les prestiges d'une >> brillante éloquence voulaient reléguer parmi les êtres >> inanimés! Qui a mieux observé après Harvey et Haller, les nombreux et cachés phénomènes de la cir> culation du sang, calculé sa vitesse, estimé sa force, » déterminé ses causes, apprécié les circonstances, qui » accélèrent, retardent et suspendent son cours, lui im»priment un mouvement rétrograde d'oscillation, de » balancement? Quel plus bel ouvrage, soit qu'on » considère les procédés, soit qu'on envisage de snjet, que » celui qui traite de la digestion? Qui croira désormais » à la putréfaction, à la fermentation, à la trituration » des alimens? Qui pourra refuser d'admettre une véritable dissolution de leurs principes, par l'intermède S'il n'a pas mis dans un jour » des sucs gastriques. » aussi éclatant, le mécanisme de la génération, c'est >> peut-être qu'il est moins susceptible d'éclaircissemens.... » On dirait que la Nature a tout fait pour le couvrir d'un » voile impénétrable. N'a-t-il pas néanmoins soulevé un >> coin de ce voile par ces étranges créations artificielles » qui l'ont rendu pour ainsi dire le rival de la Nature? A ces réflexions, l'auteur a ajouté des notes non moins intéressantes. Nous n'en citerous qu'une; elle offre une observation physiologique, et qui serait très-importante si elle était bien avérée. Après avoir considéré l'influence

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