DE FRANCE

DÉDIÉ AU ROI,

PAR UNE SOCIÉTÉ DE GENS DE LETTRES,

CONTENANT

Le Journal Politique des principaux événemens de toutes les Cours; les Pièces fugitives nouvelles en vers & en profe; l' Annonce & l'Analyse des Ouvrages nouveaux; les Inventions & Décou vertes dans les Sciences & les Arts; les Spectacles; les Caufes célèbres; les Académies de Paris & des Provinces; la Notice des Édits, Arrêts ; les Avis particuliers, &c. &c.

IECES FUGITIVES.

SPECTACLES.

PIÈCES
Epitre à Madame la Com- Comédie Françoise, 295
teffe de Maurepas, 243 Comédie Italienne, 298
Traduction libre de la 35°

ACADÉMIES.

300

301

S.

Ode du premier Livre De Marseille,
246 De la Rochelle,

d'Horace,
Le Comte d'Olsbach, Dra- VARIÉT

me,

ibid. Lettre de M. Beaupréau, Maître en Chirurgie de

Vaudeville du Petit di

Paris, &c.

302

Enigme & Logogryp. 255 Apocauchus ou ApocauNOUVELLES que, Anecdote Orientale,

LITTÉRAIRES.

304

Les Fauffes Apparences, Annonces Littéraires, 311 ou l'Amant Jaloux, Co JOURNAL POLITIQUE. 257 Conftantinople,

médie,
Dictionnaire Univerfeldes Pétersbourg,
Sciences Morale, Eco-Copenhague,
nomique, &c. 267 Stockholm

Suite de l'Extrait des Dif Varfovie.
cours Politiques, Hif-Vienne,
toriques & Critiques fur Hambourg,
quelques Gouvernemens Rome,
de l'Europe, 283 Londres,
Effai fur la plus grande per-Verfailles,
fellion posible d'un Ou Paris,
vrage quelconque, 293 Bruxelles,

A

APPROBATIO N.

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A lu, par ordre de Monfeigneur le Garde des Sceaux, le Mercure de France, pour le 25 Juin Je n'y ai rien trouvé qui puiffe en empêcher l'impreffion. A Paris, ce 24 Juin 1779. DE SANCY.

De Imprimerie de MICHEL LAMBERT, ue de la Harpe, près Saint-Côme.

A Madame la Comteffe DE MAUREPAS, à fon arrivée à Pontchartrain.

DANS cette aimable folitude,

De mon fort je fens la douceurs

Le

repos fatisfait le coeur, L'efprit cft nourri par.

l'étude.

L

Tout orne ces paisibles lieux; C'eft le féjour de la décence; On n'y voit jamais l'inconstance; Tout y charme & flatte les yeux. Ici, les fleurs & la verdure Décorent nos prés, nos coteaux ; On entend le chant des oiseaux On voit renaître la Nature. Les Bergers, fur leurs chalumeaux, Célèbrent, dans leur douce ivreffe, Le Dieu qu'on adore à Paphos ; Ils font conduits par la Sageffe, Et ne connoiffent point les maux Qu'à la Cour font la jalousie, La trahison, la perfidie, La difcorde & la vanité: Par leur heureuse obscurité Ils font à l'abri de l'Envie. Dans les palais on voit l'erreur, La fauffe gloire & le caprice; C'eft-là qu'habite l'artifice,, Sous le chaume on voit la candeur, On trouve dans ce beau boccage Les Mufes, Flore & les Zéphirs, L'Amour y reçoit notre hommage, Nous lui confacrons nos loisirs, Nous n'avons point d'autre efclavage Tout enchante & ravit nos fens ; Les Grâces, les Ris, les Talens

Viennent égayer notre vie;
Et de cette rive chérie

On bannit la pompe & les rangs.
Du port, nous voyons le naufrage,
Des flots nous bravons le courroux,
Nous fommes bien près de l'orage,
Mais il ne peut tomber fur nous.
Par la foupleffe & par la feinte,
Par les revers ni par la crainte,
On ne craint pas d'être abattu;
Et ce n'eft point par la contrainte
Que nous encenfons la vertu.
Minerve arrive en ce féjour,
Les Ris fuivent toujours les traces,
Les Vertus, les Jeux & les Grâces
Décorent fa brillante Cour;
L'illuftre Patron du rivage

Y reçoit un fur hommage,
Il méprife les vains honneurs,
Du rang le faftueux étalage;
Un Miniftre prudent & fage
Ne defire d'autre avantage
Que de régner fur tous les cœurs.

(Par M. de Chennevières.)