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flumen, adstare flumini. Les développements de ces effets appartiennent à la lexicographie; il suffit à la syntaxe de les avoir remarqués. Ajoutons, néanmoins, quelques mots à cet égard.

Les connectifs considérés par rapport à la lexicographie sont séparables quoiqu'ils ne soient pas toujours séparés. Quand ils sont préfixés aux mots, ils perdent leur valeur de connectif et deviennent des submodatifs relatifs. En s'unissant au commencement des mots, ils perdent leur lettre finale ou la changent en une autre de même organe que la première du mot simple; ou ne subissent aucune mutation. Exemples:

Elcayo (de εis-αyw), inducere, introduire; πρoσaуw (de Tрos-aуw), adducere, amener; kayo (de ε5-ɑyo), cducere, faire sortir; avaбaivos (de ava-6αtvo, ascendere, monter; καταβαινω (de κατα-βαινω) descendere, descendre ; προβαίνω (de πро-бα), præire, précéder; avtibaivo de avti-6aivw), marcher contre, résister; avtididwμi (de avti-didwμi), donner pour, donner en échange; aμpıbaivo (de aμqı-6αivw), circumire, aller autour: anayo (de añо-aуo), abducere, emmener; лαρεу (de лаρα-εx), præbere (de præhahere), avoir auprès; Tрoυxwv (de Tро-Exwv), præcellens ; αμβαλλω (de εν-βαλλω), injicere, jeter dedans; συλλαμβανω (de Guv-λaubavos), comprehendere, comprendre; ayypapw (de Ev-ypaq), inscribere, inscrire; σulaw (de ouv-law), convivere, vivre avec; GUGGITE (de Guv-σITE), manger ensemble; συστέλλω) de συν-στέλλω), contracter; συρρέω (de συν-ρεω), confluere, couler ensemble; xatioτqui (de xata-ioτnμi), constituer; υφαρπαζω (de υπο-ἁρπαζω), soustraire; πριρρέω (de Teρt-рew), circumfluere, couler autour.

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Les connectifs ро et ρ ne perdent pas leur voyelle finale devant un mot qui commence par une voyelle. Aμqı perd tantôt et tantôt le conserve. Souvent il entre dans la composition d'un seul verbe deux et même trois connectifs kayo, faire sortir (par exemple) une armée de son camp; apakayo, la faire sortir en face de l'ennemi; avτιπαρεžαуo, la faire sortir en face de l'ennemi et la

mener contre lui, ou plus brièvement, la faire avancer contre lui.

Les connectifs en hébreu se combinent avec les pronoms: Bou, in eo, etc. Ils se combinent de même avec les noms et avec les formes du mode nominal du verbe. Ainsi, ladaber ou shidaber, loquendi; médaber, à loquendo, locutu; bédaber, in loquendo, hadaber, ad loqnendum, locutum. Sous cette forme les verbes prennent les inflexions du substantif: laraouth, ad vivendum (venant de raé, vidit), psaume 33; lacarith, ad perdendum du verbe careth, perdidit), psaume 33.

Les connectifs en allemand se combinent avec le determinatif. Généralement ils se placent devant le régime; quelquefois ils se placent après le régime ; ils se préfixent au pronom: meinet halben, pour halben meiner, à cause de moi; unserthalben, pour alben unser, à cause de nous. D'antres fois le connectif se met devant ou après le régime: Wegen der unkosten ou der unkosten wegen, cause des frais.

Les conectifs en allemand, comme en grec et en latin, s'emploient avec le génitif, le datif, l'ablatif, l'objectif. Quelques-uns s'emploient avec le génitif et le datif; d'autres avec le datif et l'objectif, suivant les circonstances de la phrase.

Certains connectifs allemands sont, comme en français, composés de deux mots : um her, autour de; uber weg, par-dessus, etc. Ils se séparent pour renfer mer au milieu d'eux le régime : sie stunden um den wagen her, ils étaient autour du chariot.

CHAPITRE III.

SIGNES DES SENSATIONS.

Les signes des sensations (interjections) sont des espèces de modificatifs-secondaires indépendants, sans liaison grammaticale avec les autres mots dans la phrase; ils forment des phrases incomplétement analysées; ce sont

des mots indéclinables qui servent à exprimer le désir la joie, la douleur, la surprise, le mépris, l'indignation, et en général tous les mouvemens de l'ame.

Voici les principaux: ô! oh! hélas! ho! ah! malheur (væ)! courage (eia)! bien (euge)!

Quelques impératifs servent aux mêmes usages: allons, voyons (age)! loin, loin (apage)!

Ces signes du discours ne présentent à la syntaxe aucun accident remarquable : c'est à la lexicographie de les décrire.

DEUXIÈME PARTIE

DE LA SECONDE DIVISION.

RECOMPOSITION DU DISCOURS

DANS LA PHRASE COMPOSÉE.

La pensée est l'opération de l'esprit qui décompose un être dans ses modifications et ses rapports relativement à une fin générale ou particulière ou individuelle.

Or, les décompositions successives de la pensée l'ordre de la génération des idées, sont écrites dans le discours qui en est la représentation figurée.

La succession des mots dans la phrase et celle des phrases dans la période est donc l'image de la succession des idées dans la pensée. Par conséquent si nous étudions le tissu du discours, nous apprendrons à connaître l'ordre de la génération des idées.

CHAPITRE PREMIER.

CONSTRUCTION PARTICULIÈRE A CHAQUE LANGUE.

L'ordre dans lequel se succèdent les mots dans le discours se nomme construction. Or, cet ordre est fondé sur l'analogie et le génie des langues; l'analogie et le génie des langues se modifient dans chaque idiome par l'usage ou l'habitude de parler de chaque nation. La construction du discours prend donc une conformation particulière dans chaque langue; il a donc une construction propre à chaque langue.

L'analogie est le rapport, la convenance, la proportion que plusieurs choses ont les unes avec les autres, quoique, d'ailleurs, différentes par des qualités qui leur sont

propres.

« L'analogie des langues, dit Lebatteux, est le rapport des sons, des mots, des terminaisons, des conjugaisons de ces mots à certaines formes adoptées par une nation et concentrées dans son goût par l'habitude de la langue et de l'oreille, c'est-à-dire des organes qui produisent la parole ou qui la reçoivent. »

Ainsi l'analogie en français aime à mettre un e à la place de l'a final des latins, comme ala, aile; porta, porte. Elle change al en au, falsus, faux ; b en v, liber, livre; caballus, cheval. Elle établit une forme pour les négatifs, infini, incertain, déplaisant, etc. Telle est l'analogie concernant la formation des mots. « Elle est, ajoute Lebatteux, plus sensible encore dans les déclinaisons des noms et dans les conjugaisons des verbes, parce que les déclinaisons et les conjugaisons ne sont elles-mêmes que des modèles, des espèces de moules où les noms et les verbes prennent une configuration particulière qui modifie leur signification en y ajoutant les nombres, les genres, les cas, les tems, les modes, les personnes. C'est l'analogie qui fait qu'on dit d'un nom propre même, aussitôt qu'on l'entend, ce mot est flamand, anglais

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allemand, polonais, italien. L'analogie se prend même quelquefois pour marquer la convenance réciproque des mots d'une même famille, qui s'engendrent les uns les autres aimer, amour, amitié, aimable, sont des mots analogues, parce que, exprimant le même fonds d'idées, avec les mêmes sons principaux, ils n'y ajoutent qu'une légère modification, comme les traits individuels qui distinguent le fils du père, le frère du frère. L'analogie signifie encore le rapport de convenance du son d'un mot avec l'objet qu'il exprime. Ainsi claquer, siffler, tonner, gronder, sont analogues avec les objets qu'ils représentent. »

Marquons ici la différence des modicatifs analogues et analogiques. Le modificatif analogue signifie correspondant soumis à la même analogie, susceptible des mêmes formes, des mêmes procédés analogiques. Le modificatif analogique signifie conforme aux vues de l'analogie, ayant rapport à l'analogie. C'est une cause intrinsèque qui rend les choses analogues.

« L'analogie en fait de langue, dit encore Lebatteux, est donc l'habitude de la langue et de l'oreille : le génie, au contraire, est l'habitude de l'esprit qui s'est accoutumé à donner ou à recevoir les idées en tel ordre plutôt que dans tel autre. En général notre ame dans toutes ses opérations aime à être conduite par des rapports, parce que les rapports la soulagent et la mènent sans effort d'un terme à l'autre. Quaud il y a des rapports, il lui semble qu'elle glisse d'une idée à une autre idée. Quand il n'y en . a point, il lui semble qu'elle n'y arrive que par saut. C'est pourquoi toute langue formée a eu son analogie qui la détermine en ce qui concerne la forme des mots, et son génie qui la guide dans ce qui concerne l'arrangement de

ces mêmes mots. >>

Or ce génie vient du caractère des hommes qui parlent une même langue. En effet les hommes, en ce qui leur est essentiel, sont les mêmes ; ils ont tous la faculté de décomposer leur pensée par les langues, et de communiquer à leurs semblables par la parole leurs sentiments et leurs

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