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201812 T3 1861

PRÉFACE.

On peut considérer l'homme comme un animal d'espèce supérieure, qui produit des philosophies et des poëmes à peu près comme les vers à soie font leurs cocons, et comme les abeilles font leurs ruches. Imaginez qu'en présence des fables de La Fontaine vous êtes devant une de ces ruches. On pourra vous parler en littérateur et vous dire : « Admirez combien ces petites bêtes sont adroites. » On pourra vous parler en moraliste et vous dire « Mettez à profit l'exemple de ces insectes si laborieux. » On pourra enfin vous parler en naturaliste et vous dire : « Nous allons disséquer une abeille, examiner ses ailes, ses mandibules; son réservoir à miel, toute l'économie intérieure de ses organes, et marquer la classe à laquelle elle appartient. Nous regarderons alors ses organes en exercice; nous essayerons de découvrir de quelle façon elle recueille le pollen des fleurs, comment elle l'élabore, par quelle opération intérieure elle le change en cire ou en miel. Nous observerons ensuite les procédés par

lesquels elle bâtit, assemble, varie et emplit ses cellules; et nous tâcherons d'indiquer les lois chimiques et les règles mathématiques d'après lesquelles les matériaux qu'elle emploie sont fabriqués et équilibrés. Nous voulons savoir comment, étant donnés un jardin et des abeilles, une ruche se produit, quels sont tous les pas de l'opération intermédiaire, et quelles forces générales agissent à chacun des pas de l'opération. Vous tirerez de là, si bon vous semble, des conclusions non-seulement sur les abeilles et leurs ruches, mais sur tous les insectes, et peut-être aussi sur tous les animaux. >>

PREMIÈRE PARTIE

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