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Froment (70 millions d'hectolitres à 16 fr.)

Autres céréales (10 millions d'hectolitres à 10 fr.)....
Pommes de terre, (50 millions d'hect. à 2 fr.)..
Vin et eau-de-vie

1,100 millions. 400

.......

100 (1)

500

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Soit en moyenne pour les 50 millions d'hectares de notre sol, déduction faite de 3 millions, occupés par les chemins, les rivières, les villes, etc., un produit brut de 100 francs par hectare, terrains incultes et terrains cultivés tout compris. Le minimum se trouve dans les terres incultes et les terrains forestiers, qui peuvent rapporter, les uns dans les autres, de 15 à 20 francs; le maximum, dans les jardins, les vignobles estimés, les terres qui portent le lin, le houblon, le

(1) La production totale est de 100 millions d'hectolitres, mais j'ai supposé la moitié consommée par les animaux. J'ai retranché aussi 5 millions d'hectolitres de céréales inférieures, comme le maïs et le sarrasin, pour représenter la consommation des volailles et d'autres espèces animales, qui doit être bien plus forte.

mûrier, le tabac ou la garance, et dont le produit brut s'élève jusqu'à 1,000, 2,000, 3,000 francs et au delà; en retranchant à la fois ces deux extrêmes, on retrouve pour la grande majorité des terres cultivées, soit 32 millions d'hectares environ, la moyenne générale de 100 francs par hectare.

En partageant la France en deux moitiés égales, l'une au nord, l'autre au midi, on arrive pour la moitié septentrionale à un produit brut moyen de 120 francs, et pour la partie méridionale de 80.

Cette disproportion est d'autant plus regrettable, que la région méridionale pourrait être la plus riche; sur quelques points, comme aux environs d'Orange et d'Avignon, dans les vignobles de Cognac et du Bordelais, dans les cantons qui produisent l'huile ou la soie, on arrive à des rendements admirables; mais les landes et les montagnes couvrent un quart du sol, et, dans la plus grande partie du reste, la culture languit, sans capitaux et sans lumières. Le Nord l'emporte par la même raison qui met l'Angleterre au-dessus de nous, parce que la bonne culture y est plus générale.

1

Si l'on compare entre eux les départements, les plus productifs paraissent toujours être ceux du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme, de l'Oise, de la Seine-Inférieure, où la moyenne du produit brut atteint 200 fr. par hectare. Le département du Nord produit au moins 300 francs, mais il est le seul à ce taux. Ceux au contraire qui produisent le moins sont ceux des Landes, de la Lozère, des Hautes et Basses-Alpes, et surtout de la Corse. Le produit brut moyen de ces départements

doit être de 30 fr.; en Corse, tout au plus de 10. Le reste de la France s'échelonne entre ces deux points extrêmes.

On pouvait arriver aussi à un total brut de 5 milliards de francs pour la production agricole du Royaume-Uni avant 1848. Ce total se divisait ainsi : 3 milliards 250 millions pour l'Angleterre proprement dite, 250 millions pour le pays de Galles, 1 milliard pour l'Irlande, 500 millions pour l'Écosse. Réparti par hectare de la superficie totale, ce revenu donnait le résultat sui

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Toutes les statistiques anglaises s'élèvent plus haut. Mac Culloch, le plus modéré dans ses évaluations, porte le produit total à 5 milliards et demi; d'autres comme M. Spackman, à 250 millions sterling ou plus de 6 milliards; j'ai pris l'estimation la plus basse, et elle doit encore être réduite, à cause de la différence des prix. On a vu que pour le lait, les prix anglais étaient doubles des nôtres; pour la viande, la différence était de 25 à 30 pour 100, pour les céréales, de 20. En Écosse et en Irlande, ces différences diminuaient, puisque les deux pays vendaient à l'Angleterre. Dans l'ensemble, pour établir une comparaison exacte et ramener les prix du Royaume-Uni aux prix des denrées similaires en France, il faut réduire les 5 milliards d'un cinquième. Ou se trouve alors en présence d'un total de

4 milliards, qui paraît représenter bien réellement la valeur de la production britannique comparée à la nôtre. Ce résultat encore si énorme en comparaison, était obtenu avec des produits très-peu variés voici comment il se divisait :

:

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Pommes de terre (200 millions d'hectolitres à 2 fr.).
Foin et avoine, pour les chevaux non agricoles...
Lin, chanvre, légumes, fruits.....
Bois...

400

400

170

60

Total des produits végétaux...... 2 milliards.

Voilà, je crois, la vérité, autant du moins qu'on peut l'obtenir au moyen d'observations aussi générales. Le plus grand enseignement que renferment ces chiffres, outre la disproportion des résultats, c'est le

(1) La production totale de l'orge doit être de 30 millions d'hectolitres, mais les deux tiers seulement servent à la consommation humaine; l'autre tiers est consommé par les animaux. Je n'ai porté aussi pour la consommation humaine que le sixième environ de la production de l'avoine, qui doit approcher de 90 millions d'hectolitres, et la moitié de celle des pommes de terre.

rapport des produits végétaux aux produits animaux ; tandis qu'en France, les produits végétaux forment les quatre sixièmes du total et les produits animaux les deux sixièmes seulement, ce qui révèle au premier abord une culture épuisante, ou tout au moins stationnaire ; dans les îles britanniques, les uns sont égaux aux autres, ce qui annonce une culture améliorante; le plus inférieur des produits ruraux, le bois, figure d'un côté pour 250 millions, et de l'autre pour 60 seulement.

Mais il y a dans le Royaume-Uni, ne l'oublions pas, deux parties qui, pour des motifs différents, offrent des résultats bien inférieurs à ceux de l'Angleterre proprement dite; l'Écosse, à cause de la stérilité irremédiable de la plus grande partie de son sol, l'Irlande à cause de circonstances politiques et sociales toutes particulières. Je parlerai plus loin avec quelque détail de ces deux fractions; pour le moment, examinons à part l'Angleterre, sans y comprendre le pays de Galles qui ne vaut guère mieux que l'Écosse, comme sol, et qui a aussi des rapports avec l'Irlande, quant à son histoire.

L'Angleterre produit à elle seule les cinq huitièmes de ces 4 milliards, soit 2 milliards 600 millions, divisés ainsi qu'il suit :

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