Page images
PDF
EPUB

-

CAVIGNY.

Houesville. La seigneurie devait s'étendre de l'autre côté de la Vire, sur la paroisse de Cavigny, si l'on en croit un accord passé, le 12 novembre 1574, devant Richard Le Biez et Jacques Blondel, tabellions au Hommet pour le siège de Moon-enBessin, entre noble homme Jean Acher, sieur du Mesnil-Vitey, d'une part, André de la Rue et joints, d'autre part, au sujet de six rasières d'avoine, mesure de Saint-Lo, de rente foncière, grevant des terres sises à Cavigny. Dans un nouvel accord de 1665, figurent parmi les tenants, les représentants de Jean Houël, (1) sieur de Houesville. Enfin, en 1713, M. de Croisilles prétendait que les trois boisseaux et demi de rente dont était grevée la terre de Houesville, faisaient partie de six boisseaux de rente foncière et seigneuriale, due par plusieurs particuliers de la paroisse de Cavigny à la seigneurie du Mesnil-Vitey. (Archives de la Manche. Famille Barey). (L.).

SAINT-MARTIN-DES-CHAMPS.

Les dépendances du Mesnil-Viter s'étendaient assez loin de son chef-lieu; nous en rencontrons une autre dans le Cotentin, (2) sur la paroisse Saint-Martin-des-Champs, actuellement section de la commune des Champs-de-Losques, témoin un acte passé, le jeudi 5 août 1545, devant Nicolas Dupin, tabellion à Saint-Lo, portant vente par honorable homme Gilles Vauthier, de la paroisse Saint-Martin-des-Champs, à Raoul

(1) Noble homme Jean Houël, sieur de Houesville, capitaine de la ville et citadelle de Saint-Lo, en 1637, avait épousé Marie, fille de Pierre Martin, procureur fiscal de la Baronnie de Saint-Lo, et veuve de M. Le Monnier de la Croix. Cette famille Martin devait être originaire de Cavigny où se trouve la terre des Martins, près des claies de Vire. Une branche en fut anoblie sous le nom de Saint-Martin en 1628; elle possédait la seigneurie de Cavigny et donna le jour à l'abbé de Saint-Martin, célèbre par ses excentricités. Les Barey étaient leurs alliés. (Généalogie Martin. (M. V.). (2) Bibliothèque de Bayeux. - Manuscrit n° 36.

[graphic][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed]

A. Ancienne route

[ocr errors]

tendant du Bocage du Cotentin au Baillage de Caen » B. Pont Saint-Louis. C. C. Vieille Vire. D. Ancien chemin tendant du au lieu où était le château de Crespion ». E. E. Fossés. H. Chemin tendant

F. Jardin de la Pierre (22 vergées). G. Muraille.

pont Saint-Louis

à l'église d'Airel.

[ocr errors]

I. Douves.

[ocr errors]
[ocr errors]

Le Moyne, du dit lieu, de deux vergées de terre du nombre « d'une plus grande pièce, sise audit lieu de Saint-Martin et « tenues de la syeurie du Mesnil-Vitet, envers la quelle << icelles deux vergées sont subjettes en deux boisseaux « d'avoine, chacun an, au terme Saint-Michel ».

AIREL.

Alleron Clos de dessus la Haye, une acre, 1601. — Aveu rendu par Denis Viard, de Moon (M. V.).

Alleron, delle de la Couture, une vergée et demie. 1544.Aveu rendu par Pierre Tostain, d'Airel, au droit de Raoul Ollivier (M. V.).

D

Le Manoir du Mesnil- Viter.—« La terre d'Airel, nommée le << Mesnil Vittė, - dit le Président de Croisilles dans un mémoire « imprimé adressé au Parlement de Rouen au sujet d'un procès « relatif à la forêt de Neuilly-parce que les seigneurs du nom a y ont toujours demeuré, possédait un manoir qui doit dater de la fin du quinzième siècle, époque où Lucas Acher acquit le fief du dernier Fierville. Cependant les granges considérables qui l'entourent ne furent achevées que dans les dernières années du seizième siècle, comme en témoigne une date gravée dans la pierre. Un modillon, trouvé dans des décombres et représentant une tête d'homme coiffée d'une sorte de bonnet d'âne, donne à penser que les parties démolies avaient une origine beaucoup plus ancienne.- Le dessin que nous donnons du château a été extrait d'un plan assez naïf, peint sur toile, mesurant Om 72 sur 0m 60, sans indication d'échelle. Il est daté de 1624 et fut dressé par Robert Guéroult, peintre, pour figurer les lieux contentieux entre l'Evêque et Henri Acher, à l'occasion de l'établissement de la foire d'Airel. La seule inspection de ce dessin en dit plus que bien des commentaires et fait voir quelle importance stratégique devait avoir cette tête de pont qui commandait la Vire et pouvait amener ses eaux dans les fossés d'une enceinte, sorte de camp retranché défendu par des ouvra

ges en terre, analogues, croyons-nous, à ceux du MesnilSigard. (1)

Cette dépendance du fief du Mesnil-Viter, enclavée de toutes parts dans la baronnie d'Airel, devait, tout compris, manoir, cours, clos et jardin (pourpris ou vol du chapon), mesurer environ quatre hectares, et était bornée par la vieille Vire, l'ancienne route de Périers à Bayeux (2), le chemin tendant de cette route à l'église d'Airel et la portion du jardin de la Pierre qui relevait de l'Evêché. Ce jardin, borné par les bâtiments d'exploitation du Mesnil-Viter, d'une part, et l'ancien presbytère, d'autre, mesurait 22 vergées (ancienne mesure) d'après un arpentage de 1735.

Or, d'après un aveu rendu, en 1617, par Henry Acher à Jacques d'Angennes, Évêque de Bayeux, de 12 vergées, delle de la Perruque (à la Pierre), butte le presbytère d'Airel, la vieille rivière de Vire, la voie de son manoir allant à l'Église et lui, à cause de son Fief du Mesnil- Vitey (M. V.), il résulte que 10 vergées de ce jardin, dont les bornes n'ont pas changé, devaient faire partie intégrante de l'enclave du Mesnil-Viter, qui affectait, en quelque sorte, la forme d'un rectangle.

Ce château partage, avec beaucoup d'autres manoirs normands, la légende d'un trésor enfoui dans son enceinte pendant l'occupation anglaise. Sur la foi de documents, dont nous n'avons,

(1) Le Mesnil-Sigard et son château, par M. Lepingard (Mémoires publiés par la Société d'Archéologie du Département de la Manche, dixième vol.) S'il est vrai que le nom de Mesnil s'appliquait plus particulièrement aux manoirs fortifiés, il serait peut-être intéressant de relever la situation de ceux dont le souvenir est parvenu jusqu'à nous, et de rechercher si leur ensemble ne constituait pas, au début du Moyen Age, tout un système de défense de lignes frontières. Les tènements détachés, si loin parfois du corps du fief, n'auraient peut-être été, dans le principe, que des petits postes.

(2) La route actuelle, qui date de ce siècle, a beaucoup changé l'aspect des lieux. L'ancienne longeait les grandes portes du manoir, qui existent encore, la façade actuelle de la ferme du Pavillon, et devait passer à côté de la gare; on en retrouve, ce semble, un tronçon au-delà de la ligne du chemin de fer.

« PreviousContinue »