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cessèrent quand l'émigration des scélérats commença; Paris régénéré étoit le port de l'orateur du genre humain et je ne l'ai pas quitté depuis 1789. C'est alors que je redoublois de zèle contre les prétendus souve rains de la terre et du ciel je prêchois hautement qu'il n'y avoit pas d'autre Dieu que la nature, d'autre souverain que le genre humain, que le peuple Dieu. Le peuple se suffit à lui même, il est toujours debout, la nature ne s'agenouille point ».

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Après avoir continué quelque tems sur ce ton emphatique, et prêché le matériafisme dans des phrases inintelligibles Clootz fit hommage à la convention d'un ouvrage rédigé dans les principes qu'il ve noit de poser: il étoit intitulé: Certitude des preuves du Mahométisme, et la convention rendit le décret suivant : « Anas charsis Clootz, député à la convention; ayant fait hommage d'un de ses ouves intitulé: Certitude des preuves du Mahométisme, ouvrage qui constate la nullité

toutes les religions, l'assemblée accepte cet hommage, en ordonne la mention ho

norable, l'insertion au bulletin et l'envoi dans tous les départemens.

» La convention renvoye au surplus à son comité de salut public, la proposition faite par Clootz, d'ériger une statue à Jean Meslier, le premier qui ait eu la bonnefoi d'abjurer les erreurs religieuses ».

Pour l'intelligence de ce passage du dé cret dont il s'agit, il est nécessaire d'observer ici, que, dans le courant du discours de Clootz, dont nous n'avons rapporté qu'une foible partie, cet orateur avoit effectivement demandé qu'on érigeât une statue à ce Meslier dont il est question. Ce Meslier, fils d'un ouvrier en serge du village de Mazerny et ensuite curé du village d'Etrépigny , en Champagne, n'étoit si recommandable aux yeux de l'orateur, du genre humain, que parce que ce prêtre avoir laissé, en mourant, un écrit ayant pour titre: testament de Jean Meslier, dans lequel ce pasteur, qui toute sa vie avoit mené une conduite irréprochable, déclamoit contre les dogmes dy christianisme et cherchoit à en démontrer l'extravagance et l'absurdité.

Si le Prussien Clootz, qui se disoit noble et se qualifioit de baron, avoit eu le bonheur d'éviter l'inquisition, les sbirres et les alguazils en pays étrangers, il n'eut pas celui d'éviter l'échafaud en France; Robespierre, qui n'aimoit pas la répu blique française, et encore moins la république universelle, Robespierre, qui ne vouloit pas qu'on eût l'air plus patriote, plus populaire que lui, qui n'aimoit pas qu'on se singularisât à son préjudice, parce qu'il étoit assez vain, assez pétri d'orgueil pour vouloir concentrer en lui seul tous les genres de célébrité, Robes pierre, disons-nous, fit couper la tête au baron. prussien, moins parce qu'il étoit noble, que parce qu'il vouloit être le restaurateur de la liberté du monde, et qu'il n'appartenoit qu'au tyran des comités de gouvernement d'avoir des idées neuves et des conceptions singulières.

Quoi qu'il en soit, tandis que l'armée révolutionnaire, bien équipée et bien payée, disséminée dans les environs de la capitale, y faisoit arriver un peu de bled et abattoit beaucoup de croix, Chaumette allant de

son côté aussi vîte en besogne que ce camp volant, s'occupoit à déprêtriser dans Paris tous ceux des ecclésiastiques que la peur. déterminoit à quitter la soutane. Il fit ouvrir à la commune un registre sur lequel on devoit inscrire les noms de tous les prêtres qui viendroient abjurer leur état. Un autre arrêté de cette commune ordonna ensuite la fermeture de toutes les églises ; il cadroit parfaitement avec un décret de la convention, rendu la veille, qui accordoit une pension aux évêques, curés et vicaires qui abdiqueroient leurs fonctions; et comment ces vicaires et ces curés ne les auroientils pas abdiquées, puisque, par goût ou par terreur, personne ne se rendoit plus ou n'osoit plus se rendre dans les églises dontles ministres en chef s'étoient avilis, dans l'espoir de se populariser et d'éviter la mort ou l'incarcération.

Déjà Gobel, évêque de Paris, suivi de son clergé, s'étoit présenté à la barre de la convention, et parlant en son nom, ainsi qu'en celui de ses vicaires, avoit remis ses lettres de prêtrise ainsi que les leurs sur le bureau, en déclarant qu'ils renonçoient

rous à l'exercice des fonctions du culte catholique. La manière dont cette remise de -lettres de prêtrise s'étoit faite, étoit un ordre formel pour les autres ecclésiastiques d'imiter promptement l'évêque métropolitain.

En effet, quand Gobel se rendit à la convention, il étoit escorté du département, de la municipalité de Paris, d'une nombreuse députation des Jacobins, et l'orateur Momoro, un des chefs les plus ardens du club des cordeliers, portant la parole, au nom de toute la députation, Lavoit prononcé un discours d'une nouvelle espèce: «Citoyens réprésentans, avoit-il dit, vous voyez devant vous des frères qui demandent à se régénérer et à devenir hommes. Vous voyez l'évêque de Paris, ses grands vicaires et quelques autres prêStres qui, conduits par la raison, viennent se dépouiller du caractère que leur avoit donné la superstition. Ce grand exemple sera imité par leurs collègues. C'est ainsi que les fauteurs du despotisme concourent à sa destruction; c'est ainsi que bientôt la république française n'aura d'autre culse

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