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Exemple: Épaminondas, privé du commandement pur une injustice, marche comme simple soldat, (et) sauve l'armée en péril, et rentre ensuite dans les rangs du soldat.

Une proposition conditionnelle est une proposition composée de deux parties, jointes ensemble par la conjonction si. Exemples: Si Dieu est juste, il punit les pécheurs; -Si l'on doit abuser des richesses et des honneurs, il ne faut pas croire à l'Évangile ; Si les louanges nous donnaient les perfections qui nous manquent, elles seraient d'un grand prix.

Le membre de la proposition conditionnelle qui est précédé de la conjonction si est appelé antécédent, l'autre membre se nomme le conséquent.

Une proposition disjonctive est aussi une proposition composée de deux ou d'un plus grand nombre de · parties, séparées les unes des autres par la conjonction ou. En voici quelques exemples: Ou l'âme périt avec le corps, ou elle lui survit;- L'amitié, ou trouve les amis égaux, ou les rend égaux; Celui qui vit dans une entière solitude est une bête, ou un ange. Propriétés de la proposition. On distingue dans les propositions des propriétés absolues et des propriétés relatives.

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Les propriétés absolues sont celles qu'on découvre dans une proposition considérée en elle-même et séparément de toute autre.

Les propriétés relatives sont celles qui ne s'observent dans une proposition que dans le cas où on la compare

avec une autre.

On distingue deux propriétés absolues dans les propositions, savoir leur quantité et leur qualité.

4° La quantité. On entend par quantité d'une proposition l'étendue selon laquelle son sujet est pris.

Considérées sous le point de vue de leur quantité, toutes les propositions sont universelles ou particulières, ou singulières ou indéfinies.

Les propositions universelles sont celles dont le sujet, précédé de l'un des adjectifs tout, chaque, nul ou aucun avec une négation, est pris selon toute son étendue. Exemples: Tout corps est divisible; Nul esprit, ou aucun esprit n'est mortel; - Chaque homme doit mourir.

Les propositions particulières sont celles dont le sujet, précédé de l'un des adjectifs partitifs quelque, certain, plusieurs, etc., est pris selon une partie de son étendue. Exemples: Quelques hommes sont savants; certaines nations sont encore idolâtres; des savants ont cru la lune habitée.

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Les propositions singulières sont celles dont le sujet indique un objet particulier et déterminé. Exemples: Louis XIII s'empara de la Rochelle; -Philippe II gagna la bataille de Bouvines.

Les propositions singulières équivalent dans l'argumentation aux propositions universelles, parce que leurs sujets, par cela même qu'ils sont singuliers, sont nécessairement pris dans toute leur étendue; ce qui constitue l'essence des propositions universelles, et les distingue des propositions particulières.

Quant aux propositions indéfinies, elles sont tantôt

universelles, telles que les suivantes : Le cercle est une figure; Les anges n'ont pas de corps; et tantôt particulières, telles que les suivantes : Les Romains ont vaincu les Carthaginois; Les Français sont vail

lants.

Du reste, on voit que, rigoureusement parlant, toute proposition est universelle ou particulière, parce que dans toute proposition le sujet ne peut être pris que de deux manières, selon toute son étendue, ou seulement selon une partie de son étendue. Dans le premier cas, la proposition est universelle, dans le second, elle est particulière.

Il faut remarquer aussi qu'une proposition peut être métaphysiquement universelle, ou moralement univer

selle.

Une proposition est métaphysiquement universelle, lorsque son sujet est pris selon toute son étendue, sans aucune exception. Ainsi, quand je dis, Tout homme est composé d'un corps et d'une âme, j'énonce une proposition qui est métaphysiquement universelle.

Elle est moralement universelle, si son sujet, quoique pris dans toute son étendue, comporte cependant des exceptions. Exemples: Tous les vieillards louent le temps passé, Toutes les femmes aiment à parler. Il y a des propositions qui sont dites en matière nécessaire ou de doctrine, et d'autres qui sont dites en matière contingente ou de faits.

Une proposition est dite en matière nécessaire ou de doctrine, lorsque son attribut est nécessairement

affirmé du sujet, ou nécessairement nié. Exemples: L'homme est un être intelligent; - L'esprit est simple; Dieu n'est pas corporel.

Les propositions en matière contingente ou de faits sont celles dont l'attribut n'est affirmé ou nié du sujet que d'une manière accidentelle, c'est-à-dire qui présentent la qualité signifiée par l'attribut comme une chose accidentelle au sujet. Exemples: Les grands ne semblent nés que pour eux-mêmes; Les poëtes sont

avides de louanges.

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2o La qualité. - On entend par qualité d'une proposition, son affirmation ou sa négation, sa vérité ou sa fausseté.

Une proposition affirmative est celle qui énonce que l'attribut convient au sujet. Exemples: L'abeille est diligente; - Le rossignol aime l'aubépine.

Une proposition négative est celle qui exprime que l'idée de l'attribut n'est point renfermée dans celle du sujet. Exemples: La circonspection n'est pas un vice;

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La fourmi n'est point paresseuse.

Il y a trois principes qui regardent les propositions affirmatives. Les voici :

I. Dans une proposition affirmative, l'attribut est affirmé du sujet selon toute sa compréhension.

Vous savez qu'on entend par compréhension d'un terme la totalité des idées renfermées sous ce terme ; or, si l'attribut n'était point affirmé du sujet selon toute sa compréhension, il s'ensuivrait qu'on détacherait de ce terme quelques-unes des idées partielles qui le constituent, et dès lors qu'on le détruirait en

partie, de sorte qu'il ne serait plus le même. Or, comme on ne peut détruire en partie l'attribut, il faut reconnaître et admettre, comme un principe incontestable, que dans les propositions affirmatives, l'attribut est affirmé du sujet selon toute sa compréhension. Ainsi, quand je dis, L'homme est animal, je fais entendre que toutes les idées partielles comprises sous le terme animal se trouvent réunies sous le terme homme; en un mot, que tout ce que laisse concevoir le terme animal se retrouve sous le terme homme; et, dans le fait, s'il y avait quelques-unes des idées partielles renfermées sous le terme animal qui ne convinssent pas à l'homme, alors l'attribut animal ne conviendrait pas en entier au sujet homme; il ne lui conviendrait qu'en partie, et, par conséquent, ce terme, loin d'être affirmé du sujet, devrait en être nié. Ainsi, dans les propositions affirmatives, l'attribut, pris dans toute sa compréhension, convient au sujet.

II. Dans une proposition affirmative, l'attribut convient au sujet dans toute l'étendue que celui-ci peut avoir dans la proposition.

En effet, l'affirmation mettant l'idée de l'attribut dans celle du sujet, c'est proprement le sujet qui détermine alors quelle est l'étendue de l'attribut; de sorte que si le sujet représente une collection d'individus, l'attribut qui le modifie, le modifie dans toute son étendue. Que je dise, par exemple, Tout homme est animal, l'attribut animal conviendra à toute l'étendue du sujet tout homme; ainsi, ce que j'aurai affirmé

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