Page images
PDF
EPUB

main le vieux Chiaramonte le fit monter dans sa propre voiture, et le conduisit au château Saint-Ange.

Enfin, la division française fut embarquée à Civita-Vecchia le 6 octobre, conduite par le commodore anglais Trowbridge jusqu'à Marseille, où elle entra le 27 du même mois.

Courier se rendit presque aussitôt à Paris, dont il avait besoin de respirer l'air natal pour remettre sa santé altérée.]

[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

Je vous transmets ci-joint la feuille de route qui m'a été délivrée à Marseille, en vertu d'un congé de convalescence de trois mois, lequel congé m'a été pris sur la route avec mes effets par les brigands qui ont pillé la voiture publique. Je vous prie de vouloir bien en conséquence de ladite feuille de route, qui ne peut laisser aucun doute sur la légitimité de mon séjour ici, ordon

ner le paiement des appointemens qui me sont dus depuis le 18 juin 1799.

Salut et respect.

[Courier était attaqué d'un crachement de sang, maladie dont il s'est ressenti plusieurs fois, et qui faillit l'enlever en 1847. Il garda la chambre pendant quatre mois, et y reçut les soins du docteur Bosquillon. Aucun médecin ne convenait autant au malade, car il était en même temps professeur de langue et de philosophie grecque.

A peine rétabli, il fut employé à la suite de la direction d'artillerie de Paris; ce qui lui laissa le loisir de reprendre ses études ordinaires. Il s'occupa en particulier de Cicéron, et traduisit ses Philippiques.

Au printemps de 4804, il eut une rechute qui lui valut un nouveau congé de convalescence. Il en profita pour se rendre à la Véronique sa mère, à laquelle il était tendrement attaché, y terminait ses jours, et il eut la douleur de lui fermer les yeux.

Après avoir réglé quelques affaires, il s'empressa de revenir à Paris: le séjour de cette ville lui était devenu très-agréable depuis qu'il s'était mis en rapport avec les hommes les plus distingués dans la connaissance des anciens; cependant il préférait la solitude de la Véronique toutes les fois qu'il voulait se livrer à quelque étude sérieuse.

Ce fut Bosquillon qui fit connaître à Courier M. Clavier, à l'époque de la maladie dont il est question.]

[merged small][merged small][ocr errors]

De la Véronique, près Langeais, 18 octobre 1801.

Monsieur, je suis parti de Paris si précipitamment, que je n'ai eu le temps de voir personne. Je crains que vous et monsieur Caillard n'ayez besoin des livres que vous avez bien voulu me prêter je prends des mesures pour qu'ils vous soient remis.

Mon séjour dans ce pays pouvant être beaucoup plus long que je ne le voudrais, je vous demande en grace de me donner quelquefois de vos nouvelles et de celles de votre Pausanias : j'ai écrit au clarissime, dont j'ai lu la dissertation avec grand plaisir; j'en aurais au moins autant si vous m'envoyiez la vôtre sur la traduction de Gail; je suis bien fâché de n'avoir pu vous prêter ma main pour le grec.

Je vous écris sur un tonneau, entouré de tant de bruit et si obsédé de mes bacchantes (c'est ainsi que j'appelle mes vendangeuses un peu crottées) qu'il faut que je vous quitte malgré

moi; j'aurai l'honneur, une autre fois, de vous écrire moins succinctement, si je reçois de vos nouvelles, comme je l'espère.

[Tandis que Courier partageait ainsi son temps entre ses études et le soin de ses récoltes, le ministre de la guerre, qui n'oubliait pas le capitaine d'artillerie, l'envoya joindre sa compagnie à Strasbourg. Il arriva dans cette ville à la fin de novembre de la même année 1801. On pourra juger par la lettre suivante du genre de vie qu'il y mena.]

་་་་་་་་་་་་

A M. CLAVIER,

A PARIS.

Monsieur, j'ai vu M. Exter, qui est à la tète de l'imprimerie Bipontine ; il se chargera volontiers de Pausanias, qu'il a déjà dù imprimer avec des notes de M. Heyne; mais il voudrait joindre au texte un commentaire perpétuel, ainsi qu'il l'appelle. D'ailleurs, ayant déjà beaucoup de travaux entrepris, comme je crois vous l'avoir écrit, il ne peut encore penser à celui-là à celui-là que pour

l'a

venir, et c'est la réponse qu'il m'a prié de vous faire au sujet de l'Erosianus de M. de la Rochette, qui aura, m'a-t-il dit, tout le temps de préparer ses notes; je crois même qu'il balance à joindre cet auteur aux romans déjà imprimés, ne sachant pas trop s'il en vaut la peine, et M. Schweighauser, auquel il s'en rapporte, ne paraît pas faire grand cas d'Érosien. Envoyez-moi ici votre échantillon de corrections sur Pausanias, si elles sont imprimées. Je ne lis point de journaux, et elles pourraient fort bien passer dans le Magasin encyclopédique sans que je m'en doutasse. J'en ai déjà vu quelques-unes, qui me rendent fort curieux de tout ce que vous ferez en ce genre.

Il y a eu véritablement des paroles portées à M. Schweighauser pour un Démosthène qu'on voudrait imprimer en Angleterre. Il s'en chargerait tout comme d'Athénée, mais rien n'est décidé; il pense, je crois, à Stobée, que les Bipontins veulent donner. M. Jacobs fait aussi des propositions pour continuer ou recommencer l'édition interrompue, donnée, je crois, par un Danois. Ces deux champions, à eux seuls, peuvent tenir en haleine tout ce qu'il y a d'imprimeurs et de lecteurs pour le grec en Allemagne et en France.

A propos de l'Athénée, savez-vous que je me suis chargé, moi, d'en rendre compte dans le journal de M. Millin? Je travaille maintenant à

« PreviousContinue »