OEuvres de C. F. Volney, Volume 1

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Parmantier [et] Froment, 1826 - History
 

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Popular passages

Page 4 - L'ombre croissait, et déjà dans le crépuscule mes regards ne distinguaient plus que les fantômes blanchâtres des colonnes et des murs.... Ces lieux solitaires, cette soirée paisible , cette scène majestueuse, imprimèrent à mon esprit un recueillement religieux. L'aspect d'une grande cité déserte, la mémoire des temps passés, la comparaison de l'état présent, tout éleva mon cœur à de hautes pensées.
Page 5 - ... écroulées dessinaient les places publiques ! Là pour les devoirs respectables de son culte, pour les soins touchants de sa subsistance, affluait un peuple nombreux : là, une industrie créatrice de jouissances appelait les richesses de tous les climats ; et l'on voyait s'échanger la pourpre de Tyr pour le fil précieux de la Sérique ; les tissus moelleux de Cachemire...
Page 3 - Le soleil venait de se coucher ; un bandeau rougeâtre marquait encore sa trace à l'horizon lointain des monts de la Syrie : la pleine lune à l'orient s'élevait sur un fond bleuâtre, aux planes rives de l'Euphrate ; le ciel était pur, l'air calme et serein ; l'éclat mourant du jour tempérait l'horreur des ténèbres ; la fraîcheur naissante de la nuit calmait les feux de la terre embrasée ; les pâtres avaient retiré leurs chameaux ; l'œil n'apercevait plus aucun mouvement sur la...
Page liii - Je vous salue, ruines solitaires, tombeaux saints, murs silencieux ! C'est vous que j'invoque, c'est à vous que j'adresse ma prière. Oui! tandis que votre aspect repousse d'un secret effroi les regards du vulgaire, mon cœur trouve à vous contempler le charme des sentiments profonds et des hautes pensées. Combien d'utiles leçons, de réflexions touchantes ou fortes n'offrez-vous pas à l'esprit qui sait vous consulter...
Page 242 - D. Est-ce que la vertu et le vice n'ont pas un objet purement spirituel et abstrait des sens ? R. Non : c'est toujours à un but physique qu'ils se rapportent en dernière analyse, et ce but est toujours de détruire ou de conserver le corps.
Page 6 - De toutes parts l'on ne voyait que champs cultivés, que chemins fréquentés, qu'habitations pressées. Ah! que sont devenus ces âges d'abondance et de vie ? Que sont devenues tant de brillantes créations de la main de l'homme ? Où sont-ils ces remparts de Ninive, ces murs de Babylone, ces palais...
Page 235 - Le plaisir est-il l'objet principal de notre existence, comme l'ont dit quelques philosophes ? R. Non : il ne l'est pas plus que la douleur ; le plaisir est un encouragement à vivre, comme la douleur est un repoussement à mourir. D. Comment prouvez-vous cette assertion ? R. Par deux faits palpables : l'un, que le plaisir, s'il est pris au-delà du besoin, conduit à la destruction ; par exemple, un homme qui abuse du plaisir de manger ou de boire, attaque sa santé et nuit à sa vie : l'autre....
Page 219 - ... lois que la nature a posées en nous pour nous diriger, et dressez-en l'authentique et immuable code ; mais que ce ne soit plus pour une seule nation , pour une seule famille; que ce soit pour nous tous sans exception ! Soyez le législateur de tout le genre humain, ainsi que vous serez...
Page xxviii - Modernes Lycurgues, vous parlez de pain et « de fer : le fer des piques ne produit que du « sang ; c'est le fer des charrues qui produit du
Page 9 - Sviderzée, là où maintenant, dans le tourbillon de tant de jouissances, le cœur et les yeux ne peuvent suffire à la multitude des sensations ; qui sait si un voyageur comme moi ne s'asseoira pas un jour sur de muettes ruines et ne pleurera pas solitaire sur la cendre des peuples et la mémoire de leur grandeur?

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