L'Artiste

Front Cover
1858 - Art
 

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 7 - Amour, fléau du monde, exécrable folie, Toi qu'un lien si frêle à la volupté lie, Quand par tant d'autres nœuds tu tiens à la douleur, Si jamais, par les yeux d'une femme sans cœur, Tu peux m'entrer au ventre et m'empoisonner l'âme, Ainsi que d'une plaie on arrache une lame, Plutôt que comme un lâche on me voie en souffrir, Je t'en arracherai, quand j'en devrais mourir...
Page 288 - Le christianisme, et surtout le catholicisme, étant, comme je l'ai dit dans le Médecin de campagne, un système complet de répression des tendances dépravées de l'homme, est le plus grand élément d'ordre social.
Page 205 - Quoique cela semble singulier à dire en plein dix-neuvième siècle, Balzac fut un voyant. Son mérite d'observateur, sa perspicacité de physiologiste, son génie d'écrivain ne suffisent pas pour expliquer l'infinie variété des deux ou trois mille types qui jouent un rôle plus ou moins important dans la Comédie humaine. Il ne les copiait pas, il les vivait idéalement, revêtait leurs habits, contractait leurs habitudes, s'entourait de leur milieu, était eux-mêmes tout le temps nécessaire.
Page 6 - Celui qui ne sait pas, quand la brise étouffée Soupire au fond des bois son tendre et long chagrin, Sortir seul au hasard, chantant quelque refrain, Plus fou qu'Ophélia de romarin coiffée, Plus étourdi qu'un page amoureux d'une fée, Sur son chapeau cassé jouant du tambourin...
Page 6 - Il y paraît, je le confesse, Et j'aurais pu le corriger. Mais quand l'homme change sans cesse, Au passé pourquoi rien changer? Va-t'en, pauvre oiseau passager; Que Dieu te mène à ton adresse! Qui que tu sois, qui me liras, Lis-en le plus que tu pourras, Et ne me condamne qu'en somme. Mes premiers vers sont d'un enfant, Les seconds d'un adolescent, Les derniers à peine d'un homme.
Page 205 - ... c'était le rêve d'un homme éveillé. Je m'échauffais avec eux contre les chefs d'atelier qui les tyrannisaient ou contre les mauvaises pratiques qui les faisaient revenir plusieurs fois sans les payer. Quitter ses habitudes, devenir un autre que soi par l'ivresse des...
Page 206 - Une chambre qui avait vue sur les cours des maisons voisines, par les fenêtres desquelles passaient de longues perches chargées de linge; rien n'était plus horrible que cette mansarde aux murs jaunes et sales, qui sentait la misère et appelait son savant. La toiture s'y abaissait régulièrement, et les tuiles disjointes laissaient voir le ciel; il y avait place pour un lit, une table, quelques chaises, et sous l'angle aigu du toit je pouvais loger mon piano...
Page 108 - Je chéris l'Arioste et j'estime le Tasse; Plein de Machiavel, entêté de Boccace, J'en parle si souvent qu'on en est étourdi; J'en lis qui sont du Nord, et qui sont du Midi.
Page 146 - ... les désastres produisaient sur la classe la plus nombreuse. Le vin et l'amour ne pouvaient guère plus que fournir des cadres pour les idées qui préoccupaient le peuple exalté par la révolution, et ce n'était plus seulement avec les maris trompés, les procureurs avides et la barque à Caron, qu'on pouvait obtenir I'HONNEUR d'être chanté par nos artisans et nos soldats aux tables des guinguettes.
Page 284 - Où un écrivain de moindre génie eût fait un portrait, Balzac a fait une figure. Les hommes n'ont pas tant de muscles que Michel-Ange leur en met pour donner l'idée de la force. Balzac est plein de ces exagérations utiles, de ces traits noirs qui nourrissent et soutiennent le contour; il imagine en copiant, à la façon des maîtres, et imprime sa touche à chaque chose. Comme ce n'est pas une critique littéraire, mais une étude biographique que nous faisons, nous ne pousserons pas plus loin...

Bibliographic information