ACTEUR fublime et foutien de la scène, Quoi! vous quittez votre brillante cour, Votre Paris, embelli par fa reine ! De nos beaux arts la jeune fouveraine Vous fait partir pour mon trifte féjour ! On m'a conté que fouvent elle-même, Se dérobant à la grandeur suprême, Sèche en fecret les pleurs des malheureux ; Son moindre charme eft, dit-on, d'être belle. Ah! laiffons là les héros fabuleux :
Il faut du vrai, ne parlons plus que d'elle.
Directeur général des Finances.
ON vous damne comme hérétique : On vous damne bien autrement Pour votre plan économique,
Fruit du génie et du talent :
Mais ne perdez point l'efpérance, Allez toujours à votre but,
En réformant notre finance :
On ne peut manquer fon falut, Quand on fait celui de la France.
Sous un vieux chêne, un vieux hibou Prétendait aux dons du génie ;
Il fredonnait, dans fon vieux trou, Quelques vieux airs fans harmonie: Un charmant cygne, au cou d'argent, Aux fons remplis de mélodie, Se fit entendre au chat-huant, Et le trifte oiseau fur le champ Mourut, dit-on, de jaloufie. Non, beau cygne, c'eft trop mentir; Il n'avait pas tant de faiblesse : Il eût expiré de plaifir,
Si ce n'eût été de vieilleffe.
A M. D'HERMENCHES,
Baron de Conftant, &c. qui avait joué la comédie à Ferney, et chanté des couplets à la louange de l'auteur, fur l'air, Vive la forcellerie, à la fuite d'une petite pièce où il fefait le rôle d'un magicien.
DE nos hameaux vous êtes l'enchanteur ; De mes écrits vous voilez la faibleffe; Vous y mettez, par un art féducteur, Ce qu'ils n'ont point, la grâce, la nobleffe. C'eft bien raifon qu'un forcier fi flatteur Pour fon épouse ait une enchantereffe.
A MADAME DE SAINT-JULIEN.
DANS un défert, un vieux hibou Tombait fous le fardeau de l'âge. Un ferin fit, près de fon trou, Briller fa voix et fon plumage. Que faites-vous, ferin charmant? Pourquoi prodiguer vos merveilles, Sans pouvoir à ce chat-huant Rendre des yeux et des oreilles ?
Sergent aux Gardes-Françaifes, qui avait adreffe à l'auteur le livre intitulé, Loifirs d'un foldat.
IL eft vrai que le dieu d'amour,
Fatigué du plaifir volage,
Loin de la ville et de la cour,
Dans nos champs a fait un voyage.
Je l'ai vu ce dieu féducteur; Il courait après le bonheur,
Il ne l'a trouvé qu'au village.
Qui voulait que l'auteur vécût long-temps.
Vous voulez arrêter mon ame fugitive; Ah! Madame, je le vois bien,
De tout ce qu'on possède on ne veut perdre rien ; On veut que fon esclave vive.
JE le ferai bientôt ce voyage éternel
Dont on ne revient point au féjour de la vie : En vain vous prétendez que le Dieu d'Ifraël Daignera me prêter, comme au bon homme Elie, Un beau cabriolet des remifes du ciel, Avec quatre chevaux de fa grande écurie ; Dieu fait depuis ce temps moins de cérémonie : Le luxe était permis dans le vieux Testament ; De la nouvelle loi la rigueur le condamne ; Tout change fur la terre et dans le firmament: Elie eut un carroffe, et Jéfus n'eut qu'un âne.
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