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CLX V.

A M. LE COMTE DE **

Au fujet de l'Impératrice-Reine.

MARC-AURELE autrefois des princes le modèle,
Sur les devoirs des rois inftruifit nos aïeux,
Et Thérèse fait à nos yeux
Tout ce qu'écrivait Marc-Aurèle.

CLXVI.

Sur l'expulfion des jéfuites.

LES renards et les loups furent long-temps en guerre, Nos moutons refpiraient; nos bergers diligens.

Ont chaffé

par arrêt les renards de nos champs;

Les loups vont défoler la terre :

Nos bergers femblent, entre nous
Un peu d'accord avec les loups.

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CLXVII.

IMPROMPTU

A MADAME LA PRINCESSE DE VIRTEMBERG,

Qui avait appelé le vieillard, papa, dans un soupé.

OH! le beau titre que voilà!

Vous me donnez la première des places:
Quelle famille j'aurais-là !
Je ferais le père des Grâces. (16)

CLXVIII.

A MADA ME

LA MARQUISE DE SAINT - AUBIN,

Auteur du livre intitulé, Le danger des liaisons.

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(16) Les trois fœurs la princeffe de Virtemberg, la landgrave de Heffe-Caffel, et la princeffe de Pruffe, épouse du prince Augufte-Ferdinand, étaient trois des plus belles femmes de l'Europe.

CLXIX.

EPIGRAMME.

ALIBORON, de la goutte attaqué,
Se confeffait, car il a peur du diable;
Il détaillait, de remords fuffoqué,
De fes méfaits une lifte effroyable.
Chrétiennement chacun fut expliqué:
Stupide orgueil, menfonge, ivrognerie,
Baffe impudence, et noire hypocrifie ;
Il ne croyait en oublier aucun.

Le confeffeur dit : Vous en paffez un —
Un? de par Dieu, j'en dis affez, je penfe-
Eh, mon ami, le péché d'ignorance!

CLXX.

A LA SIGNORA JULIA URSINA,

De Venife, qui avait adreffé une lettre trèsflatteufe et très-agréable, à M. de Voltaire, fans fe faire connaître.

ETES-VOUS la déeffe Ifis,

Sous fon grand voile méconnue ?
Etes-vous la mère des Ris?

Mais quelquefois elle était nue.

Nous voyons de vous un écrit
Plein de raison, brillant et fage;
Mais en nous montrant tant d'efprit,
Ne cachez plus votre vifage.

CLXXI.

IMPROMPTU

A une dame de Genève, qui prêchait l'auteur fur

la Trinité.

Oui, j'en conviens, chez moi la Trinité
Jufqu'à préfent n'avait pas fait fortune;
Mais j'aperçois les trois Grâces en une :
Vous confondez mon incrédulité.

CLXXII.

COUPLETS D'UN JEUNE HOMME,

Chantés à Ferney, le 11 augufte 1765, veille de Sainte Claire, à mademoiselle Clairon.

Sur l'air: Annette à l'âge de quinze ans.

DANS la grand'ville de Paris
On fe lamente, on fait des cris;
Le plaifir n'eft plus de faifon.
La comédie

N'eft plus fuivie,
Plus de Clairon.

MELPOMENE et le Dieu d'amour,

La conduifirent tour à tour;

En France elle donne le ton.

Paris répète,

Que je regrète

Notre Clairon.

Dès qu'elle a paru parmi nous,
Nos bergers font devenus fous;

Tircis vient de quitter Fanchon,

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