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CXLIX.

A M. DE CHENEVIERES,

Sur une jolie pièce de vers qu'il appelait les fept péchés mortels.

Vous êtes dans la faifon
Des plus aimables faibleffes :
Puiffiez-vous fervir vos maîtreffes
Comme vous fervez Apollon!
Entre des vers et vos Lifettes
Goûtez le destin le plus doux :
Votre confeffeur eft jaloux

Des jolis péchés que vous faites.

C L.

AU MEM E.

Vous poffédez la langue de Cythère.
Si vos beaux faits égalent votre voix,
Vous êtes maître en l'art divin de plaire.
En fait d'amour il faut parler et faire.
Ce Dieu fripon ressemble affez aux rois ;
Les bien fervir n'eft pas petite affaire.
Hélas! il eft plus ailé mille fois
De les chanter que de les fatisfaire,

CLI.

A

MADAME

LA MARQUISE DE CHAUVELIN,

Dont l'époux avait chanté les fept péchés mortels.

LES fept péchés que mortels on appelle
Furent chantés par monfieur votre époux ;
Pour l'un des fept nous partageons fon zèle,
Et pour vous plaire on les commettrait tous.
C'eft grand'pitié que vos vertus défendent
Le plus chéri, le plus digne de vous,
Lorsque vos yeux, malgré vous, le demandent.

CLII.

A MADAME LULLIN,

En lui envoyant un bouquet, le 9 janvier 1759, jour auquel elle avait cent ans accomplis.

Nos grands-pères yous virent belle: Par votre efprit vous plaifez à cent ans.; Vous méritiez d'époufer Fontenelle,

Et d'être fa veuve long-temps.

Sar

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CLIII.

EPIGRAMME.

SAVEZ-VOUS pourquoi Jérémie
A tant pleuré pendant sa vie?
C'eft qu'en prophète il prévoyait
Qu'un jour le Franc le traduirait.

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En l'honneur de maître le Franc de Pompignan, et de révérend père en Dieu, fon frère, l'évêque du Puy, lefquels ont été comparés, dans un difcours public, à Moïse et à Aaron. N. B. Que maître le Franc eft le Moïfe, et maître du Puy, l'Aaron; et que maître le Franc a donné de l'argent à maître Aliboron, dit Fréron, pour être préconisé dans fes belles feuilles.

Sur l'air de la mufette de Rameau Suivez les lois, &c. (dans les Talens lyriques.).

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De vous on commence

A ricaner beaucoup en France;
Mais en récompense

Le veau d'or eft cher à Fréron :
Moïfe, Aaron,

Vous êtes des gens d'importance;
Moïfe, Aaron,

Vous avez l'air un peu gafcon.

CLV.

AUTRE,

Sur l'air d'un inconnu.

SIMON le Franc qui toujours fe rengorge, Traduit en vers tout le vieux Testament:

Simon les forge

Très-durement;

Mais pour la profe, écrite horriblement,
Simon le cède à fon puîné Jean-George.

CLVI.

A M. LE CHEVALIER DE LA TREMBLAIS,

Sur la relation en vers et en profe de fon
voyage d'Italie.

CE Chapelle, ce Bachaumont

Ont fait un moins heureux

voyage;

Tout eft épigramme ou chanfon
Dans leur renommé badinage.
Vous parlez d'un plus noble ton,
Et je crois entendre Platon
Qui, revenant de Syracuse,
Dans Athène emprunte la muse
De Pindare et d'Anacreon.

CLVII.

A U ME ME.

CE beau lac de Genève où vous êtes venu,
Du Cocyte bientôt m'offre les rives fombres :
Vous êtes un Orphée, en ces lieux defcendu,
Pour venir enchanter les ombres.

Contes, Satires, &c.

M m

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