Ah, monfieur de Corlon, que vous êtes heureux ! Plus libertin que moi fans être paresseux, On vous trouve à toute heure, et vous favez tout faire. De grâce enseignez-moi ce fecret précieux De vous lever matin, de dîner et de plaire. LXXXI. A M. LE DUC DE GUISE, Qui prêchait l'auteur à l'occafion des vers précédens. LORSQUE je vous entends, et que je vous contemple, A Et me gâtez par votre exemple. LXXXII. M. JORD A N, à Berlin. 1738. UN prince jeune, et pourtant fage, Jordan, vous donne fon fuffrage; Ses mains mêmes vous ont paré LXXXIII. PORTRAIT DE MADAME LA DUCHESSE DE LA VALLIERE. ETRE femme fans jaloufie, Et belle fans coquetterie, Bien juger fans beaucoup favoir, Et bien parler fans le vouloir, N'avoir point d'inégalité ; C'est le portrait de la Vallière ; LXXXIV. EPIGRAM ME. CONNAISSEZ-VOUS certain rimeur obfcur, Qui ne peut plaire, et peut encor moins nuire, Chaffé, battu, détefté pour fes crimes, Honni, berné, confpué pour ses rimes, LXXXV. IMPROMPTU Fait dans les jardins de Cirey, en fe promenant au clair de la lune. ASTRE brillant, favorable aux amans, Porte ici tous les traits de ta douce lumière : Tu ne peux éclairer, dans ta vafte carrière, Deux cœurs plus amoureux, plus tendres, plus conftans. LXXXVI. A MADAME DU CHATELET, En recevant fon portrait. TRAITS charmans, image vivante Du tendre et cher objet de ma brûlante ardeur! MON cœur eft pénétré de tout ce qui vous touche; De la félicité je vous fais des leçons : Mais je fuis peu favant; un mot de votre bouche, Vaut bien mieux que tous mes fermons. A M. LXXXVIII. CLOZIER, Qui avait envoyé à l'auteur un poëme fur la grâce. LORSQUE Vous me parlez des grâces naturelles Et de la déité qu'on adore à Bruxelles; (**) La grâce du Seigneur eft bien d'une autre espèce: Tout docteur, il eft vrai, fait le fecret de Dieu : Elus de l'autre monde, ils font dignes d'envie. Ou bien auprès de Richelieu, Eft un élu de cette vie. (*) M. le duc de Richelieu. (**) La marquife du Châtelet était alors à Bruxelles. |