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LV I.

EPIGR A M M E.

QUAND les Français à tête folle,
S'en allèrent dans l'Italie,

Ils gagnèrent à l'étourdie

Et Gène et Naple et la v....
Puis ils furent chaffés

par-tout,
Et Gène et Naple on leur ôta;
Mais ils ne perdirent pas tout,

Car la v. ... leur refta,

LVII.

A MADAME DE FONTAINE-MARTEL,

En lui envoyant le Temple de l'amitié.

POUR VOUS, vive et douce Martel,

Pour vous, folide et tendre amie,
J'ai bâti ce temple immortel

Où rarement on facrifie.

C'est vous que j'y veux encenfer ;
Et c'est là que je veux passer

Les jours les plus beaux de ma vie.'

LVIII.

Vers envoyés à M. Sylva, premier médecin de la reine, avec le portrait de l'auteur.

Au temple d'Epidaure on offrait les images
Des humains confervés et guéris par les Dieux :
Sylva, qui de la mort est le maître comme eux,
Mérite les mêmes hommages.

Efculape nouveau, mes jours font tes bienfaits,
Et tu vois ton ouvrage en revoyant mes traits.

LIX.

A MADAME D'ARGENTAL,

Le jour de fainte Jeanne fa patronne.

JEAN fut un faint (fi l'on en croit l'hiftoire
De faint Matthieu ) qui buvait l'eau du ciel,
D'un rocher creux fefait fon réfectoire,
Et triftement foupait avec du miel :
Jeanne au rebours, fainte fans prud'hommie,
Au fentiment uniffait la raison,

Sans opulence avait bonne maison,
Et de l'efprit était la bonne amie:
On l'adorait, et c'était bien raison,

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Or vous, grand faint, mangeur de fauterelle,
Dans vos déferts vivez avec les loups,

Prêchez, jeûnez, priez; mais vous, la belle,
Quand vous voudrez, j'irai fouper chez vous.

A M.

L X.

CLEMENT,

De Montpellier, qui avait adreffé des vers à l'auteur, en l'exhortant à ne pas abandonner la poëfie pour la phyfique.

UN certain chantre abandonnait fa lyre ;
Nouveau Kepler, un télescope en main,
Lorgnant le ciel, il prétendit y lire,
Et décider fur le vide et le plein :
Un roffignol du fond d'un bois voifin,
Interrompit fon morne et froid délire;
Ses doux accens l'éveillèrent foudain,
(A la nature il faut qu'on fe foumette)
Et l'aftronome entonnant un refrain,
Reprit fa lyre et brisa sa lunette.

LX I.

AU ROI STANISLAS,

Sur fa feconde élection au trône de Pologne.

1734.

Il fallait un monarque aux fiers enfans du Nord;
Un peuple de héros s'affemblait pour l'élire ;
Mais l'aigle de Ruffie et l'aigle de l'Empire
Menaçaient la Pologne, et maîtrifaient le fort.
De la France auffitôt, fon trône et fa patrie,
La Vertu defcendit aux champs de Varfovie:
Mars conduisait fes pas; Vienne en frémit d'effroi :
La Pologne refpire en la voyant paraître.
Peuples nés, lui dit-elle, et pour Mars et pour moi,
De nos mains à jamais recevez votre maître :
Staniflas à l'inflant vint, parut et fut roi.

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Contes, Satires, &c.

LXII.

A MAD, A ME

LA DUCHESSE DE RICHELIEU.

1734.

PLUS mon œil étonné vous fuit et vous observe, Et plus vous raviffez mes efprits éperdus ;

Avec les yeux noirs de Vénus

Vous avez l'efprit de Minerve.

Mais Minerve et Vénus ont reçu des avis ;
Il faut bien que je vous en donne :
Ne parlez désormais de vous qu'à vos amis,
Et de votre père à perfonne,

LXIII.

SUR M. DE LA CONDAMINE,

Qui était occupé de la mesure d'un degré du méridien au Pérou, lorfque M. de Voltaire fefait Alzire.

MA muse et fon compas font tous deux au Pérou.
Il fuit, il examine, et je peins la nature ;
Je m'occupe à chanter les pays qu'il mefure.
Qui de nous deux eft le plus fou?

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