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POESIES MELÉES.

POESIES

I.

A MADEMOISELLE DU NOYER.

1713.

ENFIN je vous ai vu, charmant objet que j'aime,

En cavalier, déguifé dans ce jour :

J'ai cru voir Vénus elle-même

Sous la figure de l'Amour.

L'Amour et vous, vous êtes de même âge,

Et fa mère a moins de beauté ;

Mais malgré ce double avantage,

J'ai reconnu bientôt la vérité:
Du Noyer, vous êtes trop fage
Pour être une divinité.

Contes, Satires, &c.

D d

I I.

NUIT BLANCHE DE SULLI.

1716.

A madame de la Vrillière.

QUELLE beauté, dans cette nuit profonde,
Vient éclairer nos rivagès heureux !
Serait-ce point la nymphe de cette onde,
Qu'amène ici le fatyre amoureux ?
Je vois s'enfuir la jalouse dryade,
Je vois venir le faune dangereux;
Non, ce n'eft point une fimple naïade:
A tant d'attraits dont nos cœurs font frappés,
A tant de grâce, à cet art de nous plaire,
A ces amours autour d'elle attroupés,
Je reconnais Vénus ou la Vrillière.

O Déité! qui que ce foit des deux,

Vous qui venez prendre un rhume en ces lieux,
Heureux cent fois, heureux l'aimable afile
Qui vers minuit possède vos appas!
Et plus heureux les rimeurs qu'on exile

Dans ces jardins honorés par vos pas.

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