COMME il eft parlé de vous dans cet ouvrage de feu mon cousin Vadé, je vous le dédie. C'eft mon vade mecum ; vous direz fans doute vade retrò; et vous trouverez dans l'œuvre de mon cousin plufieurs paffages contre l'Etat, contre la religion, les mœurs, &c.; partant vous pouvez le dénoncer, car je préfère mon devoir à mon coufin Vadé. Faites l'analyse de l'ouvrage; ne manquez pas d'y répandre un filet de vinaigre en fouvenance de votre premier métier. J'ai des préjugés légitimes (*) que vous êtes un des plus abfurdes barbouilleurs de papier qui fe foient jamais mêlés de raifonner; ainfi perfonne n'eft plus en droit que vous d'obtenir, par vos raisonnemens et par votre crédit, qu'on brûle ce petit poëme, comme fi c'était un mandement, ou le nouveau Testament de frère Berruyer. (*) Abraham Chaumeix avait fait un livre intitulé, Préjugés légitimes contre l'Encyclopédie, &c. Continuez de faire honneur à votre fiècle, ainfi que tous les perfonnages dont il est queftion dans ce livret que je vous préfente. CATHERINE VADÉ. A Paris, rue Thibautodé, chez maître Jean Gauchat, attenant le gîte de l'auteur des Nouvelles ecclefiaftiques; 27 mars 1758. QUEL pa UEL parti prendre? où fuis-je, et qui dois-je être? Né dépourvu, dans la foule jeté, Germe naiffant par le vent emporté, Il faut s'inftruire et se sonder soi-même, Que fon inftinct; bien favoir ce qu'on aime; — J'aurais aimé le métier de la guerre.. Qui vous retient? allez; déjà l'hiver Il n'eft plus temps; j'ai d'une lieutenance Trop vainement demandé la faveur, Mille rivaux briguaient la préférence; |