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3.

THEODOR MOMMSEN, Gesammelte Schriften. — I. Abteilung : Juristische Schriften. Tome premier. In-8°, vii et 479 pages et deux planches. Berlin, Weidmann, 1905.

Dans les dernières années de son existence, Mommsen s'était préoccupé de réunir celles de ses monographies qui, à ses yeux, n'avaient pas un caractère éphémère. Cette réédition devait comprendre, en séries séparées, les publications juridiques, historiques, philologiques, épigraphiques et numismatiques. Mommsen avait entamé, avec la collaboration de Bernhard Kübler, la mise à jour des monographies juridiques, dont la collection devait se diviser en trois parties: la première comprenant les publications et commentaires d'anciens textes de lois; la deuxième, les monographies consacrées à des jurisconsultes et des codes romains; enfin, la troisième, toutes autres contributions à l'histoire du droit romain. C'est le premier volume de cette collection qui vient d'être publié. Les quatre premières feuilles d'impression ont seules été corrigées par Mommsen personnellement; pour la suite, le travail de réédition et de mise à jour est dû à Kübler qui, s'entourant d'ailleurs des conseils éclairés de Hermann Dessau, Ludwig Mitteis et Ulrich Wilcken, s'est acquitté de sa tâche délicate avec une conscience à laquelle on ne saurait trop rendre hommage.

Les monographies comprises dans ce premier volume sont trop connues pour qu'il faille en faire l'analyse; une simple énumération suffira à faire apprécier l'importance de cette publication. C'est d'abord la lex repetundarum de 123 ou 122 avant J. C. (p 1 à 64) et la lex agraria de 111 avant J.-C. (p. 65 à 145), conservées en partie sur chacune des deux faces d'une table de bronze, dont les fragments sont actuellement à Naples et à Vienne; puis la lex municipii Tarentini (p. 146 å 161) gravée sur une table de bronze découverte à Tarente le 18 octobre 1894 par le professeur L. Viola. C'est ensuite trois notices (p. 162 à 193) sur la lex Rubria et le fragment d'Este, que Mommsen persiste à considérer comme un fragment de la loi Rubria. Suivent des études plus étendues sur la lex coloniæ Julie Genetira (p 194 à 264) et sur les lois de Salpensa et de Malaca (p. 265 à 382); cette dernière monographie, publiée pour la première fois en 1855, a été enrichie de notes particulièrement nombreuses recueillies dans la succession de Mommsen. Enfin, le volume se termine par la célèbre sentence arbitrale des Minucii (p. 383 á 391); deux oraisons funèbres du temps d'Auguste et d'Hadrien (p. 395 à 428); le testament de C. Longinus Castor de l'an 189 aprės J -C. (p. 429 á 444); le procès en nullité de testament de l'an 124 aprés J.-C., extrait de la collection de papyrus de l'archiduc Renier (p. 445 à 455); l'action en pétition d'hérédité de l'an 135 après J.-C., extraite du recueil des papyrus grecs du musée de Berlin (p. 456 à 464), et finalement quelques papyrus égyptiens (p. 465 à 479).

N'oublions pas d'ajouter que le volume est orné d'un beau portrait de Théodore Mommsen, fait d'après une photographie datant de 1896.

4.

G. C.

Zeitschrift der Savigny-Stiftung für Rechtsgeschichte, romanistische Abteilung. XXVe volume, in-8°, Iv et 471 pages. Weimar, Böhlaus, 1904

O. Gradenwitz, en quelques pages (p. 1 à 31), retrace et caractérise l'œuvre de Théodore Mommsen. Il termine par une piquante anecdote, qui peint bien le détachement du savant de toutes les vanités humaines. Lorsque le gouvernement italien eut résolu de publier le fac-simile du manuscrit florentin du Digeste et que le premier fascicule en fut édité, il fut fait hommage d'un exemplaire à Mommsen; le ministère italien traversait à ce moment une crise et le ministre Martini traça sur le fascicule destiné à Mommsen cette spirituelle dédicace: « A Theodoro Mommsen immortale un ministro moribondo. » Or, jamais Mommsen ne signala, même à ses plus proches, cet hommage si flatteur; c'est tout à fait par hasard que Gradenwitz en eut connaissance, et reprenant la dédicace du ministre italien, il en supprime la boutade, et termine sa notice nécrologique par les mots : Theodorus Mommsen immortalis.

TH. MOMMSEN se préoccupa toute sa vie de la délicate question des personnes civiles dans le droit romain. Sa monographie De Collegiis et Sodaliciis Romanorum, date de 1843, et dans sa succession on recueillit des notes que la Zeitschrift der Savigny-Stiftung publie sous forme de contribution à l'étude des corporations romaines (p. 33 à 51). Une autre brève notice posthume du mème auteur est consacrée à la notion de la pragmatica sanctio, opposée à la lex generalis (p. 51 à 54).

E.-J. BEKKER (p. 54 à 80) cherche la clé de quelques-unes des innombrables énigmes qui émaillent l'étude des legis actiones. M. VLASSAK (p. 81 à 188), dans un article substantiel, s'attaque aussi à quelques-unes des obscurités de l'histoire de la procédure civile; il commente notamment les tria verba solemnia præloris: do, dico, addico. ROBERT VON MAYR (p. 188 à 232) termine ses excellentes notes sur la condictio incerti, dont la première partie avait paru dans le tome précédent de la Zeitschrift. O. LENEL (p. 232 à 254) défend énergiquement sa conception du vindex dans l'in ius vocatio contre les violents coups de boutoir de Schlossmann qui, dans le tome précédent de la Zeitschrifl, concluait à l'inexistence du vindex : ceterum censeo vin licem esse delendum. BERNHARD KÜBLER (p. 254 à 283) entre à son tour dans la polémique de plus en plus touffue relative à la nature du nexum, et ses observations critiques sont suivies d'une courte notice de L. Mitteis. qui, on le sait, provoqua en réalité la polémique sur le nexum (1). LUDWIG MITTEIS

(') Voir : Revue, 1902, p 220; 1903, p. 101, 1904, p. 221-222, 459-460.

(p. 284 à 297) fait une critique serrée des rapprochements entre le code de Hammourabi et le livre de droit syro-romain, que D.-H. Müller s'était autorisé à faire dans son livre intitulé: Die Gesetze Hammurabis und ihr Verhältnis zur mosaïschen Gesetzgbung sowie zu den XII Tafeln (1). STEPHAN BRASSLOFF (p. 298 à 316) commente quelques documents qui relèvent de l'histoire des sources du droit byzantin. H. ERMAN (p. 316 å 352) continue sa polémique avec Ehrlich, entamée dans le tome précédent de la Zeitschrift, au sujet du rapport entre le droit et le prêteur. Le même auteur (p. 352 à 365) fournit des observations critiques sur une prétendue interpolation dans la 1. 38 D. de rei vind. 6, 1.

Viennent ensuite quelques brèves notices : BURKHARD VON BONIN (p. 366 à 368), une édition inconnue du corpus juris civilis; LENEL (p. 368 à 374), nouveaux fragments des Lisputationes d'Ulpien; L. MITTEIS (p. 374 à 379), deux nouveaux papyrus relatifs à la tutelle, et (p 379 à 382) la manumissio vindicta par le fils de famille; G.-A. GERHARD (p. 382 à 389), scriptura interior et exterior.

Enfin, le volume se termine (p. 390 à 471) par des comptes rendus critiques dus à E.-J. Bekker, O. Lenel, K. Triantaphyllopoulos, H. Krüger, L. Wenger, B. Kübler, N. Herzen et H. Erman.

5.

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G. C.

Les institutions juridiques des Romains, par EDOUARD CUQ, professeur à la faculté de droit de l'université de Paris. Ouvrage couronné par l'Académie des sciences morales et politiques. Seconde édition entièrement refondue. Tome premier : L'ancien droit. In-8o de XXVIII et 296 pages. Paris, Plon-Nourrit & Cie, Chevalier-Marescq & Cie et F. Pichon, 1904.

On sait le légitime succès de la première édition des Institutions juridiques des Romains, dont le premier volume date de 1891 et le second, de 1902 (2). L'ouvrage fut en 1903 couronné par l'Institut (prix Le Dissez de Penanrun). Cependant, les onze années qui séparaient la publication des deux volumes, nuisaient quelque peu à l'harmonie d'ensemble de l'œuvre. En onze ans, l'histoire du droit progresse, surtout lorsque dans cet espace de temps se placent des événements aussi importants que la publication des papyrus grecs et latins d'Égypte et la découverte des lois de Hammourabi. Dès lors, il était désirable que le premier volume, consacré à l'ancien droit, fut revu et mis à jour; mais l'auteur ne s'est pas contenté de cela, et il nous livre aujourd'hui une nouvelle édition entiérement refondue, simplifiée dans la forme et revisée quant au fond. Le texte fournit uniquement un exposé simple et clair des principes; quant

() Voir: Recue, 1904, P 304.
2) Voir Reene, 1902, p. 583-5×5.

aux éclaircissements complémentaires, indication des questions accessoires, discussion des controverses, documents justificatifs et bibliographie spéciale, tout cela est rejeté dans les notes. Cette disposition nouvelle des matières produit le très heureux résultat de réduire de moitié l'étendue du volume. Ceci est un phénomène trop rare pour que nous ne le signalions pas avec insistance à l'attention des publicistes trop souvent la succession des éditions n'a d'autre effet que de provoquer une déplorable diffusion; voici que par exception il en est autrement et qu'une édition nouvelle se signale par la condensation de la matière: rendons-en grâce aux dieux et tâchons d'imiter ce salutaire exemple.

La nouvelle édition du beau livre de M. Cuq se signale aussi par une innovation très heureuse dans la division de la matière. Dans la première édition, l'étude de l'ancien droit était partagée en trois périodes, pour chacune desquelles la date fixe du commencement et de la fin correspondait à un événement notable emprunté à l'histoire des sources du droit. Ces trois périodes s'étendaient : 1° de la fondation de Rome à la loi des douzes tables; 2° de la loi des douze tables à la divulgation des archives pontificales, et 3° de la divulgation des archives pontificales aux premiers essais d'élaboration scientifique du droit. Or, semblable sectionnement trop nettement tranché présente l'inconvénient de ne point correspondre à la réalité des choses: les points d'intersection trop précis de ces diverses périodes ne marquent en aucune façon des transformations complètes du régime juridique, qui se seraient réalisées brusque. ment du jour au lendemain. L'évolution de l'ancien droit romain s'est accomplie lentement et régulièrement, sous l'action des facteurs politiques, économiques et sociaux. Aussi les tableaux tracés par l'historien du droit se rapprochent-ils davantage de la réalité, lorsque la ligne de démarcation des périodes n'est pas aussi nette et qu'elle correspond à une transformation de l'état social. M. Cuq, mieux pénétré de cette vérité, se contente aujourd'hui de diviser l'étude de l'ancien droit en deux sections la première, consacrée aux institutions primitives, et la seconde, à l'adaptation des institutions primitives aux besoins nouveaux de l'état social. G. C.

6.

Römische und antike Rechtsgeschichte. Leçon d'ouverture faite à l'université de Vienne le 26 octobre 1904, par LEOPOLD WENGER, professeur de droit romain. Brochure in-8° de 31 pages. Gratz, Leuschner & Lubensky, 1905.

Dans cette leçon d'ouverture, le jeune maître trace à grands traits son programme. Il montre surtout que, si l'étude dogmatique du droit romain a quelque peu perdu de son importance pratique immédiate, par la raison que ce droit a cessé d'être appliqué en Allemagne sous la forme

de l'usus modernus pan lectarum, par contre l'intérêt historique de l'étude du droit romain devient chaque jour plus intense, à raison des méthodes scientifiques nouvelles et de la divulgation de véritables trésors d'archéologie juridique, à laquelle nous assistons depuis quelques années. L'heureuse tendance qu'accuse ce programme n'étonnera pas les lecteurs de la Revue, qui connaissent les gages que donna déjà M. le professeur Wenger å la science de l'histoire du droit (1). Tout le monde se réjouira de voir passer en de telles mains le soin de perpétuer les saines traditions romanistes à l'université de Vienne.

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G. C.

7. Nature et antiquité des « Leges XII Tabularum ». Communication faite au congrès international des sciences historiques tenu à Rome en 1903, par CHARLES APPLETON, professeur à l'université de Lyon. Brochure in-8° de 17 pages. Rome, Tipografia della r. accademia dei lincei, 1904.

M. le professeur Appleton avait déjà fait entendre sa voix autorisée, dans la célèbre polémique au sujet de l'authenticité des XII Tables (2). Il va sans dire que, dans une brève communication faite au congrès de Rome, il ne songeait pas à exposer la controverse par le menu et à discuter en détail chacun des arguments invoqués en faveur de l'inauthenticité des XII Tables. L'objet de la notice de M. Appleton est beaucoup plus modeste c'est uniquement de montrer que, au milieu du VI° siècle de Rome, lorsque Sextus Elius Pætus Catus écrivait ses Tripertita, le texte appelé les XII Tables était bien un document officiel très ancien et non une compilation privée relativement récente. Est-il nécessaire d'ajouter que cette démonstration s'étaie sur une argumentation très serrée et particulièrement convaincante?

G. C.

8.

Deutsches Seehandelsrecht, par D' MARTIN LEO, avocat ȧ Hambourg. Un volume petit in-8' de x et 417 pages - Munich, J. Schweitzer, 1902.

Les dispositions qui constituent le droit maritime allemand sont le quatrième livre du code de commerce du 10 mai 1897 modifié par la loi du 2 juin 1902. Ce sont ces dispositions, auxquelles sont jointes quelques lois accessoires, qui font l'objet de la présente publication. Chaque article est suivi d'une succincte notice constituée surtout de renvois à d'autres textes législatifs et aux solutions consacrées par la pratique

(1) Voir notamment Revue, 1902, p. 225; 1903, p. 196.

(2) Voir Revue, 1903, p. 310.

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