Œuvres complètes de m. le vicomte de Chateaubriand: Génie du christianisme

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Popular passages

Page 125 - Où me cacher? Fuyons dans la nuit infernale. Mais que dis-je? mon père y tient l'urne fatale. Le sort, dit-on, l'a mise en ses sévères mains. Minos juge aux enfers tous les pâles humains. Ah ! combien frémira son ombre épouvantée , Lorsqu'il verra sa fille à ses yeux présentée , Contrainte d'avouer tant de forfaits divers , Et des crimes peut-être inconnus aux enfers ! Que diras-tu, mon père, à ce spectacle horrible?
Page 77 - Des dieux que nous servons connais la différence: Les tiens t'ont commandé le meurtre et la vengeance; Et le mien, quand ton bras vient de m'assassiner, M'ordonne de te plaindre et de te pardonner.
Page 383 - De même qu'on voit un grand fleuve qui retient encore, coulant dans la plaine, cette force violente et impétueuse qu'il avait acquise aux montagnes d'où il tire son origine; ainsi cette vertu céleste qui est contenue dans les écrits de saint Paul, même dans cette simplicité de style , conserve toute la vigueur qu'elle apporte du ciel d'où elle descend.
Page 155 - Seigneur, de vos bontés il faut que je l'obtienne, Elle a trop de vertus pour n'être pas Chrétienne, Avec trop de mérite il vous plut la former, Pour ne vous pas connaître, et ne vous pas aimer, Pour vivre des Enfers esclave infortunée, Et sous leur triste joug mourir, comme elle est née.
Page 125 - Et des crimes peut-être inconnus aux enfers! Que diras-tu, mon père, à ce spectacle horrible? Je crois voir de ta main tomber l'urne terrible ; Je crois te voir, cherchant un supplice nouveau, Toi-même de ton sang devenir le bourreau. Pardonne. Un dieu cruel a perdu ta famille: Reconnois sa vengeance aux fureurs de ta fille. Hélas! du crime affreux dont la honte me suit Jamais mon triste cœur n'a recueilli le fruit: Jusqu'au dernier soupir de malheurs poursuivie.
Page 127 - Le pays des chimères est en ce monde le seul digne d'être habité ; et tel est le néant des choses humaines, qu'hors * l'Être existant par luimême , il n'ya rien de beau que ce qui n'est pas.
Page 155 - Tout beau, Pauline : il entend vos paroles ; Et ce n'est pas un Dieu comme vos dieux frivoles, Insensibles et sourds, impuissants, mutilés, De bois, de marbre, ou d'or, comme vous les voulez...
Page 156 - POLYEUCTE. C'est en vain qu'on se met en défense : Ce Dieu touche les cœurs lorsque moins on y pense. Ce bienheureux moment n'est pas encor venu ; II viendra, mais le temps ne m'en est pas connu.
Page 382 - Il poussera encore plus loin ses conquêtes ; il abattra aux pieds du Sauveur la majesté des faisceaux romains, en la personne d'un proconsul, et il fera trembler dans leurs tribunaux les juges devant lesquels on le cite. Rome même entendra sa voix ; et un jour cette ville maîtresse se tiendra bien plus honorée d'une lettre du style de Paul adressée à ses citoyens, que de tant de fameuses harangues qu'elle a entendues de son Cicéron.
Page 172 - Il ya dans l'homme un instinct qui le met en rapport avec les scènes de la nature. Eh! qui n'a passé des heures entières assis, sur le rivage d'un fleuve, à voir s'écouler les ondes ! Qui ne s'est plu, au bord de la mer, à regarder blanchir l'écueil...

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