Toujours un sort favorable S'attache dans les combats; Et toujours avec la gloire Mars amenant la victoire Vole, et le suit à grands pas.
Grands défenseurs de l'Espagne, Montrez-vous, il en est temps. Courage! vers la Méhagne
Voilà vos drapeaux flottants. Jamais ses ondes craintives N'ont vu sur leurs faibles rives Tant de guerriers s'amasser. Courez donc : qui vous retardle? Tout l'univers vous regarde : N'osez-vous la traverser?
Loin de fermer le passage A vos nombreux bataillons, Luxembourg a du rivage Reculé ses pavillons.
Quoi! leur seul aspect vous glace! Où sont ces chefs pleins d'audace, Jadis si prompts à marcher, Qui devaient, de la Tamise Et de la Drave 2 soumise Jusqu'à Paris nous chercher?
Cependant l'effroi redouble Sur les remparts de Namur : Son gouverneur, qui se trouble, S'enfuit sous son dernier mur. Déjà jusques à ses portes Je vois monter nos cohortes, La flamme et le fer en main,
Et sur les monceaux de piques,
Rivière près de Namur. (BOIL.)
a Rivière qui passe à Belgrade, en Hongrie. (BOIL.)
De corps morts, de rocs, de briques, S'ouvrir un large chemin.
C'en est fait je viens d'entendre Sur ces rochers éperdus
Battre un signal pour se rendre. Le feu cesse : ils sont rendus. Dépouillez votre arrogance, Fiers ennemis de la France; Et, désormais gracieux, Allez à Liége, à Bruxelles, Porter les humbles nouvelles De Namur pris à vos yeux.
Pour moi, que Phébus anime De ses transports les plus doux, Rempli de ce dieu sublime, Je vais, plus hardi que vous, Montrer que, sur le Parnasse, Des bois fréquentés d'Horace Ma muse dans son déclin Sait encor les avenues,
Et des sources inconnues
A l'auteur du Saint-Paulin'.
SUR UN BRUIT QUI COURUT, EN 1656, QUE CROMWELL
ET LES ANGLAIS ALLAIENT FAIRE LA GUERRE A LA FRANCE2.
Quoi! ce peuple aveugle en son crime, Qui, prenant son roi pour victime,
Fit du trône un théâtre affreux,
Pense-t-il que le ciel,
* Je n'avais que dix-huit ans quand je fis cette ode; mais je l'ai raccommodée,
D'un si funeste sacrifice, N'a pour lui ni foudres ni feux?
Déjà sa flotte à pleines voiles, Malgré les vents et les étoiles, Veut maîtriser tout l'univers, Et croit que l'Europe étonnée A son audace forcenée Va céder l'empire des mers.
Arme-toi, France; prends la foudre : C'est à toi de réduire en poudre Ces sanglants ennemis des lois. Suis la victoire qui t'appelle, Et va sur ce peuple rebelle Venger la querelle des rois.
Jadis on vit ces parricides, Aidés de nos soldats perfides, Chez nous, au comble de l'orgueil1, Briser tes plus fortes murailles, Et, par le gain de vingt batailles Mettre tous tes peuples en deuil.
Mais bientôt le ciel en colère, Par la main d'une humble bergère2 Renversant tous leurs bataillons, Borna leurs succès et nos peines;
Et leurs corps, pourris dans nos plaines, N'ont fait qu'engraisser nos sillons.
• Pendant le règne de l'infortuné Charles VI.
Tout me fait peine, Et depuis un jour
Je crois, Climène, Que j'ai de l'amour. Cette nouvelle
Vous met en courroux : Tout beau, cruelle;
Ce n'est pas pour vous.
A une demoiselle'.
Pensant à notre mariage,
Nous nous trompions très-lourdement : Vous me croyiez fort opulent,
Et je vous croyais sage.
Sur une personne fort connue.
De six amants contents et non jaloux, Qui tour à tour servaient madame Claude, Le moins volage était Jean, son époux.
Un jour pourtant, d'humeur un peu trop chaude, Serrait de près sa servante aux yeux doux, Lorsqu'un des six lui dit : Que faites-vous? Le jeu n'est sûr avec cette ribaude.
Ah! voulez-vous, Jean-Jean, nous gâter tous?
Sur Gilles Boileau, frère aîné de l'auteur.
De mon frère, il est vrai, les écrits sont vantés;
⚫ Cette épigramme et l'anecdote qui l'a fait naître sont tirées d'une lettre de Desforges-Maillard au président Bonhier, insérée dans les Amusements du cœur et de l'esprit, tome XI, p. 550.
Il a cent belles qualités :
Mais il n'a point pour moi d'affection sincère En lui je trouve un excellent auteur, Un poëte agréable, un très-bon orateur : Mais je n'y trouve point de frère.
Dans le Palais, hier, Bilain Voulait gager contre Ménage Qu'il était faux que Saint-Sorlin Contre Arnauld eût fait un ouvrage. Il en a fait, j'en sais le temps, Dit un des plus fameux libraires. Attendez... C'est depuis vingt ans. On en tira cent exemplaires. — C'est beaucoup, dis-je en m'approchant, La pièce n'est pas si publique. - Il faut compter, dit le marchand :
Tout est encor dans ma boutique.
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