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sent ensuite sur le pont provisoire, qui doit être assez construction, soumise à de sérieuses études, a subi de long pour contenir tout le convoi.

Parmi les wagons de terrassement, les uns sont disposés de manière à verser les terres à la tête du remblai, et å former ainsi le noyau du remblai. Les autres wagons versent, au contraire, les déblais par côté et servent à établir les faces du remblai.

Outre les wagons dont nous venons de parler et dont la

nombreux perfectionnements, on emploie encore de petits wagons de terrassement ou wagonnels, qui remplacent avantageusement les brouettes pour des travaux de quelque importance. Ces wagonnets roulent sur de petites voies provisoires construites avec des bandes de fer méplates posées sur champ.

Les travaux de terrassement paraissent fort simples au

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FIG. 4. Coupe d'une tranchée dans un terrain marneux desséché au moyen de tubes de drainage, avec collecteurs.

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FIG. 5.-Coupe en travers d'une tranchée dans l'argile et le sable, assainie au moyen d'une pierrée en amont.

peu

premier aspect, et l'ingénieur qui réussit bien dans ce | Voussy et de Champigneulle (ligne de Strasbourg). genre n'a "de mérite au yeux du public. Ce fort que pendant ces travaux présentent quelquefois de telles difficultés que, pour les vaincre, on est obligé d'employer toutes les ressources de l'art moderne. Certains tracés ont même été abandonnés complétement, après de fortes dépenses, parce qu'il était impossible d'arrêter les mouvements du terrain; nous citerons surtout les tracés primitifs des tranchées d'Ablon (ligne d'Orléans), de

Dans certaines localités, le sol, qui paraît d'abord absolument fixe, s'affaisse très-sensiblement quand il est chargé de l'énorme masse d'un remblai. C'est ainsi que le remblai de la Meauce, près Provins (ligne de Mulhouse), qui a été formé de cinq cent mille mètres cubes de déblais, a pénétré d'une profondeur de cinq mètres dans le sol; de sorte que la masse enfouie dans la terre n'est pas moindre que deux cent mille mètres cubes!

Pour éviter cet inconvénient, on augmente la largeur de la base du remblai de manière à diminuer la charge sur chaque point en répartissant la charge totale sur un grand nombre de points.

Il arrive assez souvent que le sol est formé de couches perméables de sable ou de roches en petits fragments alternant avec des couches d'argile imperméables. Les eaux de pluie, filtrant à travers les premières, viennent détremper la surface de l'argile et la rendent glissante et onetueuse comme du savon. Il est bien rare que cette surface soit horizontale; elle présente une inclinaison prononcée, dans un sens ou dans l'autre, et les couches supérieures glissent avec une grande facilité sur ce plan incliné.

Telle est la cause de nombreux éboulements qui ont eu lieu dans des tranchées ou même dans des remblais construits avec des terres argileuses.

Les terres de cette espèce sont d'ailleurs sujettes à de grandes variations de volume, suivant qu'elles sont plus ou moins sèches; ces variations suffisent quelquefois pour déterminer des éboulements, qu'on a pu combattre en recouvrant les faces des tranchées d'une épaisse couche de bonne terre fortement pilonnée. Les couches d'argile, n'ayant plus accès à l'air libre, conservent alors des dimensions à peu près constantes.

Contre les accidents dus au glissement sur les couches argileuses, on a presque toujours employé avec succès un drainage bien établi, soit avec des tuyaux, soit avec des fossés remplis de cailloux bien lavés. Le drainage sert aussi à fixer des terres sablonneuses ou marneuses sujettes à être délayées par les eaux. Mais, pour certains terrains très-mous, on est obligé de recourir à des revêtements en pierres sèches pour soutenir les talus des tranchées. Ces deux espèces de travaux sont représentées dans les figures précédentes.

Un exemple remarquable à citer est celui du remblai du Val-Fleury, prés Meudon (chemin de fer de Versailles, rive gauche). Le sol est formé d'une couche sablonneuse pénétrée d'eau reposant sur un banc d'argile.

Il était tellement difficile d'asseoir un remblai solidement sur un tel fond, qu'on y avait d'abord renoncé et qu'on avait remplacé le remblai par des estacades de charpente qui ont supporté la voie pendant sept ans.

Mais, au bout de ce temps, les estacades ne présentant plus une solidité suffisante, il a fallu construire un remblai, malgré toutes les difficultés. On y est parvenu en desséchant la couche sablonneuse aquifère au moyen de deux rangs de pierrées verticales espacées de dix mètres, qui descendent jusqu'au niveau de la craie absorbante, couche perméable située au-dessous de l'argile. Un grand puisard creusé dans la craie absorbe complétement les eaux des pierrées qui viennent s'y réunir.

La couche d'argile étant préservée de l'action des eaux, les couches supérieures ne glissent plus à la surface de cette couche et le remblai ne subit plus aucun déplacement.

Citons encore le remblai de Sèvres, sur la même ligne, qui éprouvait des mouvements tels qu'il a fallu le maintenir avec des plateaux de chêne enfoncés verticalement sur chacune des faces du remblai, et réunis par des boulons de fer traversant toute la masse du remblai à deux mètres au-dessous du niveau de la voie. C'est ainsi qu'on s'oppose à l'écartement de deux murs au moyen de tirants de fer terminés par des S appliquées à la surface des

murs.

On a consolidé ce remblai définitivement en établissant des pierrées d'un côté pour dessécher le terrain et fonçant de l'autre côté un rang de pieux avec palplanches pour soutenir les terres.

Quand les travaux de terrassement sont terminés, il faut encore ensabler la voie ferrée, c'est-à-dire poser le ballast, sur lequel doit être établie la voie définitive.

C'est encore la voie provisoire, avec les wagons de terrassement, qui sert au transport des sables ou pierres cassées employées pour former le ballast. Les traverses, les rails, coussinets et coins, arrivent aussi par cette même voie et sont déposés tout le long de la voie définitive.

Il est absolument nécessaire de poser la voie sur le ballast et non sur la terre, qui éprouverait constamment des tassements capables de faire dérailler les trains. La suite à une autre livraison.

HABITUDES ET TRANSMISSIONS HÉRÉDITAIRES. L'habitude imprime aux organes une certaine aptitude qui devient instinctive et peut alors être transmise héréditairement. Les petits des animaux éduqués sont plus propres à l'être à leur tour que les petits des animaux non domestiques. L'enfant de l'Européen apprend et conçoit plus aisément que le jeune sauvage, même confié, dès son jeune âge, à des personnes civilisées. La transmission par voie héréditaire de certaines facultés acquises, aussi bien que celle de certaines imperfections non congéniales chez les parents, est un fait actuellement établi. L'habitude peut donc donner naissance à l'instinct, et cela est ressorti depuis longtemps pour l'homme de ses observations journalières, comme le montre l'adage connu : « L'habitude est une seconde nature. »

On doit ainsi admettre que l'habitude confine à l'instinct, que l'instinct peut n'être qu'une habitude transmise par la génération. Et, en effet, les passions, les peuchants, les goûts, qui sont des motifs déterminants des actes instinctifs de l'homme, se transmettent également par voie d'hérédité.

Au moral, il n'y a de transmissibles que les défauts ou les qualités qui tiennent à la constitution psychique essentielle des parents; mais quelques-unes de ces qualités ou de ces défauts peuvent avoir été acquis: l'habitude, autrement dit le long exercice, les a alors transformés en instincts, et c'est à ce titre qu'ils deviennent transmissibles. Entre les facultés intellectuelles ou morales transmissibles, la mémoire, le sens musical, le courage, la douceur, figurent certainement au premier rang. (')

LA TOUR D'ANSOUHAITE (DÉPARTEMENT DE LA GIRONDE). Cette tour, située dans la paroisse de Moulon, canton de Brannes, a environ vingt mètres de long sur dix de large. Ses murs ont un peu plus d'un mètre d'épaisseur. Elle se compose d'un rez-de-chaussée et de deux étages. Le rez-de-chaussée n'a d'ouverture que la porte ogivale et de petits jours percés à une grande hauteur au-dessus du sol et ne donnant qu'une très-faible lumière. Au milieu de la chambre s'élève un pilier carré de pierre muni de consoles pour appuyer les poutres des planchers qui séparent les étages. Ce pilier était utile pour supporter la charpente et les poutres et solives des planchers, dont, sans cet appui, la portée cût été trop grande. Des corbeaux semblables et très-rapprochés, sortant des parois, servaient au même usage.

Le premier étage est éclairé par de belles fenêtres ogivales, géminées et subtrilobées, munies de bancs dans leurs embrasures. Des meurtrières plongeantes garnissent les parois de cet étage et pouvaient défendre le pied des

(') Alfred Maury, Du sommeil et des réves.

murs. Au second sont placés l'évier, la cheminée et tout ce qui est nécessaire à une habitation. Les fenêtres y sont semblables à celles du premier étage. Là aussi était la cage du moucharabys qui protégeait la porte du rez-dechaussée. Sur les murs est un chemin de ronde garni de mâchecoulis. Le parapet des créneaux n'existe plus. On montait dans les différents étages par des escaliers en bois placés à l'intérieur.

Plus tard, une bâtisse a été appuyée contre un des côtés de la tour et une porte de communication a été percée dans le mur.

Aucun fossé ne protége cette forteresse.

Il semblerait, d'après cette description, que le rez-dechaussée a dû servir de magasin, de chai (cellier à vin); que le premier étage et le chemin de ronde étaient destinés à la défense, et le second à l'habitation. Ce n'est donc qu'une tour, un simple donjon, une

maison forte. Ce dernier mot se rencontre dans les actes de la fin du treizième siècle et du commencement du quatorzième.

Vers cette époque, les rois d'Angleterre accordaient trèssouvent, à certains personnages, soit seigneurs, soit bourgeois des diverses villes de la province, la permission de construire une maison forte dans telle ou telle paroisse : licentia construendi domum fortem infra parochiam, etc. Beaucoup de ces maisons sont encore debout dans le département de la Gironde, et se composaient primitivement d'une simple tour barlongue à un ou deux étages; mais toutes ou presque toutes sont protégées par de larges et profonds fossés, qui n'enveloppent pas seulement la tour, mais avec elle un espace assez grand pour former une basse-cour et des bâtiments de dépendances. On trouve de ces tours dans les plaines et les coteaux. M. Léo Drouyn a remarqué à peu près partout que la tour a été bâtie iso

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lément et sans aucunes dépendances: celles-ci sont toujours plus modernes, quelques-unes sont presque contemporaines de la tour. Il est probable que ces dépendances étaient primitivement en bois.

Lorsqu'un particulier obtenait la permission de construire sur ses terres une maison forte, il s'empressait de la bâtir et d'entourer de fossés une certaine quantité de terrain près de la tour, afin d'y construire plus tard une forteresse complète, si cela lui convenait, sans avoir besoin d'une nouvelle autorisation (').

On lit dans le Catalogue des rôles gascons, page 45, qu'en 1313-14, Raymond de Gresignac obtint d'Édouard II la permission de fortifier et de créneler sa maison de Moulon Pro Reymundo de Grinsinak de manso suo de Molon firmando et de kernellando muro de petra et calce. Teste rege apud novum monasterium 29 maii. () M. Léo Drouyn se propose de développer cette opinion, avec preuves à l'appui, dans sa Guyenne militaire.

Comme tous les caractères architectoniques de cette tour indiquent bien cette époque, il est permis de supposer qu'elle est l'œuvre de Raymond de Gresignac. Il y a bien, à Moulon, une autre forteresse appelée la Motte; mais elle n'a jamais eu de constructions en pierre; elle est antérieure au onzième siècle ('). La manse de Moulon doit être la tour d'Ansouhaite. En 1430-31, la garde de diverses baronnies, terres et domaines, parmi lesquels on trouve Moulon, fut confiée au duc de Gloucester. Deux ans plus tard, ces seigneuries lui furent données en toute propriété. Cette concession fut de nouveau confirmée en 1439-40. Enfin, en 1451-52, la justice haute et basse des deux paroisses de Moulon et de Nérijean fut cédée à Godefroy Shorthoise, chevalier (2). Au moment de la révolution, la tour d'Ansouhaite appartenait à un couvent de Bordeaux; maintenant, elle est habitée par des paysans. (1) Guyenne militaire, Introduction. (*) Catalogue des rôles gascons.

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Eclipse! aucun nom n'est plus illustre dans l'histoire | modéré, à un marchand de Smithfield, nommé Wilderhippique de l'Angleterre. Si les chevaux anglais étaient man, qui le fit conduire dans les environs d'Epsom. doués de mémoire, ils seraient aussi fiers d'Eclipse que les Macédoniens l'étaient d'Alexandre, ou les Romains de César. Le récit des victoires d'Eclipse les ferait hennir d'orgueil, comme il fait palpiter les cœurs de tous les sportsmen et de tous les jockeys d'outre-Manche.

Éclipse était alezan. Il est né le 5 avril 1764, à Ewell, dans les écuries du duc de Cumberland, à l'heure même d'une éclipse de soleil qui est presque aussi célèbre que lui. Sa mère était Spiletta, descendant du célèbre étalon Godolphin Arabian par Regulus; son père était Marska, descendant de Bartlett-Childer par Squirt.

L'enfance d'Eclipse ne laissa rien pressentir de sa gloire future. S. A. le duc de Cumberland et ses écuyers n'avaient même conçu qu'une fort médiocre estime des aptitudes du poulain de Spiletta. On lui reprochait d'avoir l'encolure lourde, le système musculaire trop développé, d'être trop membru pour sa taille, de manquer de distinction, d'annoncer des dispositions réfractaires, et enfin on remarquait avec peine qu'il portait une balzane postérieure passablement haut chaussée ('). Quelle déception! Était-il bien possible que ce fut là le petit-fils de Godolphin et de Childer!

Chaque année, le duc faisait vendre un certain nombre de ses chevaux. Une année vint où Eclipse, dédaigné, incompris, fut mis aux enchères et adjugé, pour un prix fort

(*) Balzane, marque blanche aux pieds des chevaux. TOME XXX.- JANVIER 1862.

Eclipse grandit au milieu de ces campagnes, dit un de ses historiens ('); ses formes se développèrent; les défectuosités qui avaient motivé sa réforme s'effacèrent progressivement sous l'œil vigilant de son maître. Il gagnait chaque jour en beauté, et des qualités surprenantes de force, de vitesse, se révélaient en lui. Wilderman se félicitait de son acquisition, et il se serait livré sans réserve aux espérances les plus dorées, si les dispositions réfractaires que ce jeune cheval avait montrées chez le duc de Cumberland, loin de s'amender, n'étaient devenues plus sensibles avec le temps. A l'âge de deux ans, Eclipse se laissait difficilement approcher du cavalier; il se défendait, se cabrait, et ne prenait son essor qu'après de longues hésitations. Cette fougue, ce regimbement n'avait rien de régulier; c'était fantastique, imprévu. Au moment où l'on comptait sur sa docilité, il refusait d'obéir. »

A trois ans, Eclipse était tout à fait ingouvernable. Il faisait le désespoir des gens d'écurie. Wilderman commençait à se repentir de son marché. A quoi bon les qualités les plus brillantes d'un cheval, si l'on ne peut le diriger å volonté sur le turf?

Vers ce temps, un amateur bien connu, le capitaine O'Kelly, avait à son service un Irlandais nommé Sullivan, qui passait pour posséder le secret de dompter à la minute les chevaux les plus fougueux et les plus rebelles.

(') Eugène Chapus, Journal des chasseurs, 1845.

M. Wilderman obtint du capitaine que Sullivan essayerait son pouvoir sur Eclipse. Si l'expérience réussissait, le capitaine devait devenir propriétaire pour moitié du fils de Marska, le jour où il courrait pour la première fois.

Le succès de Sullivan fut aussi prompt que merveilleux. Éclipse, grâce à lui doux et docile, l'emporta bientôt sur tous ses concurrents dans les courses d'essai.

A sa cinquième année, M. Wilderman le fit inscrire pour le prix des « nobles et des gentlemen. »

Le 3 mai 1769, Eclipse fit son début sur l'hippodrome d'Epsom, qui était, dès ce temps, le plus célèbre de l'Angleterre.

Il était monté par le jockey Whiting.

Ses concurrents étaient Cower, Chance, Social et

Plume.

Dès qu'il entra dans la lice, Éclipse excita l'admiration de tous les spectateurs. Les paris se firent sur-le-champ pour lui dans la proportion de quatre contre un.

Voici le portrait qu'on a fait d'Eclipse tel qu'il apparut dans cette journée :

<«< Ses épaules ouvertes, ses hanches indiquées étaient prodigieuses dans leur apparence de force, tandis que par la légèreté de ses jambes et de ses pieds il semblait à peine tenir au sol. Son cou, par son inflexion, rappelait celui du cygne; sa tête était moyenne et haute, ses naseaux étaient dilatés et plissés, les yeux à fleur de tête, le garrot sec et élevé, ses jarrets larges, ses flancs calmes, ses sabots arrondis; sa robe était alezan, mais d'une teinte rougeâtre très-rapprochée de la couleur brique, alezan cerise; ses crins, d'une finesse exquise, étaient tressés en huit nattes également espacées. Tout le réseau veineux et l'expression musculaire se lisaient sous la transparence soyeuse de sa peau. »>

La distance à parcourir était de quatre milles en partie liée. A peine lancé, Éclipse, en quatre bonds, franchit cent pieds. En quatre minutes il était au but. Sa victoire fut aussi facile à la seconde manche.

Suivant sa promesse, Wilderman céda la moitié de la propriété d'Eclipse au capitaine O'Kelly.

Pendant cette année 1769, Éclipse remporta huit autres prix.

Le 17 avril 1770, il gagna le prix du roi à New-Market, contre Bucephalos, qui jusque-là n'avait jamais été battu dans aucune course.

Il s'éleva dès lors des jalousies terribles contre lui. Des jockeys laissèrent échapper des menaces de mort. Wilderman s'effraya et céda la propriété entière d'Éclipse au capitaine, qui, grâce à tous les prix remportés dans la suite par Eclipse, aux paris, et surtout aux profits de la reproduction, acquit une fortune de plus de 200 000 livres (cinq millions).

Allez saluer ma mère bien-aimée; allez saluer ma fiancée.

Dites-lui que si elle veut, elle se marie. Dites-lui que si elle veut, elle se mette en deuil.

Car je me suis marié dans l'Anatolie; je me suis marié avec une sorcière.

Elle empêche les navires de marcher. Elle a jeté un sort sur mon cheval, et je ne peux plus le seller.

Mon épée ne tient plus à mon côté, et ma plume se refuse à écrire.

Tout homme, à ce titre seul qu'il est homme, a droit à la justice, à la sympathie et à la liberté (1). Cette idée a sa source dans l'Evangile; c'est Jésus-Christ qui l'a fait entrer dans le cœur humain, pour passer de là dans l'état social. GUIZOT, Nos mécomptes et nos espérances.

UNE VISITE AUX HALLES CENTRALES. En arrivant devant les Halles nouvelles nous avons voulu nous rappeler les Halles d'il y a quelques années. Il nous a semblé que nous étions dans un pays inconnu. Nous avons cherché en vain ce marché des Innocents, si tumultueux, si étrange et si pittoresque dans son désordre, avec sa population de marchands et d'acheteurs, avec sa fourmilière de vivants s'agitant à donner le vertige sur la fourmilière des morts. De vieux abris mal disposés, quelques bâtiments incommodes, des rues étroites, des maisons délabrées et insalubres, un périmètre irrégulier où, pendant quelques heures du jour, venaient affluer les petits marchands et les consommateurs, des voies publiques envahies par les détaillantes au préjudice de la circulation et des propriétés riveraines tel était l'aspect que présentait, il y a deux ou trois ans à peine, le carreau des Halles, ce grand centre d'approvisionnement, d'où se répandait chaque jour par mille artères la subsistance de plus d'un million d'habitants. Au milieu d'un concours si nombreux d'individus rassemblés sur des espaces insuffisants, et ayant, la plupart, des intérêts opposés, ce n'était qu'avec des ordonnances et des règlements de police sévères et restrictifs qu'on pouvait parvenir à éviter les encombrements et les dangers inséparables des arrivages de nuit, à exercer une surveillance active sur le poids et la qualité de la marchandise vendue, et à faire exécuter les mesures de nettoiement et de salubrité si impérieusement réclamées par un établissement de cette nature. Les Halles étaient donc un Paris à part dans le Paris de tous les temps, avec une

En 1789, Éclipse mourut, âgé de vingt-six ans, à Whit-physionomie originale et un peu sauvage, qui leur allait church, dans le comté de Hertford.

Jamais on ne s'était servi de cravache, d'éperons ou de paroles pour exciter sa course. On assure même qu'on n'a jamais connu toute sa vitesse, parce qu'il n'avait pas besoin de la produire tout entière pour distancer ses ri

vaux.

La liste de ses descendants occuperait deux de nos colonnes. Quatre cents d'entre eux ont remporté huit cent cinquante-deux prix tandis qu'il existait encore.

LA SORCIÈRE.

CHANT GREC (ASIE MINEURE).

Si vous passez dans mon pays, j'ai un pommier dans ma cour; allez vous reposer à son ombre,

sans doute très-bien autrefois, mais qui contrastait trop avec nos mœurs actuelles pour ne pas tendre à s'effacer de jour en jour devant les progrès de la civilisation, comme les ténèbres devant les clartés du soleil. A époque nouvelle, besoins nouveaux; à besoins nouveaux, monuments nouveaux. Le marché des Innocents était un anachronisme. On s'en plaignait déjà à la fin du dix-huitième siècle, témoin ce passage du Tableau de Paris, de Mercier : « Les Halles de Paris sont malpropres, dégoûtantes; c'est un chaos où toutes les denrées sont entassées pêle-mêle; quelques hangars ne mettent pas les provisions des citoyens à l'abri des intempéries des saisons. Quand il pleut, l'eau des toits tombe ou dégoutte dans les paniers où sont les œufs, les légumes, les fruits, le beurre, etc. Les en(') « Droit à la justice » ou égalité devant la loi, « sympathie » ou fraternité.

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