Lessing et l'antiquité: étude sur l'hellénisme et la critique dogmatique en Allemagne au XVIIIe siècle, Volume 1 |
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Popular passages
Page 152 - Poétique plus que la critique française ne l'avait fait en plus de cent années (1). Entre les traductions de Corneille et de Dacier et celle de Lessing les différences paraissent légères, mais ne sont pas aussi légères qu'on le croit. C'était, en réalité, une manière toute nouvelle de comprendre Aristote. Corneille traduit : « La tragédie est l'imitation de quelque action sérieuse... employant la terreur et la pitié pour purger les passions. » Lessing traduit : « La tragédie est...
Page 197 - La comédie prétend corriger par le rire, mais non par la dérision, et elle ne prétend pas corriger précisément les travers dont elle fait rire, ni seulement les personnes chez qui se trouvent ces travers risibles. Sa véritable utilité, son utilité générale, réside dans le rire même, dans l'exercice qu'elle donne...
Page 172 - Il faut donc trouver une bonté compatible avec ces sortes de mœurs; et s'il m'est permis de dire mes conjectures sur ce qu'Aristote nous demande par là, je crois que c'est le caractère brillant et élevé d'une habitude vertueuse ou criminelle, selon qu'elle est propre et convenable à la personne qu'on introduit.
Page 176 - Les noms de princes et de héros peuvent donner à une pièce de théâtre une certaine pompe et une certaine majesté; mais ils n'ajoutent rien à l'émotion. Ce qui fait naturellement la plus forte impression dans notre âme, c'est le malheur de ceux dont la condition se rapproche le plus de la nôtre; et si les rois nous inspirent de la sympathie, c'est comme hommes, et non comme rois. Si leur rang accroît l'importance de leurs infortunes, il n'accroît pas notre intérêt. Il est possible que...
Page 177 - Que ce ne sont plus, à proprement parler, les caractères qu'il faut mettre sur la scène, mais les conditions. Jusqu'à présent, dans la comédie, le caractère a été l'objet principal, et la condition n'a été que l'accessoire; il faut que la condition devienne aujourd'hui l'objet principal, et que le caractère ne soit que l'accessoire.
Page 162 - Aristote, comparant la durée de la tragédie à celle de l'épopée, dit simplement que la tragédie s'efforce le plus possible de se renfermer dans une révolution du soleil , ou , du moins , de dépasser peu ces limites , tandis que l'épopée embrasse un temps indéfini, quoique, ajoute-t-il , dans le principe la tragédie eût la même liberté.
Page 165 - Car la tragédie n'est pas une histoire en dialogue ; l'histoire n'est pour la tragédie qu'un répertoire de noms auxquels nous avons coutume d'attacher certains caractères. Le poète trouve-t-il dans l'histoire beaucoup de circonstances avantageuses pour orner et individualiser son sujet ? Bien, qu'il en profite ! Mais qu'on ne lui en fasse pas un mérite, ni du contraire un reproche 1 . Aristote divise les fables en deux catégories : en fables simples et en fables complexes.
Page 70 - J'honore le rythme comme la rime, sans eux il n'est pas de poésie ; mais ce qui exerce proprement une action essentielle et profonde, ce qui véritablement développe et cultive, c'est ce qui reste du poète quand il est traduit en prose : alors subsiste, dans son entière pureté, le fonds, qu'un dehors éclatant sait souvent nous figurer lorsqu'il manque, et nous cache lorsqu'il existe.
Page 146 - ... et de gouverner leur attention selon leur bon plaisir. Cette faculté, nous l'exerçons à tous les moments de la vie; sans elle, il n'y aurait pas pour nous de vie possible; nous serions successivement la proie de l'impression présente; nous rêverions sans cesse et sans savoir que nous rêvons. Le propre de l'art est de nous aider à introduire cette division dans le domaine du beau, et à fixer notre attention. L'art isole en fait tout ce que notre esprit isole ou désire pouvoir isoler dans...
Page 127 - Qu'entend-on enfin par le mélange des genres ? Qu'on les sépare aussi exactement que possible dans les traités dogmatiques, à la bonne heure ; mais quand un homme de génie, dans des vues plus hautes, en fait entrer plusieurs dans un seul et même ouvrage, il faut oublier le livre dogmatique, voir seulement si l'auteur a réalisé son dessein.