De quoi faire à Margot pour sa fête un bouquet; Fit qu'au seigneur du bourg notre homme se plaignit. Les pierres, les bâtons y perdent leur crédit : La partie ainsi faite, il vient avec ses gens. [mine. L'embarras des chasseurs succède au déjeuné. Les trompes et les cors font un tel tintamarre 1 Goulée. Grosse bouchée, de gula, gosier, comme on dit bouchée, de bouche. Dans la vieille langue romane, les mots gole, golle, gollée, signifient bouche, gueule, gosier. 2 Les pierres, etc. Idée originale. 3 Miraut. Nom de chien, dérivé du verbe mirer, terme de chasse, qui signifie viser, examiner avec attention. On se rue en cuisine. RABELAIS dit de Gargantua : « Il se ruoit en cuisine. » (Liv. I, ch. ix, et IV, ch. x.) Le pis fut que l'on mit en piteux équipage Adieu de quoi mettre au potage. 2 Le lièvre étoit gité dessous un maître chou. Par ordre du seigneur; car il eût été mal Petits princes, videz vos débats entre vous: 1 Adieu planches, carreaux, etc. V. infrà, la Laitière et le Pot au lait (VII, 8). 2 Gité, couché. 3 Jeux de prince. « Encore y a-t-il une autre sorte de cruauté, à savoir celle qui s'exerce plus de gayté de cœur que par vengeance, à quoi les grands seigneurs s'adonnent plustost que les hommes de basse condition, dont est venu le proverbe Ce sont jeux de princes, ils plaisent à ceux qui les font.» (H. ESTIENNE, Apol. pour Hérodote, t. II, p. 474.) 4 Petits princes, etc. Nous rencontrons encore ici, comme dans la fable les Membres et l'Estomac (suprà, III, p. 103 et s.), une frappante actualité politique. Après avoir fait la leçon aux peuples, il est impossible de la faire plus agréablement aux rois, et surtout à ceux qui, dans les affaires de leur royaume, appellent l'intervention de leurs voisins. (Louandre.) FABLE III. L'Ane et le petit Chien. Cff. Ésope, f. 293, 216. Ne forçons point notre talent '; 2 C'est un point qu'il leur faut laisser, Et ne pas ressembler à l'âne de la fable, Qui, pour se rendre plus aimable, Et plus cher à son maître, alla le caresser. Comment! disoit-il en son âme, Ce chien, parce qu'il est mignon, 1 Ne forçons point, etc. Tu nihil invitá dices faciesve Minerva. (HOR., de Arte poet. liber, v. 385). 2 Peu de gens, etc. Autre réminiscence de l'antiquité : Jupiter, etc. Pauci quos æquus amavit (VIRG., En., VI, 129.) 3 Infus: se dit des connaissances ou des vertus que l'on possède sans avoir travaillé à les acquérir. 4 Mignon, délicat, joli, gentil. Dans la vieille langue 'romane, on disait mignot, mion, avec la même acception. En bas breton existe aussi le mot mignon. L'origine en est dou 1 Vivra de pair à compagnon S'il en faut faire autant afin que l'on me flatte, Dans cette admirable pensée, Voyant son maître en joie, il s'en vient lourdement, La lui porte au menton fort amoureusement, teuse les uns le rattachent au latin minimus; les autres à l'espagnol mi ninno, c'est-à-dire mî puer; d'autres, au haut allemand minne, amour et objet aimé. 1 De pair à compagnon ; d'égal à égal, familièrement (cum aliquo ex pari vivere). 2 Martin-bâton. Le valet d'écurie, armé d'un bâton, chargé de corriger. Cette burlesque dénomination est empruntée de RABELAIS. Mais cet écrivain l'employe pour désigner le bâton même. « Je battrai (dit Panurge) ma femme en tigre si elle me fache. Martin-bâton en fera l'office. » (Pantagruel, liv. III. ch. XIV.) FABLE IV. Le combat des Rats et des Belettes. Cff. PHEDRE, IV, f. 6. La nation des belettes, Si l'on croit la renommée, 1 VAR. Êtroites. Le poëte emploie étrètes à cause de la rime et par licence poétique. Du reste, autrefois on prononçait étraites, et cet usage s'est conservé dans certaines provinces; mais on l'écrivait comme aujourd'hui. 2 l'animal à longue échine: la belette. Ailleurs, c'est <<< damoiselle belette, au corps long et flouet. » V. suprà, la Belette entrée dans un grenier (III, 14), p. 130 et s. |